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19ème dimanche - Année A -
 
 
1Roi 19,9-13a - Romains 9,1-5 - Matthieu 14,22-33
 
     
 
Le murmure d'une brise légère.
 
     
 
11 août 2002
 
     
 

 

     Le refuge du prophète Elie dans la solitude, cherchant la présence de Dieu dans ses épreuves, la tristesse de St Paul devant le refus de son peuple, en pensant à tous les privilèges qu'il a reçus dont le plus noble entre tous est le Christ né de la race des fils d'Israël. Enfin la prière de Jésus, à l'écart de ses disciples et de la foule, marquant sa mission dans le monde comme la louange du Père. Trois lectures ont pour seul but de nous faire entrer maintenant dans la célébration du Mémorial du Seigneur.

     La Bible est le recueil des expériences humaines vécues dans toutes leurs dimensions personnelles ou communautaires, au creux des complexes de la vie, avec ceci de spécial que Dieu y est présent à tous les moments, dans la dignité des hommes ou dans leurs défaillances, leurs péchés.

     L'expérience retenue pour nous en ce dimanche est celle du prophète Elie. Poursuivi à mort par la reine Jézabel, il a eu le courage de marcher dans le désert et de monter vers Dieu. Le Dieu qu'il a rencontré alors n'est pas le Dieu de la nature. Toutes les forces qui gèrent le cosmos ne sont que des signes du Mystère de Dieu. Notre Dieu est plus qu'un faisceau des forces cosmiques. Il est Celui qui tient à être présent dans l'histoire des hommes. C'est dans l'intérieur de l'homme qu'il établit sa demeure. Le prophète Elie a contribué ainsi à la recherche de Dieu chez tous ceux qui savent écouter le silence de la vie. Le sommet est en nous. Il nous faut fermer les yeux pour le voir. L'expérience mystique se réalise à la fine pointe de notre âme. Car Dieu va être là comme " le murmure d'une brise légère. "

     Depuis, combien de générations ont-elles su rejoindre l'expérience d'Elie, chacun à sa façon, croyant ou non croyant ? L'homme qui se dit athée, saura aussi peut-être, mieux que le croyant, se taire et admirer. C'est la prière du commun des mortels qui ne trouvent d'autres mots pour dire le silence. Et le temps des grandes vacances donne à tous, des moments de solitude, recherché ou résigné, un temps de rencontre qui n'est autre que pour la joie de la rencontre. On ne rencontre pas l'autre sans recevoir cette force et cette richesse intérieure qui élargit l'horizon de la vie, qui fait qu'on est invité à un dépassement de soi-même. Dieu vient dans le silence. Quand on fait silence en soi, préoccupé par la présence de l'autre, Dieu est là. Le silence n'est-il pas la plus belle prière devant le mystère de la vie ?

   Dans une autre expérience douloureuse comme " l'écharde dans sa chair " " une grande tristesse et une douleur incessate en son cœur ", seul un juif comme Paul peut parler comme il le fait en ces chapitres 9-11 de la lettre aux Romains. Paul s'épanche en confidence aux chrétiens de Rome. Quel drame déchirant, ce refus de Jésus qui est sa propre vie, le Messie pour tout Juif, pour tout chrétien !

     Nul n'est plus écartelé que lui. De la chair d'Israël, de la chair qu'il porte est né le Christ. Pourquoi ses frères juifs n'arrivent-ils pas jusqu'à ce sommet de tous les privilèges qu'ils ont reçus ? Et à Paul de se souhaiter d'être maudit pour qu'il n' y ait plus de refus chez ses frères.

     Relié à nos vécus de tous les jours, le Christ est vraiment au milieu de nous comme " le murmure de la brise légère." Il habite la fragilité des hommes. II nous apprend à rester à la fleur de l'eau des événements qui auraient dû nous submerger. Il nous initie à la prière, le lieu de la rencontre avec l'Eternel. Se mettre du côté de Dieu est se libérer de l'engrenage du monde des évenements qui nous empêtrent dans les dédales, les nœuds des choses relatives.

     Que de pages bibliques évoquent la victoire de Dieu sur les eaux et sur les puissances du mal qu'elles symbolisent. Mais désormais, le Dieu des victoires fracassantes, des royaumes grandioses habite la fragile humanité de Jésus. Il n'habite pas la force et l'intelligence des hommes. C'est dans la confiance et la capacité d'aimer qu'on trouve Dieu de Jésus Christ.

     A St Paul de nous dire avec force : être les fils d'Israël, avoir pour soi l'adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte,les promesses de Dieu, tout cela ne sert de rien s'il nous manque Jésus Christ, brise légère du Père.

D.L.