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2ème Dimanche Avent A
 
 
Is.11,1-10 - Rm 15,4-4 - Mat 3,1-12
 
   
 
Comme les eaux qui couvrent le fond de la mer
 
   
 

5 Décembre 2004
 
   
 

Comme les eaux
qui recouvrent le fond de la mer.



A chaque saison de l'Avent, les attentes du temps passé reviennent en force comme un nouveau souffle dans notre vie. La force de l'attente s'enrichit des efforts de toute la communauté humaine tendue vers son devenir. En ce deuxième dimanche, la liturgie est dotée de beaucoup de force, d'imagination et d'amour pour régénérer l'espoir, animer l'attente de notre monde. En dix phrases, le texte d'Isaïe comprend vingt deux verbes. On y trouve mentionnés toutes les mouvements qui rendent l'homme maître de sa vie. Chaque génération, chaque temps a ses propres déceptions venues de toute part, des gens qui nous gouvernent, de la société qui nous entoure, de nous-mêmes qui n'avons plus de souffle et d'imagination pour réaliser nos aspirations.

C'est dans ce contexte que la parole de Dieu parle et rassure en un langage humain imprégné d'images les plus fortes. La consigne : " Marcher à la lumière du Seigneur " du premier dimanche, s'éclaire de signification plus explicite. La vie est la lumière. La lumière est la source de l'action. " Voici que le Seigneur va venir pour sauver tous les hommes. " L'image la plus vivante fait voir un rameau, un rejeton, un enfant qui va apporter au monde un souffle nouveau. Ce sera de la souche de Jessé, fils de Booz et de Ruth. Celle-ci était une moabite venue glaner dans le champ de Booz qu'il a prise comme épouse.

" Booz vit un chêne
Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ;
Une race y montait comme une longue chaîne ;
" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?
Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite,
S'était couchée aux pieds de Booz,
Ruth songeait et Booz dormait et Ruth se demandait,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles. " Booz endormi-V.H.


Dans la terre labourée de l'histoire, dans notre vie travaillée par les épreuves et les quêtes de vie inachevées, le prophète voit Dieu qui fait pousser le " Germe de Justice. " Il voit Dieu qui donne aux désirs de l'homme, encore flous, instables, capricieux, une consistance de vie. Le " Germe " n'est pas un cadeau tout fait. Il est la poussée de vie qui va lentement, progressivement, patiemment. Les désirs ne prennent forme que par un travail suivi, continu. C'est le grain de blé mis en terre. L'image utilisée dans l'Evangile annonce les débuts cachés de Celui qui doit venir et l'intervention discrète de sa mission.

Celui qui doit venir est le Verbe de Dieu, sa Parole en action, comme le verbe dans une phrase. Sa première action se réalise en la formation de sa propre personne. Il devient un corps de chair, un humain, tel que chacun peut s'y reconnaître.

Ce message a la puissance d'une prophétie, d'une vision qui dépasse les rêves les plus audacieux de l'homme. L'homme et l'univers retrouveront l'innocence et l'harmonie des premiers jours. Il n'y a plus de férocité, ni de violence même chez les fauves. Partout, c'est l'harmonie qui règne. L'agneau peut rester à côté du loup, le nourrisson à côté des vipères et les hommes à côté d'autres hommes. Ces images deviendront des réalités grâce à l'attention de chacun. Tout ce qui est catégorique se mue en compréhension, diversité, nuance.

Ce changement, l'évangile nous l'annonce comme la "conversion" de l'homme. C'est toute la prédication de Jean Baptiste, celui qui vient préparer et annoncer la venue imminente du Celui qui doit venir. C'est en images qu'il parle à la foule. Il faut faire un chemin, enlever tout ce qui bloque la route de sa venue.

Le monde, le cœur de chaque homme sera rempli de la connaissance du Seigneur, comme les eaux qui couvrent le fond de la mer. Le mot est du prophète Isaïe. Paul de Tarse va redire la même expérience : " Dieu sera tout, en tous ". Le "désir-prière", l'évangile l'annonce comme le retournement, la"conversion" de l'homme. Jean Baptiste, le précurseur crie dans le désert.

Un passage de la lettre de Paul, écrit aux Thessaloniciens, I, 3,12--4,2, évoque le dynamisme de l'Avent. II sait que Dieu est allé à la rencontre de tout homme en la personne de Jésus. C'est à chacun de se lever, de sortir du chacun pour soi pour le trouver. Veillez et priez en tout temps : Rester présent et entretenir la relation avec Dieu qui parle.

D.L.