Donne moi à boire ;
Donne moi cette eau que je n’ai plus soif.
Deux demandes à boire
Jésus a passé outre les tabous de réclusion
de sexe, de territoire.
Parler à une femme de Samarie et lui demander à boire !
Un conflit qui depuis toujours empêche les relations entre
les Juifs et les Samaritains.
La femme a pourtant réagi : Comment un Juif peut demander
à boire à une femme de Samarie ? Mais Jésus
n’est pas seulement Juif, il est le fils d’Israël et il n’accepte
pas les divisions entre son peuple Israël. La Samaritaine est
fille d’Israël et lui fils d’Israël. Son message de Fils
de Dieu issu de la lignée de sang d’Israël est là
pour tout Israël et pour s’élargir enfin au monde entier.
Il est impossible pour lui de laisser pour compte la Samaritaine
et son peuple. Ils sont d’Israël et lui fils d’Israël,
il peut parler à la Samaritaine.
Mais avec fraîcheur la Samaritaine lui répond d’après
ce qu’on lui a appris sur la séparation à respecter.
Elle l’a observé sans haine, sans rejet puisqu’elle a répondu
à Jésus par des objections et des questions pertinentes,
et déjà le dialogue s’établit malgré
l’incompréhension
Dieu cherche de vrais adorateurs et qu’importe de quelle région
ils appartiennent. Une grande leçon et une grande vision
sur le vrai adorateur que Dieu cherche. Quelle grande révélation
sur la sagesse de Dieu pour réconcilier les irréconciliables !
Convaincue que Jésus est le Messie, la Samaritaine rentre
dans son village alerter les gens.
L’eau donnée à boire à Jésus s’inscrit
dans un registre plus profond : chaque homme peut devenir la
source d’eau vive.
Avec la Samaritaine, la recluse, le monde entier est sauvé
de toute exclusion. Dieu est ouvert à tous, donné
à tous, il déclenche le mouvement de solidarité
et de partage .Le Non à l’exclusion est l’immense champ à
moissonner fertilisé par l’eau, Parole de Dieu. Il faut alors
des moissonneurs pour la récolte. Jésus sème
et ses disciples, son église, moissonnent.
Le récit se termine par la rencontre de Jésus avec
tout le village qui lui demande de rester avec eux, et il y reste
deux jours. Les villageois s’aperçoivent que ce n’est pas
seulement la parole de la Samaritaine qui leur fait croire en Jésus
mais Jésus en personne qu’ils écoutent directement
et en qui ils croient. Les moissonneurs ne récoltent pas
pour eux-mêmes, mais apportent tout à Jésus
le Sauveur.
Il n’y a pas de récit plus beau sur le message de Jésus,
sur sa façon de parler aux gens et sur le don éternel
envers ceux qui entendent la Parole.
La Samaritaine a hérité de l’eau de Dieu, l’eau de
la Parole donnée à tous.
Denis Luong