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20
Dimanche Année B
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Pr 9, 1-6
Josué 24, 1-2; 15-17, 18 Jean 6, 51-58 |
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La
grande nouveauté de Jésus.
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17
Aout 1997
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Tout l'Evangile d'aujourd"hui se prête à un commentaire sur l'Eucharistie ou sur la Messe. Nous allons plutôt essayer de comprendre ce que Jésus veut dire dans le contexte de la multiplication des pains. L'Evangile reprend la dernière parole de Jésus pour faire connaître les réactions des juifs. Comment peuvent-ils réagir autrement quand Jésus se dit pain descendu du ciel ? Le pain qu'il donne, c'est sa chair à manger pour vivre éternellement. Nous sommes à la fin du discours sur le Pain de Vie. Jésus ne répond pas à leur curiosité. Il se garde d'expliquer mais il développe et précise ce qu'il a déjà dit. Nous pouvons saisir clairement ce qu'il veut dire sur sa personne, sur la façon dont il veut agir pour nous. Le pain n'est pas simplement un symbole ici. Il ne fait pas semblant d'être pain. Il est la nourriture qui donne la vie en Dieu. Il nous donne ici une série d'affirmations sereines, vigoureuses. Il ne faut pas attendre ici des raisonnements contraignants ou discutables. Il n'y a pas de justificatifs théologiques ou d'explications scientifiques prouvant la vraisemblance de ce qu'il dit. Ce que le Christ propose c'est une prise de conscience de la richesse de la nourriture qu'il nous apporte. Accepter de manger sa chair et boire son sang, c'est avoir la vie éternelle. Il prévoit des objections possibles car la mort biologique n'est pas pour autant supprimée. Il la traite ici avec une parfaite maîtrise. "Je le ressusciterai au dernier jour" dit-il de celui qui aura mangé sa chair et bu son sang. La réalité principale est d'avoir définitivement une vie dont la mort biologique n'est que l'une des étapes. N'est-ce pas la réponse à nos multiples interrogations sur la mort dans certaines circonstances de nos vies ? Nous sommes ici au point central de toute l'oeuvre de Jésus. On parle souvent du "salut" qu'il apporte sans toujours bien savoir ce que le mot peut comporter. Son "salut" consiste à nous donner une énergie plus forte que l'ignorance et la mort en nous faisant participer dès à présent à une existence qui, peu à peu, absorbe notre vie actuelle. L'idée d'une unité de vie par la nourriture du corps et du sang du Christ a pu trouver un terrain d'enracinement dans la tradition sémitique. Elle est d'un réalisme qui ne conçoit de salut qui ne soit corporel. Le temps de l'Eglise nous fait mieux comprendre son enseignement par la voie de fait. Tout est parti d'un regard de Jésus vers la foule affamée. Il entraîne dans sa vie de ressuscité celui qui lui demande un simple bout de pain. Le morceau de pain de Jésus comporte une pluralité de thèmes qui servent de toile de fond à la Bible : Mémorial, Action de grâces, Acte suprême d'amour, Repas du Seigneur en attendant son retour, Pâque nouvelle, Prophétie du monde à venir, Présence, Unité, Communion, Harmonie. D. L. |
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