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26
eme dimanche Année B
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Nb11,25-29
Jc 5,1-6 Mc 9,38-43,45,47-48 |
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28
septembre 1997
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Dimanche dernier, le Conseil paroissial vous a fait part de son travail pour dégager l'orientation donnée, cette année, à la vie de notre Communauté. En tenant compte de vos réponses au sondage, un thème a été retenu pour toute notre Communauté : "Rencontrer l'autre et dire notre espérance". Philippe l'a adopté comme un fil rouge qui va nous aider, dans nos activités, à mieux exprimer en actes, et la foi et la tradition de l'Eglise. Il y a mille façons de vivre sa foi et d'observer la tradition. Celle que nous allons essayer de vivre cette année s'inspire de la dernière recommandation de Mgr Claverie : "L'autre, les autres, disait-il, peuvent être la blessure par laquelle Dieu fait irruption dans les forteresses de notre suffisance pour faire naître quelque chose de nouveau." Les textes d'aujourd'hui sont l'illustration de la foi, don de Dieu, reçu au Baptême mais gardé en nous comme propriété privée, propriété du clan. Sur trois lectures, nous lisons deux scènes de conflits avec deux groupes de rapporteurs, l'un du temps de Moïse, l'autre du temps de Jésus. Leur point commun, ce sont les discriminations sectaires, les tentatives de garder, pour le clan, l'Esprit qui souffle là où il veut. La troisième lecture, trait d'union entre les deux scènes, est la lettre de St Jacques qui sent le souffre. Il dénonce férocement ceux qui n'ont que l'argent, le plaisir et leurs intérêts comme prochain. C'est là que le fil rouge est important. Il nous permet de comprendre les paroles dures de l'Evangile d'aujourd'hui. Face au problème du scandale pour les enfants et de la mesure radicale de la meule attachée au cou des fautifs, notre communauté va à la rencontre des enfants pour les informer de l'espérance qui nous anime. Nous sommes aimés de Dieu. Nous le disons à nos jeunes dans les lieux de catéchèses assurées par plusieurs d'entre vous. Ils sont accompagnés dès leur entrée dans le monde jusqu'au terme de leur adolescence : Le centre de préparation au baptême, CPB, pour aider les parents à dire leur espérance au petit qui est là. L'Eveil à la Foi, lieu de merveille où l'on trouve tout ce qu'il y a de fraîcheur dans le langage de l'enfant qui dit bonjour à Dieu, lieu de joie où il découvre la beauté, la prière dans chaque mot qu'il utilise : merci, papa, maman, le pain, l'eau, l'esprit, Jésus. La catéchèse des CE2, CM1, CM2, grand travail d'accompagnement de la foi, méditée, vécue, aimée au point de pouvoir faire goûter à nos enfants la connaissance de Jésus, de Dieu, de l'Eglise, de la vie sacramentelle, de la prière. Vous seriez surpris de voir comment les enfants savent prier, rester seuls en silence, devant Dieu, au début de chaque séance. Ils ont la chance de rencontrer des mamans catéchistes qui prient avant d'enseigner. Après l'école, ce sont les premières années du collège puis du lycée. C'est la vie de l'Aumônerie. Elle est comme l'Eglise des jeunes dans le monde scolaire laïque. Le responsable veille au développement et à l'évolution de leur vie chrétienne avec des temps forts : Profession de Foi, Sacrement de la Confirmation, Frat, week-ends... J'ai eu la joie de participer comme prêtre accompagnateur au week-end de rentrée. Les jeunes vivent en communauté d'Eglise, comme les marins sur un même bateau, disent-ils. Chacun connaît son rôle et apporte son baluchon pour la traversée. J'ai apprécié la qualité de leur partage, de leur célébration, le choix de leur orientation : se faire de nouvelles amitiés ; respecter le dialogue ; apprendre l'écoute de l'autre. Mais enfin, revenons à l'autre parole dure de Jésus dans l'évangile, concernant les membres de notre corps. Le fil rouge qui guide nos activités peut nous aider encore à comprendre. Pour rencontrer l'autre, encore faut-il d'abord se rencontrer soi-même, en évangélisant notre corps, l'il qui ne sait pas voir, les mains qui ne savent pas vers qui se tendre, les pieds qui ne veulent pas aller vers l'autre ? Ce qui empêche de rencontrer l'autre, de le reconnaître, ne vient-il pas de nous-mêmes ? Nous posons des conditions à l'autre pour qu'il soit reconnu. Il faut qu'il soit à notre goût. Nous ne doutons même pas qu'une même réalité peut être différemment comprise et vécue. Avez-vous remarqué que les cloches de l'Occident et celles de l'autre bout du monde annoncent la joie de la façon à l'opposé même les unes des autres? Les unes sonnent à la volée, les autres ne font qu'écouter son écho qui disparaît lentement laissant la place à la joie qui s'éveille. Les paroles dures de Jésus disent sûrement son énervement de la petitesse de nos jugements, mais elles ont la force d'évangéliser nos sensibilités différentes. Le partage de l'Evangile que je viens de vous proposer est une parole d'espérance. Elle a la seule ambition de nous rappeler ensemble la consigne du Seigneur. "Faites-ceci en pensant à moi." Seule sa Présence peut être le point central de notre rassemblement. Tout doit converger vers lui qui est là. Il ne parle pas, ou il parle dans le silence de notre coeur. Philippe nous le rappelle souvent. Un petit espace de silence a toujours été aménagé pendant les célébrations pour que chacun le rencontre. L'espérance est là, quand nous le trouvons. |
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