Le choix des valeurs.



Dire des choses qui dépassent tous les critères sensibles, c'est le propre de l'Evangile. Pour en parler, pour choisir des images, paraboles, symboles, aux besoins, les mythes susceptibles d'évoquer une idée, un désir chez les hommes qui écoutent, il faut être quelqu'un qui est au-dedans de ces réalités inaccessibles. Même matériel, le ciel n'est pas à la portée totale de la pensée humaine. Le terme " Le royaume des cieux " utilise deux réalités qui suggèrent les grands espaces de pouvoir, de richesse, poussés au plus grand large de l'imagination, du rêve de l'homme.

Et le terme est à peine suffisant. Jésus cherche d'autres images plus proches plus concrets encore, de ce que peut être le ciel : un trésor, une perle fine de grandes valeurs. Il nous apprend que déjà, de son temps, la richesse était dans les pierres précieuses, et que les gens aimaient les bijoux.

Pour intéresser les gens des autres temps, il faudrait proposer d'autres valeurs qui les motivent. Comment dire d'abord que le ciel est le nec plus ultra du bonheur des hommes ? Qui s'intéresse à ce nec plus ultra, à aller au ciel ? Immobilisés dans des cas limites de la vie, l'homme cherche plutôt à ne pas précipiter son départ vers le ciel.

C'est dans sa recherche des valeurs qui le rend pleinement lui-même que l'homme s'intéresse à des propositions de bonheur. L'Evangile attire l'attention à ce choix de valeurs. Quand les valeurs proposées ont pour fondement de relation humaine, elles répondent aux aspirations profondes de l'homme.

Ainsi donc, conclut le passage de l'Evangile de ce dimanche, tout scribe versé dans les choses du royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux. C'est ce geste de relation humaine qui est précieux et qui invite les hommes à chercher les vraies valeurs de la vie.

Denis LUONG