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15ème dimanche du temps ordinaire A
 
 
Isaïe 55,10-11 Romains 8,18-23 Matthieu 13,1-23
 
     
 
Le semeur est parti pour semer la Bonne Nouvelle. Heureux qui la reçoit et la fait fructifier!
 
     
 
11 juillet 1999
 
     
 

Les évangiles ont un accent particulier, quand ils nous montrent Jésus sur la rive du lac de Gennésaret. On saisit mieux encore cette nuance de douceur, de nostalgie quand on se trouve devant la surface immense du lac.

En regardant son eau, ses vagues, on est à peu près sûr qu’au moins l’eau du lac n’a pas été changée, défigurée comme la plupart des sites historiques de cette terre.

Jésus l’a vu comme nous pouvons le voir encore aujourd’hui. Ici, ciel et terre se rencontrent. " Il y a là comme une incitation pour notre cœur à se faire miroir limpide, à s’ouvrir à l’image du ciel. " Nous avons ainsi la clé de la parabole du semeur : Jésus voudrait établir entre nous et la parole de son Père, cette proximité qui va apaiser les remous du cœur des hommes.

Tout est parole, de tout ce qui existe. Tout porte en soi, un langage, même les choses inertes. La science n’est-elle pas le dialogue que le chercheur essaie d’établir avec les choses par différentes voies, par hypothèse, par induction, par déduction ou démonstration par l’absurde ?

Enfouie en terre, la parole apparaît à un moment ou à un autre, comme la semence. La semence est vivante, elle peut attendre pour pousser, pour montrer les bourgeons. Mais elle ne s’impose pas. Elle appelle l’accueil du milieu où elle est hébergée. Elle est dépendante de la capacité de l’accueil pour éclater.

 

Quelle belle image que celle du semeur, capable de dire le secret et la largesse de tout éducateur, tout éveilleur de vie ! On ne compte pas les grains à semer. Un pour cent, un pour mille, qu’importe, pourvu que la vie vienne. Puissante image car elle peut aussi évoquer Dieu, semeur de vie, semeur d’étoiles et d’univers.

Depuis toujours, le semeur ne se lasse pas de semer. Aussi loin qu’on remonte dans le temps, le semeur est déjà passé. Au cours de l’histoire du cosmos, de notre terre, on peut relever partout les traces du semeur, dans le cœur et l’intelligence des hommes, dans leurs mythes, dans leurs cosmogonies, dans leur philosophie, dans leurs chansons, dans tous leurs langages, et expressions : écritures, peintures, architectures…

Aujourd’hui encore, si l’on va dans la terre du biologiste qui s’interroge sur l’origine de la vie, dans la terre du poète qui scrute l’indicible, dans la terre de l’homme en prière qui guette l’Invisible, dans la terre des assoiffés de justice et celle des bâtisseurs de paix, dans l’aspiration des malades… comment ignorer la présence du semeur ?

C’est encore sur le bord du lac que nous pouvons rencontrer le semeur qui est à la fois la semence. Jésus est en personne, la Parole du Père. Il est sorti de la maison paternelle pour semer la vie et l’amour qu’il a trouvés dans son Père.

Il est à jamais, à la fois le Semeur et la Semence enfouie au cœur de notre terre et dans la terre de notre cœur.

D.L.