Le moi est la réalité la plus intime, la plus concrète de notre vie. C'est la personne à qui nous ne cessons de parler. Il y a un dédoublement du moi : le moi qui parle et le moi qui écoute, face au monde qui l'entoure. Tant qu'il y a vie, le moi se parle, même inconsciemment. Abonné présent, ou abonné absent, le moi assure la qualité ou le défaut de nos relations.

La prise consciente de cette relation intime du moi permet à mieux comprendre la portée de la prière de. Jésus qui invoque la relation du " moi " et du " toi ", entre lui et son Père."

Et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié‚ en eux. (Jean 17:10) " Afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé‚ (Jean 17:23)

Jésus nous communique l'expérience de la vie en Dieu exprimée en notre langage comme une confidence. Il nous dit que Dieu est Celui qui prononce la Parole créatrice de toute chose. La relation entre Dieu et sa Parole est comme celle du Père et du Fils, celle de la source de vie et de la vie en elle-même.

Aucun homme n'a le nom de père autant que le Dieu de Jésus-Christ, en qui la paternité est la nature de son être, source de toute existence. Un père humain est lui-même fils de quelqu'un. Dieu est le Père, en tant que l'origine de tout. Comme dans les expériences humaines, la relation qui donne le fondement à la société, la racine à l'existence de tout un chacun, est celle qui donne la vie : La paternité, la maternité, les relations filiales. Commencés à partir des liens du sang, les liens de la " paternité maternité " et de la filiation nous conduisent au plus haut niveau spirituel.

Dieu est le mot le plus lourd de sens de tous les mots humains. Dès que l'on en parle, le mot dépasse toutes les limites de significations. Exprimer le mot Dieu en langage humain, c'est introduire le mot Dieu dans le temps et l'espace. En parlant de Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit, on a pensé au mot " Trinité ". On ne peut éviter alors le nombre trois. Pour rester fidèle au sens que Jésus a utilisé. " Moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. (Jean 17:21), on doit affirmer que trois c'est Un.

L'Eglise ne parle de Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit. qu'en suivant les événements de la vie de Jésus, à l'annonciation, à son baptême, dans son enseignement sur sa mission, dans ses prières. Quand Jésus nous dit que Dieu est Père, il veut nous dire que Dieu est Relation Vie. "Aime l'autre, et l'autre engendre en toi la troisième personne", suggère l'amour humain. L'Amour nous aide à concevoir Dieu qui est à la fois Lui même et l'Autre. La relation entre Lui et l'Autre, c'est l'Esprit, le lien d'amour qui unit l'Un et l'Autre. C'est une façon humaine d'exprimer la vie. La vie est la relation en perpétuel échange.

La célèbre icône d'Andreï Roublev sur l'apparition de Dieu à Abraham et à Sarah sous forme des trois visiteurs est l'œuvre d'art qui a réussi évoquer le mieux, le mystère de la Trinité. On pourrait reconnaître le Père qui est au centre, en celui qui préside, ou à gauche en celui qui vers qui peut sembler converger le regard des deux autres, et selon l'on reconnaître, le Fils ou l'Esprit à la droite et à la gauche. La vision centrale est la relation, le mouvement des gestes et des regards dans l'ambiance de contemplation silencieuse. C'est le face à face de la parfaite communion. Le Père sous l'arbre de la création faisait partager aux deux autres, par un simple regard, la question dont le prophète Isaïe fait l'écho : " Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ? "Is. 6,8. La question pourrait être adressée à celui qu'il regarde à sa droit en évoquant l'Esprit qui, pour toute réponse, regarde le Fils en face de lui, le Fils vers lequel le Père est tourné et qui, par la courbe de son corps et par sa main avancée vers la coupe, n'est déjà que le oui.

L'évocation de la Trinité, à travers le repas offert par Abraham n'est pas close sur elle-même. Le Dieu de la Bible se laisse trouver à travers les autres, comme le chemin qui mène au " Tout Autre ". Le " Tout Autre " peut être rencontré dans l'autre, les autres. L'hospitalité est ainsi une relation sacrée. Elle reste ouverte. Elle ne se limite pas à la rencontre des deux, mais à celle qui laisse la place à bien d'autres. Entre les trois qui ne font qu'un dans la communion, il reste encore la place pour l'inconnu, nous tous. " Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. "

L'identité de chacunest reconnue, à la fois partie du multiple et unique devant Dieu Père, Fils et Esprit.

Denis LUONG

La suprême relation du " Je et Tu ".

Le moi est la réalité la plus intime, la plus concrète de notre vie. C'est la personne à qui nous ne cessons de parler. Il y a un dédoublement du moi : le moi qui parle et le moi qui écoute, face au monde qui l'entoure. Tant qu'il y a vie, le moi se parle, même inconsciemment. Abonné présent, ou abonné absent, le moi assure la qualité ou le défaut de nos relations.

La prise consciente de cette relation intime du moi dispose à comprendre la portée de la prière de. Jésus qui invoque la relation du " moi " et du " toi ", entre lui et son Père.

" Et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié‚ en eux. (Jean 17:10) " Afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé‚ (Jean 17:23)

Jésus nous communique l'expérience de la vie en Dieu exprimée en notre langage comme une confidence. Il nous dit que Dieu est Celui qui prononce la Parole créatrice de toute chose. La relation entre Dieu et sa Parole est comme celle du Père et du Fils, celle de la source de vie et de la vie en elle-même.

Aucun homme n'a le nom de père autant que le Dieu de Jésus-Christ, en qui la paternité est la nature de son être, source de toute existence. Un père humain est lui-même fils de quelqu'un. Dieu est le Père, en tant que l'origine de tout. Comme dans les expériences humaines, la relation qui donne le fondement à la société, la racine à l'existence de tout un chacun, est celle qui donne la vie : La paternité, la maternité, les relations filiales. Commencés à partir des liens du sang, les liens de la " paternité maternité " et de la filiation nous conduisent au plus haut niveau spirituel.

Dieu est le mot le plus lourd de sens de tous les mots humains. Dès que l'on en parle, le mot dépasse toutes les limites de significations. Exprimer le mot Dieu en langage humain, c'est introduire le mot Dieu dans le temps et l'espace. En parlant de Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit, on a pensé au mot " Trinité ". On ne peut éviter alors le nombre trois. Pour rester fidèle au sens que Jésus a utilisé. " Moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. (Jean 17:21), on doit affirmer que trois c'est Un.

L'Eglise ne parle de Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit. qu'en suivant les événements de la vie de Jésus, à l'annonciation, à son baptême, dans son enseignement sur sa mission, dans ses prières. Quand Jésus nous dit que Dieu est Père, il veut nous dire que Dieu est Relation Vie. "Aime l'autre, et l'autre engendre en toi la troisième personne", suggère l'amour humain. L'Amour nous aide à concevoir Dieu qui est à la fois Lui même et l'Autre. La relation entre Lui et l'Autre, c'est l'Esprit, le lien d'amour qui unit l'Un et l'Autre. C'est une façon humaine d'exprimer la vie. La vie est la relation en perpétuel échange.

La célèbre icône d'Andreï Roublev sur l'apparition de Dieu à Abraham et à Sarah sous forme des trois visiteurs est l'œuvre d'art qui a réussi évoquer le mieux, le mystère de la Trinité. On pourrait reconnaître le Père qui est au centre, en celui qui préside, ou à gauche en celui qui vers qui peut sembler converger le regard des deux autres, et selon l'on reconnaître, le Fils ou l'Esprit à la droite et à la gauche. La vision centrale est la relation, le mouvement des gestes et des regards dans l'ambiance de contemplation silencieuse. C'est le face à face de la parfaite communion. Le Père sous l'arbre de la création faisait partager aux deux autres, par un simple regard, la question dont le prophète Isaïe fait l'écho : " Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ? "Is. 6,8. La question pourrait être adressée à celui qu'il regarde à sa droit en évoquant l'Esprit qui, pour toute réponse, regarde le Fils en face de lui, le Fils vers lequel le Père est tourné et qui, par le courbe de son corps et par sa main avancée vers la coupe, n'est déjà que le oui.

L'évocation de la Trinité, à travers le repas offert par Abraham n'est pas close sur elle-même. Le Dieu de la Bible se laisse trouver à travers les autres, comme le chemin qui mène au " Tout Autre ". Le " Tout Autre " peut être rencontré dans l'autre, les autres. L'hospitalité est ainsi une relation sacrée. Elle reste ouverte. Elle ne se limite pas à la rencontre des deux, mais à celle qui laisse la place à bien d'autres. Entre les trois qui ne font qu'un dans la communion, il reste encore la place pour l'inconnu, nous tous. " Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. "

L'identité de chacunest reconnue, à la fois partie du multiple et unique devant Dieu Père, Fils et Esprit.

Denis LUONG