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Dimanche in Albis, 2eme dimanche de pâques, Année B
 
 
Ac 4, 32-35
1 Jn 5, 1-6
Jn 20, 19-31
 
     
 
Voir et Croire.
 
     
 
6 avril 1997
 
     
 



Au huitième jour de la fête de Pâques, l'évangile de St Jean nous fait revenir au soir du premier jour de la semaine, après le récit du tombeau vide, et la première rencontre de Jésus ressuscité avec Marie de Magdala.

Jésus retrouve ce soir-là, tous les disciples, sauf Thomas. C'est tout naturel qu'on se sente plus proche de Thomas qui demande de voir pour croire.

Pourtant, dans nos relations humaines, même hors de tout contexte religieux, il nous arrive de croire à l'autre sans autre exigence que la valeur de sa personne . C'est le cas des douze récits de l'Evangile de la Résurrection. La personne de Jésus Ressuscité qu'ils ont rencontré est telle qu'ils ont besoin de nous dire comment il leur est arrivé de le retrouver vivant.

C'est le même Jésus qu'ils ont connu. On peut le discerner à son accent, à son visage, à ses manières, à ses gestes. Ce n'est pas un fantôme, ni un "esprit ". On le voit, on le touche, on peut le palper., mettre le doigt dans son flanc percé. Il est le même. Les quatre évangiles nous établissent des constats habituels d'identité

Jésus est là, comme auparavant, discret, prévenant, respectueux des consciences, lent à se découvrir, plein de tendresse. Mais il est aussi ferme, sévère, affirmatif, presque dur. Il continue à appeler, à consoler, à faire pour ses proches des faits pleins de signification. Il reste l'ami de tous, mais il a, comme jadis, des amitiés privilégiées

On retrouve cette même manière d'enseigner, avec des non-dit et des répétitions. Il a les mêmes attitudes, comme celle de lever les yeux en rompant le pain. Mais il a aussi quelque chose de changé. Le Christ Ressuscité n'est plus limité dans cet univers qui nous entoure, l'espace, le temps, la matière. Les apôtres ont fait déjà une expérience de cet état transcosmique du Christ lors de la Transfiguration.

C'est le choc, l'intuition, l'expérience de la Résurrection. Jésus ne retourne pas à la vie. Il est dans la souveraineté de Dieu sur l'esprit et le corps. Il est la " Gloire ", attribut dans lequel, aux yeux des Juifs, Dieu réside. Il est le " Seigneur ". Jésus de Nazareth ressuscité vit maintenant la vie de Dieu. Il est le Mystère de Dieu. En le voyant après la fête de Pâques, les apôtres voient le Mystère de Dieu à travers le visage du Christ Ressuscité.

Ce temps de Pâques est le temps unique de l'histoire humaine où il a été donné de voir l'Homme qui vit comme l'Eternel. L'Evangile de la Résurrection a l'ambition et la possibilité de nous communiquer la grâce de voir Dieu. Au fond du cœur de l'homme, il y a un espace de silence qu'il ne peut décrire. C'est la part que Dieu se réserve pour Lui-même dans notre vie. Elle est aussi protégée et gardée par Dieu que le silence d'un ermite. Cette solitude intérieure est un poids, un désarroi, une angoisse qui pèse sur nous jusqu'au jour où nous découvrons que ce coin de solitude est la réserve de Dieu dans notre vie.

La grâce de la Résurrection du Christ pour chacun de nous, maintenant, dans l'immédiat, c'est de découvrir avec le Christ que nous avons un espace intérieur où il est possible de voir Dieu qui vient à notre rencontre.
D.L.