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Dimanche
des Rameaux} | ||
Matthieu
26,14-27,66 | ||
La Passion de
Jésus Christ | ||
20
mars 2005 | ||
Au cours de la 5ème semaine de Carême, Jésus fait savoir clairement qui il est. C'est le contenu essentiel de la Bonne Nouvelle. Jusqu'ici, Dieu parle à travers des personnes choisies comme ses porte parole. A partir de Jésus, la parole de Dieu est la personne même de Jésus. " Si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. " Pour mieux expliciter ce qu'il dit, Jésus mentionne le rôle d'Abraham à qui Dieu a promis de perpétuer son alliance à travers ses descendants. Il se présente comme la promesse accomplie de Dieu. " Abraham votre père a tressailli d'allégresse dans l'espoir de voir mon jour... Avant qu'Abraham ait existé, moi, je suis. " Les juifs n'ont jamais pardonné cette parole de Jésus. Aujourd'hui on voit mieux le drame des derniers jours de Jésus. Nous le voyons commencer son entrée étonnante dans Jérusalem qui va le mettre à mort. Il le sait. Il a pleuré en la regardant debout, intacte, avec son Temple prestigieux, mais ce n'est pas pour longtemps. Il arrivera un jour où " il n'y aura plus pierre sur pierre... " Une foule qui le suit et qui l'acclame. Mais il n'y a pas de quoi inquiéter le pouvoir en place. L'empire romain ne se sent nullement menacé. Il est écrit qu'il est assis sur un petit âne. Rien de militaire, rien de politique, le petit âne est le signe de la non-violence, des habitués à toutes les oppressions, aux moqueries. C'est la monture des petites gens, des enfants. Et précisément, ce sont surtout les enfants qui lui font cortège ! Mais les pharisiens et les prêtres du temple ont pressenti la portée religieuse de l'entrée de Jésus dans Jérusalem. Ils sentent déjà leur système religieux en danger. Il va y avoir un grand changement dans le coeur des gens, ils redoutent et décident de supprimer le roi à l'ânon. Suivre Jésus jusqu'au bout, c'est dans sa personne que nous allons trouver la lumière sur le projet de Dieu, sur le secret de sa vie, sur nous-mêmes, sur les problèmes de ce monde, sur nos propres problèmes. Il nous fera voir que notre Dieu n'est pas un Dieu de vengeance qui exige la mort de son Fils pour calmer sa colère. Le Dieu qu'il nous fait
rencontrer c'est le Dieu qui respecte l'homme tel qu'il l'a créé,
tel qu'il est. Les dérapages dans la vie des hommes sont le signe de sa
liberté. L'ensemble des dérapages de toute une humanité engendre
des réseaux de noeuds qui sont les trames du mal dans le monde. C'est la prière au Père qu'il nous a enseignée : " Que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ... " Il ne nous a pas appris la soumission à la volonté arbitraire d'un dieu quelconque. La volonté du Père, c'est de faire participer à son mystère tout l'univers qu'il a fait sortir du néant. Nous prions pour que sa volonté soit faite, et c'est lui qui nous fait entrer dans l'immensité de son amour. Le drame qui commence aujourd'hui et qui va finir vendredi soir, ne s'explique que par un amour qui va au-delà des limites de l'amour. En pleine connaissance de cause, Jésus va
au devant de la haine, de la mort. Il ne s'y résigne pas. Il assume tout
pour laisser voir que c'est dans des cas limites que le coeur de l'homme révèle
sa capacité d'amour, d'infini et que ce même corps est appelé
à recevoir un jour la vie en Dieu. C'est la grâce de la résurrection,
le don parfait de l'amour vivifiant. Denis LUONG | ||