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14ème dimanche du temps ordinaire A
 
 
Zacharie 9,9-10 Romains 8,9;13 Matthieu 11,25-30
 
     
 
"Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume."
 
     
 
4 juillet 1999
 
     
 

Il est rare de trouver dans l'évangile de St Matthieu des passages où Jésus s'épanche en confidence, sous forme de prière. Jésus vient d'annoncer le jugement qui tombera sur les cités qui ne savent pas lire les signes de Dieu à travers les miracles qu’il a faits. Les gens s’affichent indifférents. Au lieu de se laisser aller à des réflexions désabusées, Jésus se met à louer le Père. Même si c'était un échec pour lui, il y reconnaît la présence "du Seigneur du ciel et de la terre."

Nous avons ici le "magnificat " de Jésus qui chante l’action de Dieu comme Marie l’a fait. Il glorifie le signe de l'amour que le Père manifeste en lui, le pauvre parmi les pauvres, le petit parmi les petits. Il nous fait rencontrer le Dieu qui met sa préférence dans les petits.

Dans la pensée de Jésus, qui sont les petits à qui Dieu veut se révéler ? Ce que nous savons, c’est qu’il parle des petits avec amour et respect. Qui sont-ils ? Il ne le dit pas. Les petits sont peut-être ceux qui ne jugent pas, ceux qui ont besoin des autres pour exister, pour guérir, pour s’informer. Et Dieu veut prendre soin d’eux. Il est dit qu’il se révèle à eux. Il se fait comprendre à sa façon à tous ces petits sans provoquer en eux des complexes vis à vis des gens plus informés.

"Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids de vos idées, de vos soucis et moi, je vous donnerai du repos." C’est une proposition qui doit nous intéresser en cette période de grandes vacances. On sait que le repos est un art, surtout le repos de l’esprit. Certaine culture possède le secret et l’art de libérer l’esprit, le rend indépendant des tiraillements du dehors et du dedans. Quand l’esprit est au repos, il est capable de décrisper les muscles du corps. L’homme peut entrer dans le repos qui le restaure.

Mais ce qu’on ne sait pas, c’est que c’est la Bible qui est à l’origine de l’idée du repos, de son importance dans la vie de l’homme, puisque dans le repos, l’homme rejoint la tranquillité, le repos de Dieu. Il est écrit dès le second chapitre de la genèse :   "  Ainsi furent achevés les cieux, la terre et tout ce qu'ils renferment. Dieu, qui avait terminé le septième jour l’œuvre qu'il avait faite, se reposa de son labeur. Il bénit le septième jour et le consacra, parce qu'en ce jour-là il s'était reposé de tout l'ouvrage de la création. " 

Le repos n’est pas cessation, mais accomplissement de l’activité. C’est émouvant de voir Jésus nous proposer le repos. Il nous fait entrer dans l’admiration de Dieu. C’est le début d’une civilisation cultuelle où Dieu est admiré et adoré en priorité, puisqu’une journée entière de repos lui a été consacrée, comme le Jour du Seigneur dans le calendrier universel.

Quoi de plus humain que de partir du repos pour amener l’homme vers le mystère de Dieu ? Le repos hebdomadaire, dominical est un acquis social, culturel et cultuel irréversible de dimension planétaire que la Bible a su créer pour le bien de l’humanité.

"  Souviens-toi du Sabbat pour le sanctifier. Tu travailleras six jours pour faire ton ouvrage. Mais le septième jour qui est le repos du Seigneur ton Dieu, tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’étranger qui réside en tes portes.  C’est en six jours que le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, et il se repose le septième. C’est pourquoi le Seigneur a béni le septième et il l’a consacré. " 

Le repos nous offre tant d’occasions de rencontres, de découvertes pour notre émerveillement. Il suffit alors de peu de choses pour que l’émerveillement soit reconnaissance, prière.

Le bulletin du doyenné de St Cloud prétend avoir entendu la complainte de Dieu, en cette période de vacances :

Parce que c’est moi qui les ai créés à mon image

Et même quand ils se reposent, ils sont à mes ressemblances.

Moi aussi, après la Création, j’ai regardé mon œuvre et me suis reposé.

Quand je vous vois incapables de rester en place, dit Dieu,

A tourner et tournoyer comme des fourmis en déroute,

Je me dis que vos vacances, au fond, ce n’est pas du repos.

Cette agitation, c’est même un piège du Malin,

Qui vous empêche de penser aux autres.

Et à moi, qui suis votre Père du Ciel.

Je regarde mes enfants en vacances, dit Dieu,

Et je ne trouve pas qu’ils aient l’air d’être en vacances….

Et çà, dit Dieu, çà ne me plaît pas.

Boire, manger, dormir, multiplier,

Je n’en demande pas plus à tous les êtres vivants que j’ai créés.

Mais, pour l’homme qui est mon fils, j’ai rêvé de quelque chose de plus…

Même et surtout quand il est en vacances. "

D.L.