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26ème
dimanche du temps ordinaire A
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Ezech.18, 25-28 Philip.2,
1-11 - Matth.21, 28-32
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L'embauche.
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26
septembre 99
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La parole de Jésus qui dit : " Que pensez-vous de ceci ? ", est bien à l'ordre du jour pour ce dimanche de Forum que notre communauté organise comme une journée "Porte Ouverte". Une invitation du père qui a deux fils au travail de sa vigne, les réponses de l'un et de l'autre, et enfin une remarque surprenante de Jésus sur ceux qui se sont laissés touchés par le Royaume, annoncé par Jean Baptiste et par lui-même, le tout est un appel à nous engager dans la vie de l'Eglise. L'Evangile nous donne une idée de ce que Dieu attend de nous. Jésus voit comment les gens réagissent à propos de la volonté de Dieu et prétendent vivre avec Dieu qui est à la fois proche et tout autre. C'est la parabole des deux fils envoyés à la vigne par le père. Dieu n’attend pas qu’on dise " oui " tout de suite, avant de comprendre de quoi il s’agit. Il accepte la discussion. Israël, avant d’être le peuple de la Bible, est d’abord "celui qui lutte avec Dieu ". Un "oui " tardif, mais qui comprend la demande de l’autre et consacre du temps pour le faire, est une relation qui respecte l’autre et qui lui dit qu’il est intéressant. L'élément "temps" est ici capital. Il donne à l'un et à l'autre de rattraper l'occasion ratée ou de reprendre l'engagement donné.
Pour renforcer cette parabole, Jésus a fait un constat que lui seul peut faire. " En vérité, je vous dis, les publicains et les prostituées arrivent avant vous dans le Royaume ". Jésus dit cela aux chefs des prêtres et aux anciens, symbole de la classe informée, engagée. Les préjugés les cantonnent dans leurs idées fixes. Ils ne voient plus la réalité des personnes et des choses. Ils ont un capital de services et ils revendiquent, par leur comportement, l'immunité de leurs acquis. Ils n'ont rien à recevoir, ayant beaucoup donné. Jésus a osé donner un enseignement nouveau. On le supprimera. Un homme avait deux fils, dit Jésus, c'est une façon intime de dire Dieu. Il voit le fond des cœurs des hommes et peut dire ce qu' ils sont pour lui. Mais son amour poursuit les hommes jusqu'au point le plus secret de leur existence. Désormais, les plus souillés de la terre savent qu'il leur appartient d'être les plus aimés parce qu'ils ont davantage besoin de tendresse et de soutien. C'est cette façon de voir, d'estimer de Dieu qui est comme le renversement radical de nos jugements humains, superficiels, tendancieux. La parole de Dieu pour aujourd’hui a l’ambition de nous impliquer dans sa façon d’estimer. Elle a pour image l’immensité de l’univers, œuvre de sa création. Comment l’aimer, l’adorer et rester emprisonné dans l’univers restreint du moi, prenant ce petit espace qu'est le moi comme la référence de tout, refusant ainsi cet horizon nouveau qui doit être en perpétuelle extension pour nous ? Avec le Christ, homme au milieu des hommes, nous sommes délivrés de tout cloisonnement. Quel syndicat peut prôner à ses membres qu'il faut se considérer comme le serviteur inutile, une fois que le travail est fait ? Jésus l'a dit, non pas pour nier le service rendu, lui qui sait apprécier même un verre d'eau plate donné à un enfant. Il nous apprend à rester ouverts, aptes à recommencer mille fois le service, avec des regards restés toujours neufs. Nous découvrons avec lui un monde ouvert, toujours renouvelé, et à renouveler. Au cœur de tous ceux qui sont exclus, classés, il y a un sanctuaire habité en permanence par la Présence. Les chrétiens ont-ils un avenir ? Question posée dans un colloque organisé récemment avec le soutien de l'Université Catholique de Lyon. "Il y a un rien d'audace à poser cette question. Nul n'a envie de s'entendre diagnostiquer sa propre fin ". La réponse trouvée et donnée à l'information est qu'il y a un avenir pour le chrétien. Le Christ est son avenir. Sa façon de vivre, de penser et d'enseigner reste la nouveauté pour le monde à venir. D.L. Avec le Christ, hommes au milieu des hommes, ouverts et solidaires.
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