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25éme
dimanche A | ||
Isaïe
55,6-9 - Philippiens 1,20-27 - Matthieu 20,1-6 | ||
Les pistes de
Dieu. | ||
18
septembre 2005 | ||
Les pistes de Dieu
Ce qui fait dire que tout homme, en cherchant ce qu'est la vie, est un chercheur de Dieu. Si loin que nous remontions dans la préhistoire, nous trouvons toujours des traces de cette quête spirituelle. S'il nous était donné de survoler les consciences des habitants de la terre, nous verrions qu'elles sont mystérieusement orientées vers un Aimant irrésistible. Le prophète Isaïe s'adresse aux croyants. Peuvent-ils se flatter d'avoir trouvé Dieu? Quel est le saint qui s'estime arrivé au terme de sa recherche? Dieu se plaît toujours à brouiller les pistes. Plus exactement, c'est nous qui nous essayons à obliger Dieu à emprunter nos sentiers : nous voulons le faire passer par les méandres de notre volonté indécise. Il nous faut du temps et des errances pour nous apercevoir que nos pistes n'aboutissent à rien, sinon à nous fatiguer, à nous énerver, à nous décourager! Elles sont moins fréquentées que les routes des hommes, mais ainsi elles nous obligent à nous concentrer sur la vie qui est là en nous. On s'y enfonce, mais on ne s'y perd pas. Dieu est toujours là. Dans la lettre aux Philippiens, saint Paul nous livre sa propre radioscopie. Bien avant nous, et avec quelle intensité, il a connu nos tensions, celles surtout qui naissent des conflits entre nos activités quotidiennes et notre vie spirituelle. Que d'efforts faisons nous pour unifier notre vie éclatée! Mieux organiser son temps, hiérarchiser ses tâches, rejoindre Dieu dans et par l'action à laquelle il faut se donner, s'habituer à rencontrer le Seigneur dans les événements et les personnes, dans le travail et les autres engagements !
I1 y a diverses lectures de la parabole des ouvriers embauchés pour la vigne. Le Christ, bien sûr, n'a pas eu pour premier objectif de nous faire un cours d'éthique sociale, mais sa parabole ne peut que nous faire ressentir avec acuité la dure réalité de notre époque : la plaie du chômage. Il existe déjà dans la société de son temps. Pour évoquer le Royaume de Dieu, il est parti d'un fait social, d'une nécessité de la cité des hommes : à tout homme est nécessaire un travail et un salaire : "Pourquoi restez-vous oisif toute la journée? - Personne ne nous a embauchés".Voici une phrase qu'on devrait inscrire dans toute charte du travail : " Allez à ma vigne et je vous donnerai ce qui est juste ". Nous arrivons à l'essentiel de la parabole des ouvriers de la vigne. L'explication nous est livrée dans le dernier mot de Dieu : "Je suis bon ". Certes, Dieu est souverainement libre et n'est-il pas vrai qu'il décourage parfois ses amis, du moins ceux qui cherchent leur petit intérêt dans son service ? S'il sort à toute heure du jour, c'est pour embaucher des ouvriers : il veut que personne ne soit exclus de cette offre et que tout homme puisse, à telle heure ou telle autre, entendre l'invitation. Ce n'est pas par nécessité qu'il embauche, mais par le désir généreux de fournir du travail, donc du pain à tout homme. Ce n'est pas la religion pour une minorité. La parabole présente un homme généreux et qui a du coeur et du travail pour tous. Il suffit de mettre le mot " la vie " à la place du mot " le Royaume " pour comprendre son invitation adressée à tous. Ainsi agit Dieu, dit Jésus. Ainsi, est-il sous-entendu, agit Jésus lui-même. Il éveille dans le cœur de tout homme l'intérêt à sa propre vie. Là où est la vie, là est Dieu. Denis LUONG | ||