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Journée de prière pour les défunts
 
 
Sg. 3,1-8 - Rom. 8,18-23 - Luc 12,35-38,40
 
     
 
Commémoration de tous les fidèles défunts
 
     
 
2 novembre 97
 
     
 

Avec la commémoration des défunts, nous rejoignons la conscience religieuse, constante dans toutes les traditions humaines, même la plus primitive. Pour toutes, la mort n'est jamais sans lendemain. La survivance va de soi. Selon la plupart des historiens, la sépulture du défunt en position accroupie, très fréquente dès l'époque préhistorique, habituelle dans le rituel égyptien, était destinée à préparer une nouvelle naissance.   Le mort étant placé en terre dans la même attitude que l'embryon dans le ventre maternel, l'enterrement marquait le commencement de la vie nouvelle. L'idée d'une mort définitive, qui met un point final irrémédiable aux espoirs et aux calculs, est une opinion relativement tardive du rationalisme pessimiste.   Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, la foi chrétienne est venue apporter une expérience personnelle de quelqu'un qui est mort, et voilà qu' il est vivant. On l'a rencontré. Il a donné à ceux et celles qui l'ont vu vivant des consignes qui sont comme des rendez-vous à tous les autres qui désirent vivre comme eux, l'expérience que le Christ a vécue. Il nous faut lire tous les témoignages de St Jean concernant la mort et la résurrection de Jésus, qui dit lui-même: " Je suis la Résurrection et la Vie; celui qui croit en moi, fut-il mort, vivra." Jean,11,25.   Pour se faire mieux comprendre de ses disciples, le Christ prend soin de souligner ici un exemple courant tiré de la vie végétale, comme parallèle à sa mort et à sa résurrection :" En vérité, si le grain de blé tombé en terre n'y meurt pas, il demeure seul; s'il meurt, il rapporte beaucoup." Jean, 12,24-25.   Mais personne n'a fait plus que St Paul pour annoncer la mort et la résurrection de Jésus comme l'essentiel de la Bonne Nouvelle. Si la résurrection des morts est impossible, il s'ensuit logiquement que Jésus n'est pas ressuscité. Si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi et nous sommes les plus malheureux des hommes.   St Paul a mis tout l'enjeu de notre vie dans la mort et la résurrection du Christ. Par le baptême, le chrétien meurt de la mort du Christ et ressuscite de la résurrection du Christ. Rom. 6,4-8. "Semés corps matières, nous serons ressuscités corps spirituels." A la semence qu'est notre corps qui meurt, Dieu donnera un corps selon qu'il l'a voulu. St Paul veut nous en convaincre. Le corps ressuscité ne sera pas plus identique au corps mortel que la plante ne l'est à la graine, mais se distinguera de lui comme l'épanouissement glorieux de l'infirmité corruptible.   C'est l'apport de la foi chrétienne qui vient compléter les aspirations de toutes les traditions humaines sur la mort. Cette foi est vivante. Elle se réalise dans le mémorial du Seigneur. C'est Jésus, juste avant sa mort, qui veut nous faire entrer dans l'expérience de sa mort et de sa résurrection. C'est le geste du pain rompu, et du vin partagé.   Chaque fois que nous célébrons l'eucharistie, ou pour dire d'une façon plus banale, chaque fois que nous allons à la messe, nous vivons l'expérience de la mort et de la résurrection du Seigneur. Au long des ans, nous devrions avoir un comportement tout autre devant la mort. Si la mort reste encore le sujet que nous ne voulons pas aborder, il faut nous demander alors comment nous vivons les consignes du Seigneur, les témoignages de tant de générations qui ont cru en lui ?

La commémoration des défunts fait partie de la fête de la Toussaint qui nous a fait sentir le ciel qui est là, à notre côté. Nous savons que le vide qui nous entoure, est en fait chargé de tant d'images et de sons. C'est le monde de la communication de notre temps. Et savons-nous aussi que, dans le silence de notre vie, c'est tout le ciel qui est là. Là où Dieu est présent, là vit notre ciel. Il nous suffit de nous mettre en présence de Dieu pour nous retrouver avec tous ceux et celles qui sont partis avant nous.

  Saint Jean nous dit l'expérience qu'il a vécue avec ce frisson de bonheur ": "Mes bien-aimés, voyez comme il est grand l'amour dont le Père nous a comblés, que nous soyons appelés enfants de Dieu : et nous le sommes, "des héritiers de la résurrection".

D.L.