|
||
|
|
4ème dimanche
de Carême B
|
||
2 chroniques 36,14-16.19-23
- Ephésiens 2,4-10 - Jean 3,14-21
|
||
Eucharistie,
Mémoire de l'Amour de Dieu donné au monde.
|
||
2
Avril 2000
|
||
DIMANCHE LAETARE Introduction : Réjouissez-vous avec Jérusalem, Exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie. Laissons-nous introduire avec Isaïe, dans ce temps de mi-carême. Il exprime notre joie de savoir d’avance que le mal, la mort n’auront pas le dernier mot. Notre appréciation, notre reconnaissance est la mémoire de l’Eucharistie. Elle se situe comme les trois autres dimanches dans la ligne de l’Alliance que nous avons retenue comme fil conducteur de notre carême jubilaire. Nous venons déposer au pied de Jésus élevé en croix tous les traces de violence qui restent encore en nous comme signe de notre demande de pardon. Ensemble implorons notre Seigneur. °°°° C’est le dimanche de Laetare, le 4ème du temps du carême. Il est comme un hymne à la joie, celle de la reconnaissance à Celui que Pierre, Jean et Jacques ont vu rayonner comme le soleil. Celui qui se dit temple de Dieu révèle à Nicodème comment Dieu a aimé le monde dans lequel il a mis son enjeu : Remettre l’homme là où son Fils est « élevé ». Vivre le carême dans la foulée du Jubilé nous amène au remerciement, à dire « Eucharistie » à des retombées de cette « élévation » de Jésus sur toute la communauté humaine. Comme il est écrit, c’est du haut de la croix qu’il a soulevé le monde et donné à l’homme la promotion comme l’a voulu le projet de son Père. « De sa plénitude, tous, nous avons reçu grâce sur grâce. » (Jean 1, 16) La première lecture nous projette en arrière, dans cette leçon de l’histoire sur la destruction de Jérusalem et la déportation à Babylone. Dans ce glissement vers le néant, un petit reste échappé au à la « Shoah » a su concevoir, à partir même de son néant, cette plus belle page de l’histoire des hommes : la création du monde à partir de rien. Le monde a dû être comme son histoire. Dieu l’a fait sortir du tohu-bohu pour exister devant lui. Jésus a fait sienne la leçon de l’histoire de son peuple. Toute société, juive ou non, fondée sur la puissance et la loi, sur l’argent, le condamne, l’élimine. Lui, Il met l’homme à la première place, en lui subordonnant l’économique et le politique, au lieu de le considère comme un outil, un moyen. Et voici comment par sa mort, il a fait sortir le monde de son chaos, et l’a rehaussé à un autre ordre de valeurs. * Grâce à Lui, le monde n’est pas « né du sang, ni d’un vouloir de la chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. » (Jean 1,13.) L’homme n’est pas matière. Il est une personne capable de recevoir et créer des liens qui le rendent libre. * Dieu est le Père. (Matthieu 11,25. Il n’est pas source du fanatisme et de la violence. Il n’est la propriété de personne. Le Père réunit l’humanité en une famille. (Jean 17. On l’adore en esprit et en vérité. (Jean 4,24) * Désormais, ce qu’on a fait pour les plus petits, les plus démunis, c’est à Lui qu’on a fait. La solidarité, l’attention aux autres sont des points sur lesquels le monde sera jugé. L’Evangile a lancé le mouvement humanitaire, le droit d’ingérence à des situations qui rabaissent l’homme. (Matthieu 25,31) * Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10,8)La gratuité est le caractère spécifique du don qui va être poussé plus loin encore, vers le « pardon. Combien de fois ? Soixante dix sept fois sept fois. Avec autant de fois de dialogue sans condition, l’ennemi même est aimé. (Matthieu 5,43) * Une révolution de la notion du pouvoir a été déclenchée avec le désir de servir. Le pouvoir est un service. Le plus grand se comporte comme le plus jeune et celui qui gouverne comme celui qui sert ( Luc 22,25-26) * Pour une bonne gestion des richesses de ce monde, plusieurs disciplines sont inventées : économie, sciences sociales, sciences humaines avec ses multiples ramifications. Et chacune de ces disciplines possède ses propres rigueurs, susceptibles de créer un monde où chacun peut trouver son bonheur. Dieu et son Christ n’interviennent pas là où l’intelligence humaine, avec les données de l’Evangile, peut se suffire à elle-même. La laïcité est née à partir de cette initiative de l’Evangile. A César de gérer ce qui est à César. ( Matthieu 22,21) * Nous avons connu Jésus comme l’éveillé du désert, qui refuse de servir Dieu à son profit. (1er dimanche) * Nous l’avons vu comme le chemin de Lumière, le transfiguré du mont Thabor. (2ème dimanche) * Nous l’avons écouté parler du cœur de l’homme comme le temple de Dieu. (3ème dimanche) * Avec le 4ème dimanche, nous découvrons que la sagesse inédite jusque là dans la culture humaine vient de cette façon de Dieu qui veut jouer perdant pour initier l’homme aux dimensions de Dieu. Le sommet de la vie de Jésus est son élévation en croix. Mais de cette mort, la vie de Dieu rayonne jusqu'à nous, dans notre façon de penser et d’agir. Il est possible de mourir pour sauvegarder l’intérêt de l’autre. * L’hospitalité et la convivialité humaine sont promues comme des liens de présence dans le dernier geste que Jésus recommande à ses disciples. Une nouvelle civilisation de présence est née. Elle sera à jamais permanente dans les relations humaines. C’est l’Eucharistie, l’appréciation de la présence mutuelle entre les hommes où Dieu y trouve partie. * La mise en croix de Jésus est retenue par l’Evangile comme « l’élévation » et la « glorification » du Fils de l’homme. En le regardant comme les enfants d’Israël qui regardaient le serpent de bronze, le monde participe à cette « élévation ». Ce sont des données de la promotion de l’homme que nous pouvons relever en ouvrant l’Evangile, en faisant mémoire des bienfaits reçus dans notre civilisation. On ne peut pas ne pas en bénéficier. On peut en bénéficier sans penser à la source de ces apports qui font la richesse de notre culture. Il en va de la vie de chacun. Quel dommage de vivre sans prendre conscience des liens qui tissent les trames de notre existence . D.L. |
||