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10ème Dimanche Du Temps Ordinaire B
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Gn
3, 9-15
2 Co 4, 13-5, 1 MC 3, 20-35 |
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La parenté de Jésus.
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8 Juin 97
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Un fait vécu relevé par l'évangile de Marc à propos de Jésus en mission au milieu de la foule nous met dans le dur environnement où il se trouve. Comment l'opinion se fait-elle une idée aussi négative, voire aussi hostile à son égard? Que cela vienne des gens du temple, il n'y a rien d'étonnant. Mais sa famille, comment ses proches ont-ils aussi peu de considération envers lui? Il n'était pas un enfant difficile. On admirait sa sagesse, son savoir être, même au milieu des gens du temple quand il avait douze ans. Personne parmi les siens ne savait donc ce qu'il allait entreprendre. Et lui-même, avant d'aller dans la foule annoncer la venue du Royaume, il n'en avait pas parlé avec les gens de sa famille. On a du mal à concevoir comment les parents de Jésus descendent à Capharnaüm pour l'enlever. C'est plus probant de penser à une mesure de protection du clan qu'à une tentative de se l'approprier. Au delà du fait, Marc en donne sa réflexion sur la signification pour son église. Elle était composée surtout de gens qui n'avaient aucune culture religieuse et qu'on appelait des païens. Si la scène que nous venons d'écouter se déroule au début de la vie publique de Jésus, le moment où il écrit fait suite à l'événement de la Pentecôte. L'Esprit de Dieu est là. Il apporte une nouvelle façon de vivre en communauté à tous ceux et celles qui veulent, à la suite de Jésus, découvrir le projet de Dieu et à le réaliser dans leur vie. Il n'y aura pas de place privilégiée dans la communauté chrétienne. Le lien du sang, de race et de toute autre considération s'efface devant le lien tissé par l'Esprit de Dieu. Désormais, comme dit Jésus, celui qui écoute la parole de Dieu et se met en diapason avec ses projets pour les réaliser dans sa vie, celui-là est son frère, sa mère. C'est le point de repère pour comprendre maintenant le mal, le mal dans le monde, le mal en nous. Le satanisme est le recours de ceux qui veulent s'affirmer comme identité d'autonomie absolue. On se dit alors venu de nulle part. On a affaire avec personne sinon à sa propre liberté. C'est le refus de ce qui est autre que soi-même. La conception judéo-chrétienne y voit l'existence d'un être personnel et suprêmement pervers. Les psychanalystes et les sociologues le nient et y voient plutôt une illusion collective. Si l'Evangile parle des démons, il ne les reconnaît pas comme des concurrents de Dieu. Le dualisme, le bien et le mal, Dieu et Satan n'existe pas. L'Evangile annonce la seigneurie absolue de Dieu telle qu'elle s'est manifestée en Jésus. L'annonce du Règne de Dieu est le message de Jésus. " Si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Règne de Dieu vient de vous atteindre." Comment ne pas retenir la mise en garde du "péché qui ne se pardonne pas" par celui qui est venu chercher ce qui est perdu, nous révéler le pardon de Dieu et nous apprendre à le vivre? Quand ce qui est perdu est doté de la liberté d'accepter ou de refuser et qu'il choisit plutôt le refus de tout autre, il se cloisonne dans son "homme intérieur" démuni de tout et coupé de tout alors qu'il n'a pas de quoi exister par lui-même. " L'homme intérieur" dont parle Paul de Tarse se renouvelle de jour en jour. Il s'est lié au souffle vital de Dieu et chemine vers l'infini de Dieu. |
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