retour à la page d'accueil retour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueil Conférences 2000 Conférences 1999 Conférences 1997-98 Forum
 

FORUM Germinal

 
   Jésus, premier né d'une multitude de frères (?)
  (Romains 8,29)
 
     
     
   

Pourquoi après "Qui est Jésus de Nazareth ?" question sur laquelle nous nous sommes interrogés avec le Père Joseph Moingt, en décembre dernier, avons-nous choisi de poser cette nouvelle question, car il s'agit d'une question.

La réponse, à première vue peut apparaître toute simple, nous la trouvons dans la première Epitre de Jean (4,19) :

"Quant à nous, aimons, puisque Lui nous a aimé le premier.

Si quelqu'un dit "J'aime Dieu"

et qu'il déteste son frère, c'est un menteur.

Celui qui n''aime pas son frère qu'il voi

ne saurait aimer Dieu qu'il ne voit pas"

Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère"

En fait, ce c'est pas si simple.

Première difficulté

Ce mot de frère n'est-il pas un peu dévalorisé ? On raconte volontiers une anecdote qui se passe dans un pays pourtant exemplaire après la déségration : l'Afrique du Sud, devenu république avec un ciel couleur d'espoir.

Un Sud-Africain blanc dit à un autre Sud-Africain noir : "nous allons maintenant tout partager comme des frères."

La réponse fusa immédiatement :

"Ah non ! pas comme des frères, mais comme tout le monde : 50%/50% pour chacun."

 

Deuxième difficulté

La parole même de l'Apôtre Paul dans l'Epître aux Romains n'est pas une question mais une affirmation :

"Ceux que d'avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l'image de son Fils, afin qu'il soit l'aîné d'une multitude de frères."

A ce mot de "multitude de frères" semble être associé comme une restriction : "ceux que d'avance il a discernés" : la fraternité suppose-t-elle une élection, un choix de Dieu ? Cela peut nous scandaliser.

Troisième difficulté

Nombreux sont ceux, y compris parmi nos amis dans cette salle, ce soir, et ils représentent une grande partie de l'humanité, nombreux sont ceux qui pensent en toute légitimité :

* que la fraternité entre les hommes existe ;

* mais qu'elle ne passe :

* ni par un Dieu, Père de tous les hommes ;

* ni par Jésus-Christ, en tant que frère, au nom exemplaire, de beaucoup.

Nous respectons pleinement les convictions de chacun.

Quatrième difficulté

Yahvé dit à Caïn : "Où est ton frère Abel ?" Il répondit : "je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ?"

On pourrait poursuivre cette liste à n'en plus finir. L'histoire ne nous donne pas de preuves convaincantes que les Chrétiens aient été les meilleurs gardiens de la fraternité.

Dans notre trinité républicaine aussi, Liberté, Egalité, Fraternité, la fraternité reste prononcée du bout des lèvres.

Et pourtant ! Comme le dit Edgar Morin dans son livre "Une Politique de Civilisation" (octobre 1996) "La mondialisation correspond au surgissement des problèmes communs et spécifiques pour toute l'humanité même si l'idée d'humanité est rejetée, voir considérée comme obsolète".

Quant à nous, nous ressentons tous, au moins confusément, la nécessité de créer les conditions de la rencontre et de la fraternité, non pas au-delà de nos différences mais avec elles.

Thierry de France

 
  Répondre ou participer au forum