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28ème
dimanche B
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Sg.7, 7-11
Héb.4, 12-13 Mc.10, 17-30 |
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Suivre
Jésus.
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12
Octobre 97
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Nous pouvons encore suivre la pédagogie de Jésus utilisée déjà dimanche dernier. Pour répondre à une question posée, Jésus pose à son interlocuteur une autre question. Mais sa question apporte déjà quelque chose de nouveau, pour éveiller la réponse chez celui qui la pose. La bonté que le jeune homme riche lui a attribuée, celle que nous voulons trouver chez les autres, doit se référer d'abord à Dieu, car lui seul est bon. Après cette suggestion de penser au comportement de Dieu, il renvoie le jeune homme à la Loi. Que dit la loi ? Il lui rappelle ici cinq interdits et une recommandation: honore ton père et ta mère. Pour suivre la pédagogie de Jésus, la liturgie de la Parole nous a fait écouter le livre de la Sagesse, écrit quelque cinquante ans avant Jésus. Le livre recourt au prestige du roi Salomon, au début de son règne, pour montrer la priorité que doivent avoir la sagesse et le discernement sur les richesses et sur tous les biens marériels. C'est une façon de nous préparer aux exigences de l'Evangile. La loi citée par Jésus, nous pouvons la retrouver aussi, actualisée dans les fêtes juives au cours de ce mois d'octobre. Notre évêque souhaite que nous les mentionnions dans nos prières. Sans reconnaître les enseignements de Jésus, la fête de Roch Hachana, celle de Yom Kippour, et aujourd'hui celle de Souccot peuvent nous faire comprendre la proposition radicale de Jésus, à la fin de cet entretien. Les apôtres, stupéfaits, en sont déconcertés. Pour le suivre, il faut tout quitter. Les fêtes juives veulent en dire autant. Pour se présenter devant l'Eternel, il faut retourner à notre état originel.
Roch Hachana a pour racine le mot répétition. Cest le début absolu du temps. Le temps est la répétition de l'unité que nous pouvons entendre par le battement du coeur et qui se dit en hébreux "PA-AM" , c'est à dire une fois, une fois et ainsi de suite. Par l'expérience d'être réduit au néant, Israël découvre dans cette succession des battements du coeur, le moment délicat où le coeur s'arrête pour recommencer le battement suivant. Ce n'est pas parce que mon coeur bat maintenant une fois qu'il va continuer à battre la seconde suivante .A chaque seconde, la vie a été créée de nouveau. En écoutant le rythme de la vie comme un coeur qui bat, Israël voit la Présence de Celui qui est en dehors du temps pour remplacer l'unité qui passe par l'unité qui vient. Et Roch Hachana nous mène directement à Yom Kippour, le jour de la prise de conscience collective de la transcendance de l'Eternel. On proclame sa gloire. On découvre les infidélités, les ingratitudes à son égard. Et le peuple se confesse. Un petit enfant qui va à la synagogue écoute son grand père qui n'en finit pas de dire toutes sortes de péchés; il tire la manche de sa tunique pour protester: Grand père, tu ne peux pas commettre autant de péchés. Et le grand père lui répond: ce que Israël a fait, c'est moi qui l'ai fait. La fête de Souccot remet tout le monde dans la situation dépouillée où il était à l'origine, en vivant dans les cabannes de feuillage.
Nous comprenons maintenant l'enseignement du dépouillement de Jésus, donné au jeune homme. Il reste dans la ligne de ce courant spirituel de la Bible. Mais la grande nouveauté de Jésus, c'est qu'il aide chacun, s'il le veut bien, à dépasser la loi, à faire un amendement. La loi ne doit pas rester figée, comme la mesure du moment, face à des abus qui rendent impossible la vie entre les hommes. Jésus veut nous faire découvrir Dieu qui cherche à échanger un regard avec l'humanité, avec tout un chacun. C'est le regard de Jésus posé sur le jeune homme. La liturgie veut nous faire retrouver ce regard qui a ceci d'humain. En la vivant, nous entrons peu à peu dans le dépouillement de l'Evangile, étalé au long de notre vie. Être présent au rendez-vous de Jésus, célébrer son mémorial c'est vivre dépouillé. L'Eucharistie ne transforme pas le sacrement en des rites à pratiquer. La messe n'est pas une représentation de son et lumière, mais la vie de la communauté des disciples de Jésus qui célèbre la mort et la résurrection de son Seigneur. Et les sacrements sont pour nous comme les gestes de Jésus qui nous suivent dans toutes les réalités de notre vie. D.L. |
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