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Conférences 1999 |
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L'inpensable
dialogue
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En introduction a la conférence du père Moingt
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A l'initiative d'un universitaire israëlien, des rencontres entre enfants de bourreaux et enfants de victimes se sont tenues en Allemagne. Une expérience intense et douloureuse pour aller au-delà de l'incompréhension et de la haine. Voici trois témoignages, extraits du journal "Le Monde", lus par un ami Juif de Thierry Defrance en introduction à la soirée avec le Père Moingt. Julie (juive) : "C'était un tel choc ! Jamais je n'ai pleuré autant de ma vie. Nous pleurions d'ailleurs tous ensemble. L'Holocauste avait jusque-là été "mon" affaire par le biais de mes parents. Il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'il pouvait aussi avoir détruit la vie des enfants de ses ordonnateurs !" Samson (juive) : "Nous découvrions que nous avions davantage de points communs que de différences, c'était ça l'incroyable ! Sur le problème des racines, par exemple. Ces racines qui nous manquent car elles ont disparu avec nos grands-parents ; ces racines qu'ils rejettent car ils les sentent empoisonnées, au point, pour certains d'entre eux, d'être effrayés à l'idée d'avoir des enfants. Sur le problème de la confiance également. Les enfants de rescapés n'ont plus le droit d'être naïfs et accordent leur confiance avec prudence et parfois réticence. C'est aussi le cas des enfants de nazis, qui doutent de leurs parents, de leurs voisins et probablement d'eux-mêmes..." Nathalie (allemande fille de S.S.) "Dire ce qui mine et détruit à l'intérieur de soi ; et le dire devant eux car il n'y avait qu'eux qui pouvaient nous donner la permission de parler et pleurer. Il n'y avait qu'eux qui pouvaient apaiser cette culpabilité dans laquelle on s'enlisait. Continuer d'aimer des parents impliqués dans "tout ça" ne faisait-il pas de nous des complices ? Complices contre notre gré, mais donc aussi coupables ? Que faire alors ? Traîner notre honte de ce pays, notre colère qu'on nous ait légué "ça" notre douleur d'être nés "là", de ces gens-là ? Une fille de rescapés m'a pris la main en me disant qu'un enfant avait le droit d'aimer ses parents. Un Allemand n'aurait jamais pu me dire cela. Cela m'a sauvée."
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