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Si nous étions seuls au départ dans le domaine de la charité sur la paroisse, nous intervenons à présent au sein d'un ensemble paroissial où nous coordonnons nos actions avec les équipes du vestiaire et du café du lundi, et bien entendu aussi avec le Secours Catholique, le tout en étroite collaboration avec les services sociaux du secteur.
Le 18 mai, la Fraternité de Saint Vincent de Paul passera un cap symbolique : celui des 75 ans d'existence. C'est en effet le 18 mai 1936, que la Conférence créée dans notre paroisse par Roger Fayet a été agréée officiellement par la Société de Saint Vincent de Paul, fondée à Paris un siècle plus tôt, en 1833, par Frédéric Ozanam, alors étudiant à la Sorbonne. Trois quarts de siècle plus tard, la conférence que nous préférons appeler aujourd'hui « Fraternité » fonctionne toujours selon les mêmes principes, où l'on allie la prière et la méditation à l'action au service des pauvres.
Nos ressources proviennent toujours exclusivement de notre communauté paroissiale, au travers des quêtes mensuelles à la sortie des messes ou des dons que nous recevons par ailleurs. Notre paroisse peut être fière d'apporter ainsi, pour les plus démunis du secteur, une contribution qui émane exclusivement de l'Eglise. Elle contribue également depuis trente ans à l’œuvre du Père Guézou en Inde du sud.
Le 21 mai prochain, ce sera la 900ème fois que nous tendrons la main à la sortie de la messe en 75 ans. Que le Seigneur nous aide à trouver la relève qui passera le cap des 100 ans !
Bien entendu notre paroisse a changé de visage entre temps. Après la guerre et la reconstruction du pays, les pauvres étaient essentiellement pour nous des personnes âgées isolées. Nous les visitions régulièrement pour rompre leur solitude, en pratiquant surtout ce que l'on appelait alors « la charité assise » : accorder son temps à l'autre pour l'écouter. Nous venions souvent avec un exemplaire du Pèlerin, car ce magazine était très apprécié des personnes visitées, qui étaient en majorité des anciens paroissiens ou au moins des sympathisants. Le cas échéant nous apportions une aide matérielle, généralement sous forme de bons de nourriture ou de charbon. Nous avons même un moment installé des postes de télévision en noir et blanc, que nous récupérions autour de nous et que l'un d'entre nous était capable de dépanner ou de remettre en état.
Aujourd'hui, les personnes âgées sont plutôt dans des maisons de retraite spécialisées et les pauvres sont beaucoup plus jeunes dans l'ensemble, la plupart du temps en âge de travailler. La pauvreté est principalement due au chômage ou au manque de qualification et touche, dans la majorité des cas que nous connaissons, des personnes issues de l'immigration récente. Nous apportons plus rarement le Pèlerin, car nous avons surtout affaire à des personnes qui ne partagent pas notre foi ; mais nous affichons quand même notre appartenance à l'Eglise, chaque fois que c'est nécessaire, pour éviter qu'on nous confonde avec l'annexe d'un service public.
Nahla Amy, Jean-Dominique Catherine, Jean-Pierre Chatelard, Daniel Désormière, Renée Eychenne, Jean Lalmant, Than Tuy Phan, Anaïk Provost,, Bernard Uzel.
Ont fait partie de la Fraternité depuis 1970 :
Pierre Bezio, Pierre Bulard, Claire Chopinet, Jacques Desmarchelier, Roger Fayet, Stéphane Gilois, Jean-Claude Guitton, Pierre Lagrange, Danielle Mawad, Jean-Claude Noirault, Jean-Claude Robert, Jacques Tesmoingt, Richard Weber.