Tout au long du temps de l'Avent, nous avons appris à attendre, puis à espérer en faisant revivre à notre mémoire l'histoire de l'attente des hommes. Nous avons retenu que l'homme qui attend est l'homme du secret, du silence, de l'effacement. Et qui représente mieux la figure idéale de l'Attente que celle d'une mère qui attend son heure pour voir le visage de son enfant ? Il est le fruit de son attente. Ce qui est vrai pour toute mère, Marie le vit aux dimensions de son Peuple, de toute la communauté humaine. Elle sait que son Fils sera grand. Il s’appellera le Fils du Très-Haut.

Depuis toujours, on se demande comment dire Dieu, comment le concevoir. L'ultime connaissance humaine de Dieu n'est-elle pas de confesser qu'elle ne sait rien de Dieu ?

"O Toi, l'au-delà de tout, n'est-ce pas là seulement tout ce qu'on peut chanter sur Toi ?

Et comment imaginer alors qu'Il va devenir l'un de nous ? Il va avoir besoin, comme nous, d'une lignée de sang, d'une famille, d'un pays, d'une race, d'une langue, de tout ce qui fait que l'homme est homme.

Cette nouvelle inouïe est annoncée avec simplicité tel le dialogue de l'ange avec Marie. Dieu dit son projet et Marie l'accepte. L'enfant sera l'enfant du Désir de Dieu. L'Evangile nous le présentera comme le Fils. "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique."

C'est ici la révélation de Dieu qui donne à la foi chrétienne sa force et son inépuisable originalité. Dieu a le visage de l'homme, grâce à Jésus de Nazareth. Il s'est fait Jésus de Nazareth. En Israël, on n'attendait pas un Messie qui fût Dieu lui-même, sinon Marie.

En la regardant, nous voyons l'intensité de l'attente, discrète, silencieuse, intérieure comme l'attente de la mère qui suit chaque minute écoulée pour voir le visage de l'Enfant Dieu qui se fait en elle. Marie est ainsi le sommet de l'attente humaine qui va jusqu'où s'exprime le Désir de Dieu.

D.L.