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14 ème dimanche du temps ordinaire, Année B
 
 
Ezéchiel 2,2-5 , 2 Corinthiens 12,7-10 , Marc 6,1-6
 
     
 
Nul n'est prophète dans son pays
 
     
 
9 Juillet 2000
 
     
 

                         "Si tu veux pacifier le monde, convertis-toi toi-même, mets de l'ordre, gouvernes ton pays. Alors, tu peux pacifier le monde." C'est le résumé de l'enseignement de Confucius reconnu comme la sagesse universelle. D'autres maîtres, sous d'autres ciels, formulent différemment le même ordre à suivre pour accéder à la crédité des gens.

                        Faut-il recourir à Confucius pour reconnaître que  Jésus n'a pas réussi auprès de ses compatriotes, ni de sa propre famille ? Marc  nous raconte Jésus de tous les jours «  tel qu’il est ». Savoir  prendre du recul vis à vis de sa famille quand on a beaucoup reçu pour le service des autres, cela ne fait que renforcer le pouvoir de celui qui le détient. Mais ici, ce n'est pas le recul, c'est l'échec. Jésus n'arrive pas à se faire comprendre dans son propre entourage. Il arrive qu'ils le prennent même pour quelqu'un qui a perdu la tête.

                        Mais Jésus prend cet échec pour préparer les esprits à le reconnaître. Avec Lui, on découvre que l'ordre humain n'est possible que s'il reste ouvert à la dimension qui dépasse l'homme. Toutes les relations humaines que Confucius a minutieusement établies pour construire l'ordre de la société: Père-Fils, Epoux-Epouse, Parent-Enfant, Frère-Soeur, Gouvernant-Gouverné, Maître-Disciple, toutes ces relations dans la société, apparemment évidentes, seraient faussées si chacun ne découvrait pas dans l'autre son autonomie, sa liberté,  la dimension éternelle qu'il porte en lui-même. Le vis à vis de toutes ces relations devient assez vite esclave de ces liens qui, au lieu de le libérer, l'enchaînent dans un cercle  limité.

           

               C'est dans la personne de Jésus que, peu à peu, par l'Esprit qui l'anime et qui nous anime, on aperçoit cette dimension étendue à l'homme. Le sacré n'est pas l'environnement que l'homme crée lui-même : une église, une mosquée, une pagode, un temple. Le sacré n'est pas non plus la mise en scène des comportements humains, coutumes, traditions. Il faut écouter le Christ qui fait découvrir à la Samaritaine que "le Royaume de Dieu est au-dedans de nous". Le sacré ne se localise pas plus à un lieu précis, ni seulement à Jérusalem, ni sur cette montagne de Samarie. Le sacré est dans le quotidien de nos vies, à notre portée, dans nos proches, nos voisins, en nous-mêmes, dans nos gestes simplement accomplis jour après jour.

              

 "Tout homme est une histoire sacrée". A la lumière de la  Résurrection du Christ, nous avons trouvé et les mots et les mélodies pour la chanter. Désormais, tous les vécus humains peuvent devenir "Sacrement", geste humain porteur de Dieu. Mais pour le moment, même les compatriotes de Jésus, ses cousins, sa famille comme ses disciples, doivent le découvrir lentement, avec le temps. Les liens du sang ou les liens de voisinage ne leur ménagent pas le cheminement à faire dans l'intérieur d'eux-mêmes pour découvrir le Royaume de Dieu. Il ne s'étend pas dans l’espace ni dans la richesse des biens de ce monde. Il est à l'intérieur du vécu humain, à un autre niveau où tout n'est que don et gratuité, signe de la Présence de Dieu qui se laisse voir dans une autre hiérarchie de valeurs que la nôtre.                                                                                                                                                                                                          

  D.L.