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3ème dimanche de l'Avent A
 
 
Is.35, 6-10 - Jac.5,7 - Matth.11, 2-11
 
   
 
Se réjouir, Exulter, Fleurir devant la Spendeur de Dieu
 
   
 
12 Décembre 2004
 
   
 


Se réjouir, Exulter, Fleurir
devant la Splendeur de Dieu.


La joie ne se fait pas attendre, quand le " moi " se met en question et se retrouve sorti de chez soi. Depuis deux semaines, la spiritualité de l'Avent fait découvrir la nouveauté de la vie vécue, entamée, porteuse d'expériences du passé. Le présent assure l'imminence de ce qui va venir. L'intérieur du " moi " se met alors en mouvement : Se réjouir, Exulter, Fleurir : Splendeur de notre Dieu.

L'homme repart de la situation où il était, fait l'expérience de la vie dès son commencement, riche de tout ce qu'il attend. Prendre conscience du commencement et le respecter est un comportement éminemment religieux. Être " Religieux " est aller à la réponse, dit la Kabbale juive. Chaque année, l'Église ose proposer au monde et à tous les chrétiens la nécessité d'une certaine austérité de vie, aux temps de l'Avent et du Carême,

Des temps de recueillement, de prière, de remise en question, de de générosité accrue, pour Dieu et les uns pour les autres sont organisés avec beaucoup d'imagination et de cœur. La Joie est choisie comme le thème de la prière. Face à toutes les souffrances, en sept phrases de sa prophétie, Isaïe avance vingt-deux verbes qui actionnent et revitalisent la vie.

"Se réjouir, exulter, crier de joie, fleurir, se couvrir de fleurs, voir la gloire et la splendeur, s'ouvrir, fortifier, affermir, prendre courage, ne pas craindre, venir, arriver, s'ouvrir, bondir, se réunir, illuminer de bonheur, rejoindre, douleur et plainte s'enfuiront... " La joie est là. Elle est donnée à ceux qui veulent bien la désirer, comme le cultivateur qui travaille, qui sème et qui attend. C'est le fruit de l'Esprit qui, seul, peut dégager l'horizon de notre vie, de nos relations, souvent limité, fixé par nous-même. Nous sommes à l'étroit dans notre tête et dans notre coeur. Il n'y a plus de place, ni pour nous, ni pour les autres. On est dans la joie quand on est au large, sauvé de toute mesquinerie, d'idées fixes qui détruisent les relations des uns avec des autres.

C'est la joie de Jean, le précurseur qui, même emprisonné, se sent délivré de l'image austère du Messie qu'il a cru bon d'annoncer. Jésus n'est pas le justicier qui tient dans ses mains la pelle à vanner. Il est celui qui cherche à guérir tous les handicaps des hommes. Avec son regard bloqué, l'homme ne peut plus voir. Avec des expressions toutes faites, impersonnelles, il ne peut plus parler. Chacun, avec son baladeur collé à l'oreille, n'entend plus. Jésus les guérit et donne à ceux qui le désirent ce même pouvoir de guérison.

Jésus fait l'éloge de Jean, comme le plus grand parmi les hommes, car il n'est pas idolâtre de ses propres idées. Il cherche à comprendre, il rajuste ses vues. Lui qui a annoncé la venue de Jésus et maintenant demande : " Qui es-tu? " Dans le monde de sages, de philosophes, de fondateurs de religions qui est capable de se reconnaître comme précurseur? On apprécie la grandeur de Jean quand il dit sa joie comme celle du " garçon d'honneur ". " Celui qui a l'épouse est l'époux; quant à l'ami de l'époux, il se tient là, il l'écoute, et la voix de l'époux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est parfaite. "

Les signes de la joie d'hier sont les signes de la joie d'aujourd'hui. Nous vivons dans le même contexte dans lequel les gens se demandent comment il faut faire pour sortir de la crise. Jamais on ne trouve autant de formules religieuses descendre dans la rue: Tous ensemble, tous ensemble, solidarité, partage, etc. Mais ce sont des mots qui boitent et qui ont besoin d'être guéris pour être éléments de liaison entre les uns et les autres. Notre joie c'est de savoir qu'il y a quelqu'un qui peut venir à la rescousse de la pauvreté d'imagination des hommes.

On peut le reconnaître à la fraction du pain, geste si simple mais éternel symbole du lieu de rencontre, Dieu et les hommes, communauté humaine différente, rayonnante de présence et de vie, de bonheur et de joie à donner.

"VIGILONS", le mot est de Barbara.


Denis LUONG