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Ascension
 
 
Actes des apôtres 1,1-11 Ephésiens 1,17-23 - Matthieu 28,16-20
 
   
 
Il fut enlevé au ciel
 
   
 
8 mai 2005
 
   
 


Il fut enlevé au ciel …

La rencontre avec le Seigneur a fait un tel impact sur la personnalité de chaque disciple que chacun garde un souvenir personnel sur le lieu de la dernière rencontre. Pour St Matthieu, c'était en Galilée sur la montagne où Jésus leur a ordonné de se rendre. Pour St Marc, c'était le moment où tout le monde était à table. St Luc situe son lieu en Béthanie, tandis que St Jean retient plutôt le rivage du Lac de Tibériade. Le fait unique, essentiel pour eux tous, c'est retrouver le Christ Vivant, transfiguré. Tout ce qui se raconte, c'est le cheminement intérieur que chacun a fait pour vivre personnellement avec le Seigneur qui ne vit plus à son côté, mais au coeur de l'existence de chacun.


Le Christ Ressuscité a fait découvrir à ses disciples la dimension inédite de la vie. Avec Lui, le visible et l'invisible sont les aspects différents de la même vie en plénitude. Il n'y a plus de différence entre proximité et éloignement, présence et absence, parole et silence. Cette perception de la vie est déjà possible à tous ceux qui sont éprouvés par la vie, par la solitude, à tous ceux qui essaient de vivre le silence.

C'est le lieu commun de la condition humaine où croyant ou non croyant, pratiquant ou non pratiquant peuvent se rencontrer au delà de toutes différences. Lieu de la conscience profonde, vous qui y êtes tous maintenant, le silence fonde notre regard, notre écoute, nos perceptions. Le silence est la couleur des événements: il peut être léger, épais, gris, joyeux, vieux, aérien, triste, désespéré, heureux...Il se teinte de toutes les infinies nuances de nos vies. Sans cesse, si on l'écoute, il nous parle et nous renseigne sur l'état des êtres, des lieux sur la texture et la qualité des situations rencontrées. Il est notre compagnon intime, l'arrière-fond permanent sur lequel tout se détache.

Nous sommes confrontés ici au paradoxe de la proximité et de l'éloignement, de la présence et de l'absence, de la peur et de l'assurance. La présence sensible fait en nous son impact en nous cloisonnant dans ce monde sensible et visible, en nous faisant croire que si l'on ne sent rien, il n'y a donc rien devant nous.

Ce corps de chair nous situe dans une condition qui nous rive à une mince portion déterminée d'espace et de temps, si bien que, pour devenir proche de tout, il faut consentir au dépouillement du sensible et revêtir le spirituel.

L'expérience est à jamais unique. Car en Jésus Ressuscité, le ciel est en nous. Les barrières entre le visible et l'invisible sont enlevées. Dieu, que personne n'a jamais. Durant quarante jours, le Christ initie ses disciples, à travers son corps de Ressuscité, à la connaissance de Dieu et de l'homme, et de l'au-delà, du ciel.


Denis LUONG