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Ascension, Année B
 
 
Ac 1,  1-11
Ep 4,  1-13
Mc16,  15-20
 
     
 
Ascension.
 
     
 
8 Mai 97
 
     
 

Nous sommes au point culminant du Mystère de la vie du Christ. Depuis Pâques jusqu'à ce jour où l'Eglise célèbre la fête de l'Ascension en suivant la Tradition de l'Evangile de Matthieu et de Luc, l'histoire de notre monde a fait une expérience unique de la Présence d'un Homme qui vit au milieu de nous toute sa splendeur du Verbe de Dieu : Jésus de Nazareth Ressuscité. Il est à la fois fils de Marie et Parole vivante de Dieu. On peut le voir, le toucher, lui parler, dans sa nature, humaine et divine.

L'expérience est à jamais unique. Car en Lui, les barrières entre le visible et l'invisible sont enlevées. Dieu, personne ne l'a jamais vu. Et le secret de l'homme qui peut le pénétrer ? Et, durant quarante jours, c'est le Christ qui initie ses disciples, à travers son corps de Ressuscité, à la connaissance de Dieu et de l'homme. A partir de cette rencontre personnelle avec le Christ Ressuscité, la rédaction de la mémoire de sa vie a été rédigée dans un genre littéraire créé de toute pièce, appelé " Evangile ".

L'Ascension que nous célébrons aujourd'hui est le terme de cette expérience de rencontre avec le Christ Ressuscité. Désormais, sa personne humaine reste cachée dans la vie en Dieu. Mais grâce à l'expérience des apôtres qui ont pu vivre avec Jésus Ressuscité, toutes les générations peuvent vivre aussi cette expérience unique.

Dans notre célébration, nous sommes confrontés au paradoxe de la proximité et de l'éloignement, de la présence et de l'absence. La présence sensible qui nous rend souvent lointain, en nous cloisonnant dans ce monde sensible et visible, en nous faisant croire que si l'on ne sent rien, il n'y a donc rien devant nous.

Ce corps de chair que nous portons est la condition qui nous rive à une mince portion déterminée d'espace et de temps, si bien que, pour devenir proche de tout, il faut consentir au dépouillement du sensible et revêtir le spirituel.

Libéré des limites du corps, le Christ n'est plus à côté de nous, mais grâce à sa mort et à sa glorification, il est au coeur de nous-mêmes. "  Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin des temps. Vous êtes en moi et je suis en vous "

L'Ascension est le nouvel aspect de Présence dans le Mystère de Pâques. Le Christ ne nous ôte les apparences de sa Présence que pour nous donner ce qu'Il est, la réalité infinie et indicible qu'il reçoit de son Père, grâce au dynamisme de l'Esprit.

" Demeurer dans mon amour. Mon Père et Moi, nous viendrons et nous établirons notre demeure chez celui qui m'aime. " " Le Royaume est au-dedans de vous. " Monter au ciel, c'est donc entrer dans la racine même de la vie.

L'absence de la Présence sensible du Seigneur est maintenant pour les apôtres le temps d'un tout autre regard, le temps de la Mémoire, de la contemplation. Il fallait qu'Il disparaisse pour transparaître. Jésus vient de donner ses dernières consignes aux onze en vue de la mission et Il disparaît à leurs yeux.

Je célèbre l'Ascension de mon Seigneur. Alors, je ferme le livre qui m'a conduit jusqu'à Lui, je quitte les écorces superficielles pour descendre au coeur de moi-même, du ciel de mon Dieu, là où Il peut établir sa demeure, là où je suis vivant et je prends la peine d'habiter ce coeur où mon Seigneur m'attend. Et je me découvre amené aux dimensions de mon Dieu, je peux aller au-devant des autres pour les rencontrer et les aimer comme il m'a dit de le faire." Allez dans le monde entier. " 

D.L.