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Veillée pascale
 
 
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Veillée pascale 2000
 
     
 
22 Avril 2000
 
     
 

Ce soir, n’est pas comme les autres soirs. Nous célébrons la Pâque nouvelle, Jésus notre Seigneur passe de la mort à la vie. Plus que toutes les autres fêtes de l’année, la fête de cette nuit est vraiment le « rendez-vous » où Dieu rencontre son peuple dans la joie d’une noce.      

Par Jésus ressuscité, l’humanité est entrée dans la vie en Dieu. Ensemble, nous commençons la fête. Chacun prendra soin de son voisin comme  invité à la noce. La plus belle place  sera pour mon voisin. Pour éclairer notre veillée, nous demandons au Seigneur de bénir ce feu qui va allumer nos lumignons et le Cierge Pascal,  signe de la lumière jaillie du tombeau.

Bénédiction du feu.

 Seigneur notre Dieu, par ton Fils qui est Lumière du monde, tu as donné aux hommes la clarté de la lumière. Daigne bénir cette flamme qui brille dans la nuit. Accorde-nous durant ces fêtes pascales, de Te connaître et Te reconnaître plus profondément encore, de T’aimer comme Tu nous as aimés pour pouvoir parvenir, avec un cœur aimant aux fêtes de l’éternelle lumière.

Du Cierge Pascal :

             Christ hier, Christ aujourd’hui 

                   Christ demain, pour tous et toujours

                   Ressuscité, Tu es vivant.

                   Tu appelles : Nous voici.

      Acclamation :

 

                   Gloire à Toi, notre Lumière,

                   Gloire à Toi, Jésus Christ.

                   Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père,

                   Saint et bienheureux Jésus Christ.

                  

         Introduction à la liturgie de la Parole :

       Ce soir n’est pas comme les autres soirs. C’est ainsi que le grand-père  chez les enfants d’Israël commence à raconter la fête Pascale. Pourquoi ce soir n’est-il pas comme les autres soirs, demandent les enfants ? Et le grand-père de continuer  le récit.       

          Ce soir, c’est  la grande nuit où, pour convaincre enfin les Egyptiens de laisser partir libres, les descendants de Jacob, devenus esclaves du pays qui les hébergeaient, l’ange du Seigneur passent devant chaque maison pour exterminer les premiers nés des familles égyptiennes. Mais devant les maisons des enfants hébreux, il passe outre, c’est le sens de la Pâque. Car leurs portes, sont marquées du sang de l’agneau sacrifié pour la fête.

         Sans s’arrêter, le grand-père continue de raconter tous les hauts faits de Dieu pour libérer son peuple. Chaque pays du monde entier a sa fête nationale. Leur liberté, leur indépendance sont acquises par des luttes sanglantes, au bout de leurs fusils. Mais notre fête nationale est la Pâque, la fête où l’ange qui a épargné nos maisons. Pâque est la fête de l’intervention de Dieu.

 

            La veillée est tout le temps qui dure jusqu’à l’aurore qui va venir. Elle dure toute la nuit.  Et toute la nuit est faite donc pour raconter les bienfaits de Dieu. Le Grand-père raconte tout : les dix plaies dont Dieu a frappé l’Egypte. Et comme  pour dire qu’on est confus de tant de bienfaits, il fait des suppositions :

         S’il nous eut fait sortir de l’Egypte sans châtier les Egyptiens, cela aurait été suffisant. S’il eut divisé la mer pour nous faire passer, sans nous la faire passer à pied sec, cela aurait été suffisant…  

         Notre liturgie de la Parole qui commence maintenant est le rappel de cette veillée de Pâque du premier testament. Les bienfaits de Dieu, il faut toute la Bible, et toute la nuit pour les raconter. Comment pourrais-je vous dire en une minute tout ce que le grand-père raconte à ses enfants et ses petits enfants ? Je vais le faire avec le magnifique résumé que sont les premières pages de la Bible qui chantent comment Dieu a créé le monde, tout l’univers, le ciel et la terre, et tous ceux qui y habitent, à partir du néant. Dans ce chant de la création du monde se cache l’histoire d’Israël sauvé par Dieu à partir de l’anéantissement qu’il a subi.

 

Homélie :

           

            Ce soir n’est pas vraiment comme les autres soirs. Ce soir veut devancer  le grand matin, comme l’évangile de St Luc vient de le raconter. Nous allons au tombeau dès la première veillée de cette nuit pour découvrir avant Marie Madeleine que le tombeau est vide, pour écouter l’ange qui rappelle ce que Jésus a dit quand il était encore en Galilée : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite ».

         Au lieu des aromates que les femmes ont préparés pour embaumer le corps du Seigneur, nous sommes venus ce soir avec notre cœur plein de prières et de chants. La partie principale de l’Exultet, le chant qui annonce la fête a été mis en réserve pour la méditation personnelle, mais peut nous servir à  le dire tout haut comme l’homélie de ce soir. 

         Ô nuit de vrai bonheur, toi seule pus connaître cette heure où le Christ brisant les liens de la mort, s’est relevé victorieux ! C’est de toi qu’il fut écrit : « La ténèbre  n’est point ténèbre devant toi. La nuit comme le jour est lumière. »

Notre lumière est le Seigneur.

         C’est lui, le pouvoir sanctifiant de cette nuit qui chasse les crimes et lave les fautes, rend l’innocence aux coupables et la joie aux affligés, dissipe la haine, dispose l’amitié et soumet toute puissance.

         Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre  Dieu !

         Nous chantons ce qui a été déjà réalisé dans la communauté humaine, depuis ce matin de Pâques, ce qui se réalise aujourd’hui et demain. Nous célébrons Pâques le premier dimanche après la pleine lune de printemps, tandis que la vie, sur terre comme au ciel, se renouvelle. La vie renouvelée est comme le chant qui s’élève, qui embrase toute la création, merveilleuse dans ses cycles de transformation, et qui préfigure ce qu‘est la Résurrection. Nous entrerons tous un jour dans la vie en Dieu, comme nous le montre le Christ ressuscité.

         Pâques a ceci de grand : C’est l’élan irrésistible du cœur de l’homme à la liberté. Au cœur de la faute, au cœur du désordre causé par le mal, il y a toujours en nous l’aspiration d’échapper à la déchéance, de passer à la vie saine. Cet élan est plus fort que l’humiliation de l’expérience du mal. C’est ainsi que nous pouvons tous nous trouver dans l’expérience de la sortie d’Egypte, de la Pâque juive.

Ressusciter c’est vivre au présent éternel. Nous ne savons pas dire ce qu’est la présence. Le fait que nous sommes là et que les autres soient là aussi, fait notre bonheur. Ce bonheur est fragile. Notre peur, celle des petits comme celle des adultes n’est-elle pas l’absence de l’autre, des autres ?

Les femmes se dirigeant vers le tombeau au grand matin de Pâques ont voulu combler le vide dans leur cœur. Elles vont découvrir que le mort qu’elles vont visiter est plus vivant que tous les bourreaux, les assassins, les puissants de ce monde.

Il est juste que le récit de la nuit pascale soit dit par les femmes. Ce sont elles qui vont au devant du Ressuscité.  Le récit de la Passion du Vendredi Saint racontait les actions perpétrées exclusivement par les hommes. Une histoire cruelle et sanglante. Les femmes sont appelées à dire le message de la paix, la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Dans leur nature, elles en sont plus proches que nous, les hommes.

Ressusciter c’est devenir reconnaissant pour ce cadeau inouï que représente notre vie, renouvelée tous les jours au sein de la beauté du monde. La Pâque Nouvelle qu’inaugure Jésus sorti du tombeau dépasse toutes nos aspirations à la vie qui ne finit pas, qui ne tombe pas dans le néant de l’oubli.

«  A quoi servirait-il  de naître sans le bonheur d’être sauvé ? » demande le chant « Exultet » qui chante encore : « Que notre aspiration à la vie pour toujours soit comme ce cierge pascal, consacré à ton nom, Seigneur, qui brûle sans déclin dans cette nuit, qui joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu’il brûle encore quand se lèvera l‘astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ, ton Fils Ressuscité, répandant sur les humains sa lumière sa paix ».

D.L.