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2ème Dimanche de l'Avent B
 
 
Isaïe 40,1-5.9-11 - 2 Pierre 3,8-14 - Marc 1,1-8
 
     
 
Préparer le chemin.
 
     
 
5 Décembre 99
 
     
 

L'Avent, temps de silence et d'écoute, nous met à l'écoute des cris d'attente de notre monde. Ils sont faits d'angoisse, de résignation, de désespoir, d'espérance, de toutes les gammes de sentiments que suscite le fait de l'attente. On ne sait plus ce qui est le plus urgent : un travail assuré, un travail tout court pour vivre, pour retrouver la dignité de vivre, pour nourrir ses enfants, sa famille, un médicament qui guérit, qui donne un répit et évite la rechute, un espace pour sortir de chez soi sans être abattu par des balles ou des obus qui frappent à l'aveuglette et n'importe où. De combien d'autres attentes faut-il parler encore?

Quand l'attente est pressante, voire dramatique, on est comme poussé à être ensemble, à trouver une parole, un regard qui vous met en communication avec les autres. On descend dans la rue ensemble pour crier. On se rassemble en association pour faire face à la dureté de la vie. Et l'homme découvre ainsi le sens religieux de son attente. Il découvre ses limites, la fragilité de la vie, le besoin de rêver, de trouver un ailleurs. Le thème de l'attente ne traverse-t-il pas ainsi toute l'histoire de l'humanité? Il est le contenu du livre qu'on appelle la Bible.

C'est à force d'attendre que l'homme découvre la voix qui parle dans le silence. Dans nos lectures d'aujourd'hui nous avons écouté Isaïe, Pierre, le premier apôtre, Jean, le précurseur. Ils nous ont transmis la voix qui crie dans le désert: Préparer le chemin, rendre droit les sentiers, combler les ravins... on peut faire encore beaucoup en attendant." C'est alors que la gloire de l'éternel se révélera et tous, en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé."

L'attente se transforme lentement en espérance. C'est l'action de l'évangile dans le coeur des hommes. Le Royaume de Dieu que vient annoncer Jésus n'entretient pas en nous le paradis perdu, mais le goût d'introduire dans ce monde qui est nôtre, l'espérance au-delà de tout rêve. " Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, dit Pierre, ce sont des cieux nouveaux, et une terre nouvelle où résidera la justice."

Tout cela est beau, mais reste encore dans le langage symbolique. A nous de nous demander ce que cela veut dire en clair? La lutte autour de l'OMC " peut nous donner quelques suggestions concrètes. " La commerce pour l'homme et non l'homme sacrifié au profit des commerces." Le cri de l'espérance d'aujourd'hui est la voix de tous ceux et celles qui sont blessés, marginalisés par la société qui ne pense qu'à sa seule logique de progrès technique et à celle de la concurrence. " Une masse très importante d'argent circule sans presque participer à l'amélioration des conditions de vie...l'heure est venue de travailler pour le progrès technique tout en gardant le souci de faire servir à tous l'activité financière."

Le ciel nouveau et la terre nouvelle seront là quand nous arriverons à créer ensemble un nouvel équilibre pour notre société, pour redonner au travail une valeur sociale tout au long de la vie, pour une meilleure répartition des revenus. Il y a un changement culturel auquel l'évangile nous appelle. Il faut que les chrétiens travaillent pour que la parole et les actes du Christ offrent une espérance à tous ceux et celles qui vivent dans l'angoisse de l'attente. Cette espérance sera le balbutiement de louange et d'adoration que le Christ offre à son Père, le Christ de l'Avent, aussi grand que Dieu et plus humble que le dernier d'entre nous.

D.L.