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4ème Dimanche Carême A
 
 
1 Samuel 16, 1-13 ; Ephésiens 5, 8-14 ; Jean 9,1-41
 
     
 
L'Aveugle né.
 
     
 
14 Mars 1999
 
     
 

Introduction : " Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d'elle, vous tous qui l'aimez! Avec elle, soyez pleins d'allégresse, vous tous ceux qui portez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l'abondance de sa joie."

Purifies-nous Seigneur, et nous serons purifiés pour entrer dans ce dimanche de lumière et de joie.

Nous continuons à cheminer avec Jésus dans sa dernière montée à Jérusalem. Chaque jour, l'évangile nous conduit pas à pas sur ce chemin pour vivre avec Lui les moments bouleversants où il se laisse voir à qui le suit et s'intéresse à Lui.

Le quatrième dimanche de carême c'est la joie de l'étape de la mi-carême. Dans le temps, c’était une petite fête d'anticipation de la joie de Pâques pour une chrétienté qui observait toutes les austérités du jeûne et de l'abstinence. A Rome, la station de ce dimanche est à Ste Croix de Jérusalem, choisie à dessein pour chanter les joies et les grandeurs de la Jérusalem nouvelle, l'Eglise de la terre et la cité des cieux. L'antienne de l'introduction à l'eucharistie d'aujourd'hui porte encore l'historique de ce dimanche, "Laetare ", "Réjouissez-vous"

Dimanche dernier, avec la Samaritaine nous découvrons Jésus comme l'eau vive pour la soif de l'homme en faisant jaillir de son intérieur la source d'eau vive. Aujourd'hui, avec l'aveugle-né, nous découvrons qu'il est la "lumière du monde", dans un long récit aussi admirablement mené, plein de finesse et de détails qui nous disent que l'auteur a vu ce qui s'est passé et qu'il ne peut oublier comment les événements se sont précipités avec une rapidité telle que tout le monde fut pris au vif dans ce récit :

Il y d'abord les disciples qui le suivent et qui se montrent ce jour-là particulièrement éveillés. Piqués d'on ne sait quelle crise métaphysique, ils ont voulu savoir pourquoi l'aveugle est né aveugle. Est-ce sa faute à lui ou celle de ses parents ? Quelle surprenante narration, avec la variété et la véracité des caractères, grandeur et clairvoyance de la conscience de Jésus affirmant :"Je suis la lumière du monde".

Le fait que " la lumière du monde " a vu sur son passage un aveugle-né, et que par ce fait, celui ci a trouvé la vue, cela déclenche une série d'enquête.

Il y a d'abord l'enquête des voisins. Cet homme qui voit est-il l'aveugle qu'ils sont habitués à voir mendier dans le quartier? Les uns disent oui, les autres, non. Devant l'affirmation du miraculé qui dit que c'est bien lui-même, ils ne cherchent pas plus loin.

L'enquête des pharisiens est plus méticuleuse. Ils interrogent l'homme, convoquent ses parents. La conclusion est évidente: Il était aveugle de naissance et maintenant il voit. Et c'est Jésus qui lui a donné la vue. Mais admettre cela c'est reconnaître Jésus, c'est mettre en péril leur système religieux qui leur procure des privilèges. Ils se montrent douteux et accablent d'injures l'ancien aveugle qui voit vraiment trop clair et qui mène aussi son enquête à lui. Son enquête l'a conduit aux pieds du Sauveur pour lui dire ": Je crois, Seigneur. " et il se prosterna devant lui.

Nous n'avons pas à chercher la moralité de ces genres d'enquêtes. C'est Jésus qui revendique le droit de réponse. Car on l'a considéré comme absent durant toutes ces enquêtes. On fait semblant de l'ignorer dans ce récit. Et Jésus sait pourquoi les gens se sont conduits ainsi. "  Je suis venu en ce monde pour une remise en question, dit-il, pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. "

Ce qu'il vient de dire, on peut le constater sur place. L'homme qui était aveugle de naissance est le seul à voir ce qui se voit. Ouvrant pour la première fois ses yeux sur les visages des hommes, il a dû s'étonner de ne pas y voir briller la lumière et la joie. Ils ont tous une drôle façon de regarder.

Finalement, il rencontre le visage aux yeux de lumière qui peut lui dire sans mentir : " Je suis, c'est moi qui te parle. " Au contact de cette source plus pure encore que celle de Siloë, il puise le sens de la vie, le terme de notre aspiration humaine : " Voir Dieu. "

Souvent, nous sommes amenés par les événements jusqu'à cette limite de la vie, mais les exigences sont telles que nous aimerions plutôt demander ": Seigneur, éloigne de moi la tentation de vouloir Te voir. " Car nous le savons bien, on ne peut voir Dieu sans Le reconnaître, sans renoncer à quelque chose, sans mourir.

D.L.