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26 ème dimanche A
 
 
Ezech.18,25-28 - Philip.2,1-11 - Matth.21,28-32
 
   
 
Le oui et le non.
 
   
 
25 septembre 2005
 
   
 

Le oui et le non.

 


" Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres." Nous avons écouté, dimanche dernier, cette protestation de Dieu par le prophète d'Isaïe. Aujourd'hui, le 26ème Dimanche, c'est le même plaidoyer pour Dieu par Ezéchiel.

Le rôle des prophètes est de défendre le droit de Dieu et de faire connaître la conduite de Dieu. Dieu n'est pas le vengeur qui poursuit les fautes des hommes, de père en fils. Nous ne venons pas devant Dieu perdus dans une masse anonyme. Tout homme est une histoire pour Dieu. C'est à chacun de vivre la relation la plus personnelle avec Dieu.

C'est le message de la liturgie de la Parole. C'est Jésus, en sa personne, qui nous fait comprendre la pensée de Dieu, son projet de vie pour chacun de nous. Chaque occasion de sa vie est un moment favorable pour nous révéler la pensée de Dieu. La parabole d'un homme qui a deux fils qu'il envoie travailler dans sa vigne, fait partie de la réponse de Jésus contre les prêtres et les autorités du temple qui trament en secret son élimination. Jésus ne les considère pas comme des ennemis. Ils sont des fils d'un même père. Ils sont choisis comme le peuple qui reçoit en premier l'intervention de Dieu dans l'histoire. Le rappel de Jésus se fait avec affection d'un père qui répartit le travail de la famille entre ses enfants.

Ses interlocuteurs, ne se doutant de rien, répondent correctement : ce que Dieu attend ce n'est pas un oui formel qui se dit comme une pratique sans âme, sans entrer dans la pensée du père. Jésus attire leur esprit sur le risque de manquer gravement au rendez-vous de Dieu, en la personne de son envoyé. Ils se sont en train fermés les portes de Royaume, alors que tant d'autres considérés comme des pécheurs se sont ouverts à l'appel de Dieu.

C'est à lui que se donnent les Matthieu et le Zachée, les Samaritaines et les Marie-Madeleine. Pour renforcer cette parabole, Jésus a dit une remarque que lui seul peut faire. " En vérité, je vous dis, les publicains et les prostitués arrivent avant vous au Royaume de Dieu". Seul Dieu voit le fond de nos coeurs. Son amour nous poursuit jusqu'à ce point le plus secret de notre être.

L'évangile explique ce qui a permis le changement d'orientation du fils aîné de la parabole. " Plus tard, pris de remords... : le temps joue donc un rôle dans la relation de l'homme à Dieu. C'est le temps qui permet de " saisir les choses d'une autre manière ". Et pourtant la parabole refuse tout délai : c'est " aujourd'hui " que les fils doivent aller à la vigne, car c'est dès maintenant qu'on " entre dans le Royaume ".

L'homme commande à ses fils ; il est père ; un père a le temps, ou du moins la patience. Ainsi de Dieu...
La première lecture dit, à sa manière, la nécessité du temps. Etalée dans la durée, la conduite de l'homme se modifie. Le juste peut s'abandonner à l'injustice et le pécheur faire l'inverse. L'intervention divine est fonction du terme auquel l'homme a abouti.

Le temps révèle à l'homme ce qu'il est. Il révèle qui est Dieu. Dieu est quelqu'un qui compte avec la durée. Les prophètes ne disent-ils pas que Dieu est " lent à la colère " ? Autant dire qu'il donne à l'homme la possibilité de réfléchir, de modifier ses points de vue et enfin d'arriver au " Oui, Père ! " de la parabole, en quoi se résume finalement tout l'Evangile.
On vit souvent en se référant continuellement au vis-à-vis des autres. La réaction facile du premier abord est de recourir à des étiquettes collées aux autres. On redevient soi-même, en suivant le regard de Dieu qui découvre l'identité cachée de chaque personne qu'il rencontre. Son regard fait voir l'immensité de son œuvre.

Denis LUONG