retour à la page d'accueilretour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueilhomelies 2005archives :20042003200220012000199919981997
 
3ème dimanche de Pâques A}
 
 
Actes 2,14-22b-33 - Pierre 1,17-21 - Luc 24,13-35
 
   
 
Sur le chemin d'Emaüs
 
   
 
10 avril 2002
 
   
 

 

Longue est cette journée avec les événements qui se déroulent au petit matin du premier jour de la semaine. Elle est différemment vécue par les uns et les autres. Long aussi est le temps pour Jésus Vivant à faire reconnaître à ses disciples que c'est bien lui, celui avec qui ils ont vécu ensemble durant trois ans.

Que quelques femmes bavardent entre elles, répandant des rumeurs contradictoires, tous ils ne s'en laissent pas impressionner. Ils se terrent ensemble dans un coin verrouillé, coupé de tout. Il y en a deux qui prennent la route, cherchant à rentrer chez eux. Pour eux, tout est fini.

Ce que ces deux hommes laissent derrière eux, c'est la ville qui a tué tous leurs rêves et leurs espoirs. Dans les murs de la Ville sainte, un séisme a englouti ce qu'ils ont vécu ensemble, avec leur maître qu'il croyait l'Envoyé de Dieu.

Le chemin d'Emmaüs est celui de bien d'hommes et de femmes qui accompagnent un être cher jusqu'au moment où il n'y a plus rien à attendre. Emmaüs représente un lieu d'errance, une sorte de vide et d'absence. Devant eux, s'ouvre l'abîme de tout un monde, monde de présence, monde d'absence, monde de bonheur et monde désespoir. Le Christ ressuscité qui marche à côté de ses deux disciples sait parler au désert des cœurs en souffrance. Il leur explique l'expérience du vide et du néant, nécessaire pour découvrir les merveilles de l'œuvre de Dieu.

Quand Jean Paul II vint à sa fenêtre pour voir la foule immense en bas, ce n'était pas, comme on disait, à cause de la manoeuvre tordue de la Curie romaine pour garder en main le pouvoir d'un homme mourant, fini. Jean Paul II a voulu lui-même voir les enfants de Dieu que Dieu lui a confiés et leur apprendre que ses souffrances font partie des limites de notre condition humaine.

Les limites ont ceci de grand qu'ils nous font voir en même temps l'en deçà et l'au-delà de la vie, la vie dans sa totalité, selon le projet de Dieu pour la communauté humaine. La force de la Pâques nouvelle nous emmène aux limites finales que nous redoutons.

Ses paroles ne cessent de semer et de se lever dans le cœur de l'homme, dans le monde comme fondement de sa culture, de sa civilisation. Il est vain, désormais, de chercher le Vivant parmi les morts.
Des milliards de chrétiens, (faut-il encore distingués encore ce jour-là les chrétiens et les non chrétiens,) des milliards d'hommes et de femmes de tout âge, de toutes races, de toutes cultures, de toutes langues, de toutes religions, de tous lest clivages confessionnels, libres penseurs ont assisté la Messe de Funérailles de Jean Paul II.

Jamais il y a autant de monde, de par le monde, qui va ce jour là à la messe. Jamais il est donné au monde d'écouter aussi claire, aussi succincte, la Bonne Nouvelle. Il y a parmi nous, un Vivant qui inaugure sur notre terre, la vie du monde de l'au-delà. Sa présence de tous les jours, annonce à tous qu'elle est déjà là, la vie qui ne finit pas. Tous peuvent l'avoir dès maintenant. Cette Bonne Nouvelle est destinée à tous et elle doit intéresser tous. Tous aspirent à être aimés et à pouvoir aimer. Tous ne peuvent rester indifférents à la présence de quelqu'un qui est toujours là, dans le secret du plus profond de leur intérieur. " Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. " " N'ayez pas peur ! "

Quelqu'un désire voir Jésus Ressuscité ? Qu'il regarde les visages que les journalistes ont choisis par hasard, par conscience professionnelle, par de leur opinion pour ou contre l'Eglise. Au-delà de ce qu'attendent les chasseurs d'images, chaque visage filmé a parlé. Ce ne sont pas des " doux illuminés ". Pourquoi êtes-vous venus ? Beaucoup ont dit : " c'est pour dire merci ". Beaucoup ont dit pourquoi ils ont besoin de dire merci. " Quand je suis paumé, vers qui voulez-vous que j'ailles ? Parmi les grands de ce monde, qui peuvent être la référence de notre jeunesse ? "


Aux chatouilleurs de leur droit au préservatif, ayant à leur bouche que ce bout d'élastique, croyant plus avisés de demander : " Comment tu sors sans être couverts ? La réponse est souvent cinglante, je ne sors avec celle que j'adore. Quand on trouve le vrai amour, toutes ces frivolités sont grotesques, ridicules. "

Dans quelques pays soumis encore au régime totalitaire, il est interdit de célébrer la mémoire de Jean Paul II, de voir les reportages que nous avons eus ces jours-ci. On a projeté des films sur l'histoire de l'Eglise au Moyen Âge, avec des scènes d'inquisition. On ne peut pas tromper longtemps encore le peuple. Le peuple sait où se trouvent des nouvelles crédibles. Depuis longtemps on sait aussi que ce sont les gens accrochés au marxisme léninisme, au pouvoir de corruption qui ont vraiment peur.

Quand Jean Paul II retourne pour la première fois en son pays, après des longs mois d'attente, en rappelant à ses compatriotes de ne pas oublier ses racines, il devient le tombeur d'un pouvoir que les bombes n'auraient jamais pu le faire.

L'extraordinaire force de la Résurrection de Jésus a fait que les sépulcres s'ouvrent; du désespoir émerge l'assurance de vie. Tout ce que Jésus a dit se confirme, devient tangible, et se révèle, de jour en jour, à travers les siècles. Aucune des paroles qu'il a prononcées sur la terre de Palestine n'est perdue, ni oubliée. Laissons Jésus parler.

Denis LUONG