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19ème dimanche B
 
 
1Roi 19, 4-8
Ps.33
Ephes.4, 30-5,2
Jean 6, 41-51
 
     
 
Le Pain de Vie.
 
     
 
10 Aout 1997
 
     
 

 

Introduction:

Depuis trois dimanches, nous suivons le récit de St Jean sur l'événement qui conduit Jésus à dire qui il est, à quoi il pense. Il est comme tiraillé avec la faim et la soif des hommes. Il voit en eux le désir qui les travaille, et qu'apparemment rien ne peut l'assouvir. Mais il connaît le projet de Dieu, de son Père. Tous les quatre évangiles, chacun à sa façon, essaient de nous le raconter dans leurs récits de la multiplication des pains. Nous essayons, nous aussi, de comprendre ce passage de l'Evangile qui s'échelonne durant presque tous les dimanches de ce mois d'août. Aide-nous Seigneur à saisir ce que tu veux nous dire pour pouvoir en témoigner.

Le Pain de Vie.

La question est devenue classique, et presque un jeu, quand on veut savoir sur la personne interviewée, un peu plus que ce qu'elle dit: " Si vous aviez à choisir une autre façon d'être, que seriez-vous? La réponse souvent simple, concrète, laisse voir le côté "mystère" de l'homme. Je serais nuages, mer, source vive, je serais telle ou telle fleur, tel ou tel arbre. Le choix ne manque pas.

Jésus, depuis l'évangile de la semaine dernière, se dit "pain". Le choix est déjà en lui-même mystère. Jusqu'ici, parmi les personnalités de l'histoire humaine, personne ne l'a jamais fait. N'est pas pain qui veut. Le symbole est austère, exigeant.

Le blé moulu, pétri, se métamorphose avec l'eau et le feu. Le pain est vraiment pain seulement après la cuisson. Et l'aventure du pain n'est que commencée. Il est fait pour être mangé, métamorphosé encore pour devenir l'autre, les autres. L'unité pain est devenue multiple. Depuis le soir de ce jeudi-saint, combien de personnes ont communié à ce pain. On a montré l'autre jour sur le petit écran, les moniales qui préparent les JMJ en confectionnant des centaines de milliers d'hosties, une image vivante de la communion des jeunes qui va se faire aux JMJ.

Le discours sur le pain qui nourrit et qui donne faim commence par le récit de l'évangile du 17ème dimanche. Une " grande foule, venue à pied, de toutes les villes" se rassemble pour écouter Jésus. Ils sont en effet cinq mille qui l'ont suivi et ne le quittent pas. Et Jésus enseigne la foule par un signe qui va résoudre cette situation bloquée. Le signe, c'est le pain qui nourrit et qui ouvre les esprits au sens de la vie.

Le pain symbolise à lui seul tout le nécessaire pour vivre. Partagé, il a goût de famille, d'amitié, d'intimité. Ce sont là des valeurs que les jeunes tiennent comme premières, d'après le sondage récent auprès des jeunes, organisé par le "Pèlerin". Nous pouvons peut-être déjà retenir avec l'Evangile que le sacré, la vie spirituelle commence par le respect du pain que nous avons reçu et que nous apprenons à nos enfants.

Le discours sur le pain de vie nous amène au secret de la personne de Jésus, à l'essentiel de son message. Nous apprenons qu'il est la Parole qui révèle le Père. Il est la pleine expression de la pensée du Père. Avec lui, nous comprenons le projet de Dieu pour chacun de nous, comme pour notre monde.

"Le Pain de vie" est l'image concrète de sa présence au milieu de nous. " Il s'est fait chair et il est venu demeurer parmi nous." Tout ce qui est dans la vie comme notre vécu de tous les jours peut prendre une dimension qui dépasse la réalité visible. Le fruit de nos labeurs est d'abord ce qui nous nourrit, puis ce qui nous permet d'être la présence qui communique, qui partage, qui s'intéresse à ce qui est en dehors de nous.

Quand la présence est poussée jusqu'au point de donner sa vie pour l'autre, elle devient alors le point de repère pour bâtir un monde tout autre. Ce monde est déjà commencé. L'Evangile a donné au monde une immense foule de témoins pour des valeurs qui ne meurent pas. Ils ont cru à la parole de Jésus :

" Le pain que je donnerai, c'est ma chair donnée pour que le monde ait la vie." Par la foi en cette parole, ils ont contribué à donner la vie à notre monde, en éliminant ce qui est méchant, et le rendant plus humain, plus divin.

D.L.