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Baptême de Jésus
 
 
Is.42,1-4,6-7;Ac.10,34-38 - Mat.3,13-17
 
   
 
L' Elan du Coeur
 
   
 
9 Janvier 2005
 
   
 


L'Elan du cœur.


Pour l'année de la Parole de Dieu, le Baptême de Jésus, est le moment le plus fort où nous entendons Dieu parler. Après sa "Manifestation" aux pauvres, à Noël, et sa "Manifestation" aux païens, à la fête des Rois Mages, vient la "Manifestation" de Jésus à son peuple, dans le Jourdain. Le Père le présente au monde entier, aux générations présentes et futures, jusqu'à la fin des temps : " Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis tout mon amour. "

Le ciel s'ouvre et la voix se fait entendre pour révéler la dimension divine de la personnalité du Christ, de Celui qui reçoit l'onction de Dieu, son Fils Unique donné au monde comme signe de son amour. Toute la quintescence de l'Ecriture est utilisé pour accréditer le témoignage. La présence de l'Esprit, telle qu'une colombe qui, à la première page de la Bible, plane sur les eaux pour les féconder. Le passage du psaume 2 explicite ce témoignage : " Tu es mon Fils, Moi, aujourd'hui, je t'ai engendré."

Le récit du baptême de Jésus n'était possible que par la confidence de Jésus Tout se passe d'abord en lui-même. Depuis trente ans, il est un juif ordinaire, vivant de son travail pauvrement, comme le fils du menuisier de Nazareth. Comme tout juif pratiquant, il fréquente la synagogue; il écoute, lit la Bible. Aujourd'hui, tout devient différent. Il comprned que l'Ecriture a été écrite pour lui. Nous sommes au coeur du Mystère de l'Incarnation.

Jésus est le Verbe de Dieu. Le Verbe est Dieu. Il est le Fils de Marie. Il a besoin du temps pour grandir, pour comprendre, pour approfondir sa connaissance. Il y a encore à atteindre à la Transfiguration, le point maximal où il prendra conscience de sa stature humaine du crucifié. Avec respect il crie la souffrance de l'humanité : " Père pourquoi m'as-tu abandonné ? " C'est le cri de la mère à Madras : " Ma fille est belle. Dieu, pourquoi m'as-tu fait une telle chose ? "

Le premier geste public de Jésus est un geste de solidarité avec toute une foule en quête d'espérance, d'un renouveau de vie, avec tous ces pécheurs, publicains, prostituées et honnêtes gens. Jésus va se placer parmi eux, avec eux, dans une profonde communion avec ses frères et sœurs qui vivent le découragement, le mépris, la souffrance, la honte. Il vient pour transformer leur existence mais en se faisant proche d'eux, de leur misère et de leur espoir.

Le message de l'évangile est d'actualité. C'est dans cette manière de présence de solidarité que notre monde peut trouver Dieu qui vient partager les conditions humaines en son Fils. Les souffrances, les épreuves, les deuils, les démuniments sont à l'échelle planétaire. Et les mouvements du cœur, de solidarité et de compassion atteignent à un niveau sans précédent. Chacun a pris pour siennes les douleurs des autres. Il n'y a plus de différence entre les traditions et les cultures devant l'impermanence de la vie. La compassion bouddhiste, la charité chrétienne ou la sympathie des personnes sans croyance religieuse ont les même regard sur l'autre, le même élan de solidarité et de partage.

Ainsi, méditer sur le baptême de Jésus, c'est contempler le visage de l'Envoyé qui vient en un Serviteur. Devant les duretés de la vie, on ne saurait rester insensible à sa façon de vivre. On a envie de s'engager sur la voie de gratuité et de libératrice, de prendre le risque de marcher sur le même chemin de solidarité et de réconciliation.

Pour nous, c'est les sens de notre immersion dans l'eau du baptême. Le baptême chrétien apparaît ainsi comme radicalement différent des rites d'ablution. Il n'était donné qu'une fois, comme rite d'initiation à la communauté. Le baptisé ne se baptise pas lui-même, comme dans les rites de purification ordinaire. Il est baptisé par un membre de la communauté. Le baptême est essentiellement donné et reçu.

Le vécu humain a des relations si fortes que Dieu a empruntées pour nous dire qui il est : la paternité, la maternité et la filiation. Le regard du nouveau né qui rencontre le visage de son premier vis à vis dans ce monde, celui de sa mère, celui de son père, l'éveille à lui-même. Il sourit, et la relation est née. Il est maintenant une personne. Elle se réalise par ce regard de reconnaissance et de compréhension, d'amour, signe du souffle de vie qui crée le lien entre deux personnes : l'esprit.

L'Esprit souffle où il veut. Il est dans l'intérieur de chaque humain. On le découvre en soi et chez les autres devant les épreuves de la vie.

D.L.