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11ème dimanche du temps ordinaire A}
 
 
{references bibliques}
 
     
 
Face à l’immense misère de l’humanité
 
     
 
13 juin 1999
 
     
 

Un des sujets qui nous incombe à nous, parents, éducateurs, hommes d’Eglise, est l’annonce de la foi, le relais de notre mission dans le monde de par nos responsabilités respectives. Nous respectons la liberté de nos enfants, celle des autres. Il est évident qu’ils ont des orientations, des choix différents dans leur vie. Mais l’impression que donne leur absence dans les rangs que nous occupons, nous interpelle et appelle une réflexion approfondie.

Nous prenons cette interpellation comme l’invitation à la prière que nous a faite le Christ "ému de pitié pour les foules harassées et abattues comme des brebis sans bergers. " Le Christ voit devant lui des foules sans guides, des moissons sans moissonneurs. Il rappelle que l’origine de la mission est avant tout l’initiative du Père : il est le maître de la moisson et du troupeau.

" Appelés ", nous le sommes et la conviction de notre mission nous pousse à partager nos soucis. Comment dire notre foi ? La foi est-elle transmissible ? Qu’entendons-nous quand nous parlons de la foi ? Comment relever le défi de dire Dieu demain ? Comment annoncer Jésus à nos enfants, au monde qui nous entoure ?

Selon les instructions du Christ données à l’envoi des disciples, la mission doit se faire d’abord dans sa propre maison. Le contenu du message se résume à dire que le Royaume est tout proche, à guérir les malades, à ressusciter des morts, à chasser les démons. Le tout se fait dans la gratuité, grande nouveauté de l’Evangile.

L’annonce de la foi commence ainsi par un travail d’assainissement. On peut penser d’abord à réajuster nos questions. La foi, don de Dieu, humainement, ne se transmet pas, mais laisse des témoignages. Le don reçu nous transforme et transforme notre entourage. Dans notre monde, il y a des acquis de la civilisation et de la promotion de d’homme obtenus par le seul fait que Jésus est venu vivre dans la communauté humaine. Sa façon de vivre et de mourir a changé les comportements de l’homme face à la vie et à la mort.

Un père de famille, grand-père, chrétien et physicien, a relevé les blocages qu’on ne cesse de provoquer dans l’esprit de nos enfants et de nos petits enfants. La personne du Christ et son message d’amour impressionne même ceux qui doutent qu’on peut savoir quelque chose en dehors de la connaissance contrôlée par la science. Ils sont rebutés par le mot mystère, puisque d’après les préjugés rationalistes en vogue au 19ème siècle, tout ce qui échappe au constat de la science est irrationnel. Le mystère ne serait que l’aveu de l’ignorance à laquelle la science va apporter des éclairages.

Le pouvoir de désinformation de tels préjugés est redoutable. Il prive l’homme du droit d’être plus grand que lui-même. L’homme est enfermé dans un monde fini, désenchanté, peuplé d’idoles à la dimension de ses frustrations.(1)

La consigne " d’expulser les mauvais esprits, de guérir toute infirmité " est donc une urgence et dit déjà les signes du Royaume. La guérison à faire ne consiste pas en un lavage de cerveau ou de contrôle mental par des méthodes exercées sur des cobayes. Il s’agit de redonner à l’homme sa liberté, sa dignité dans son ouverture à l’infini. C’est la mission de cet homme nommé Jésus.

Il a laissé ses marques dans tous les domaines de notre culture et de notre civilisation. Il y a de quoi nous inquiéter quand nos jeunes passent le bac sans avoir entendu dire qui est Jésus.

Aspiration, espérance sont des élans de la vie qui mènent du savoir à la sagesse. Qui ne rêve pas d’atteindre un jour la dimension d’une personnalité capable de faire face à la vie et à son mystère , capable d’établir et d’entretenir des relations qui vont au-delà d’une croyance ? (2)

"  Dans sa récente communication sur les "  tâches pour les chrétiens du

XXIème siècle " Mgr Michel DUBOST a donné quelques pistes de réflexion pour un meilleur dialogue avec les jeunes :

Aidons les jeunes à " porter leur sac ", leurs interrogations et leurs problèmes sont nombreux.
Dans leurs sacs, ils ont aussi des richesses. Sachons être des chercheurs d’or pour les aider à les découvrir.
Rendons nous disponibles auprès d’eux et sachons écouter avant même de leur parler. Avoir un  " parler léger " pour établir un dialogue. "

Jacques Duquesne a écrit quelques pages pour ses petits enfants. " Dieu expliqué à mes petits enfants ".Ici , la foi et l’amour sont dits avec des mots simples, légers et avec des exemples parlants. " (3)

Respect, considération, amour sont du domaine du langage universel. En suivant ces signes de vie, nous ne redoutons pas le dialogue entre les générations, où les rencontres avec d’autres confessions. (4)

Notre malaise à parler de la foi à nos enfants vient peut-être d’un quiproquo : l’annonce foi ne se réduit pas à la seule pratique religieuse, au culte. Il s’agit de faire découvrir le patrimoine humain, les acquis culturels que nous a donnés le message de l’évangile. Nous initions nos enfants à apprécier et à sauvegarder ce patrimoine par un retour à la source.

C’est à nos enfants de vivre eux-mêmes leur relation avec Dieu, source de toutes les valeurs. Les jeunes ont besoin de maîtres. Mais ils attendent d’eux qu’ils soient avant tout des témoins. La vie doit être en harmonie avec ce que l’on croit. C’est l’enseignement des prophètes et de la vie de Jésus. D.L.

(1) suggestion d’André.GIRARD ; (2) celle de Thierry de France ; (3) celle de Serge DRABOWITCH ; (4) celle Manuel POYATOS .