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4ème dimanche de Pâques
 
 
Actes 2,14a-36-41 - 1Pierre 2,20b-25 - Jean 10,1-10
 
   
 
Le Bon Pasteur
 
   
 
Dimanche 17 avril 2005
 
   
 


LE BON PASTEUR.


Ce que Jésus dit dans notre liturgie dominicale, depuis la fête de Pâques, est succinct, à écouter, à redire aux autres, sans avoir le besoin de recourir à des commentaires délayés. Il y a d'abord le témoignage inédit, primordial des femmes, puis la rencontre au soir de la Résurrection, suivi de la rencontre sur le chemin d'Emaüs. Aujourd'hui, ce dont parle Jésus est comme le premier signe du réveil des souvenirs, des enseignements du Maître, enfouis un moment dans les derniers événements. Nous sommes au cœur de ce qui reste au plus profond de la mémoire des apôtres.

"Le Seigneur est mon Berger" rappelle la réponse spontanée de Marie Madeleine : " Rabbouni ". C'est la reconnaissance du Seigneur, tardive, laborieuse, surgie des mémoires enfouies dans la fatalité des derniers événements où il y avait la mort d'un homme, la mort du Maître. Peut-on mesurer ce que représente une telle affirmation? Quelle chance inouïe de pouvoir le dire, de pouvoir croire en quelqu'un qui est le vrai guide, le "Pasteur" ! Ce qui manquait dans la vie des disciples des derniers jours, n'était-ce pas une bonne direction, une clairvoyance, une détermination, un guide pour faire face à la vie? Les événements du vendredi avant la Pâques Nouvelle montrent une absence brutale dans leur vie, de la présence du Maître qui peut leur donner courage, et fidélité à toute épreuve.

Le choix des lectures dans les Actes des apôtres, dès le lundi de Pâques pour la célébration quotidienne, est plus explicite. Il anticipe la Pentecôte, et on assiste à ce que les apôtres ont dit et ont fait, dès que le souffle de l'Esprit les a atteints. Il est écrit que Pierre, debout avec les onze, prit la parole ; il dit d'une voix forte : " Habitants de la Judée, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, comprenez ce qui se passe aujourd'hui, écoutez bien ce que je vais vous dire. Il s'agit de Jésus, le Nazaréen. Et il se met à raconter comment il est mort et qu'il est maintenant vivant.

Ce que Pierre dit dans sa lettre est on ne peut plus dur. C'est un réquisitoire contre les juifs fauteurs de trouble. Mais il termine en évoquant "le berger qui veille sur vous". A partir de cette idée, St Jean nous invite à une promenade sur les collines de Galilée où les bergers mènent paître leurs troupeaux.

Il rappelle que toute la Bible, comme les pâturages au printemps, résonne du bruit des troupeaux et des appels des bergers. On entend surtout la voix, reconnaissable entre toutes, du Dieu Berger. Cette image est étroitement liée à l'idée d'Alliance. Par l'Alliance du Sinaï, Dieu et le peuple se sont associés pour une communauté de destin, de marche, d'épreuves et d'amour. C'est ce qui caractérise les rapports entre tout vrai pasteur et son troupeau ?

Jésus va nous dire à quel point la réalité dépasse les images. Au chapitre 10 de St Jean, c'est Jésus qui se peint par lui-même. Il livre le fond de sa pensée. Il est envoyé, il est venu pour se mettre au service des hommes, pour les garder de tout mal. Sa voix ne trompe pas. Les brebis la reconnaissent immédiatement. Elles se savent personnellement aimées. Elles l'écoutent. Elles le suivent car il marche toujours en tête. Il est vraiment le berger. Aucune comparaison possible entre lui et des mercenaires.

Jésus se présente comme celui qui sert. Il ne pense qu'à servir parce qu'il ne sait qu'aimer. Le visage du Bon Pasteur que nous célébrons en ce quatrième dimanche de Pâques nous révèle toute sa splendeur, dans sa vie de Ressuscité. Il est le vrai Visage du Dieu vivant.

Le Christ a vécu toutes nos souffrances humaines, il a connu la mort. Depuis lors, toute souffrance humaine a sa dignité et dit autre chose que la révolte, la misère, le désespoir. Il peut donner à tous ces visages défigurés, désespérés la dignité des enfants de Dieu. Cette transfiguration se fait dès maintenant pour ceux qui croient en Lui. Il y a de quoi changer vraiment la face de ce monde.
En cette fête du Bon Pasteur, les actualités nous font sentir souvent l'absence fatale de quelqu'un qui sait gouverner son peuple, se dévouer pour son bonheur. Jean Paul II est parti. Un autre va venir. Ce qui n'est pas vrai dans beaucoup de pays dans le monde. Combien sont-ils, ces pays naturellement dotés de tant de ressources naturelles dont les peuples sont dans la famine et dans la misère ? Une bonne gestion, un respect des uns et des autres dans le partage des biens communs doivent changer la situation de tant de souffrances, de tant d'injustices. Des continents entiers peuplés de centaines de millions d'habitants souffrent de l'absence de guides qui savent servir leur peuple, qui ne pensent pas à abuser de leur pouvoir pour leur propre compte.

Ce projet social se trouve dans ce que Jésus a dit. L'Evangile reste la référence idéale pour toute notion de service et de guide.

Denis LUONG