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1er dimanche de l'Avent B 2002
 
 
Isaïe 63, 16b-17.19b ;64,2b-7 - Corinthiens 1,3-9 1 décembre 20002 -- Marc 13,33-37
 
     
 
Avent, le Déroulement du Mystère
 
     
 
1 décembre 2002
 
     
 


"Vivre est un instant présent
mais t'aimer est un instant durant "

Pour célébrer le premier dimanche de la nouvelle année liturgique, nous n'avons pas à quitter le sommet vers lequel la Fête du Christ Roi nous a amenés dimanche dernier. Le temps de l'Avent 2002 commence à partir de ce point culminant que nous a fait monter d'année en année, la vie liturgique, comme des points de relais vers l'éternité.

Le temps de la liturgie ne fait pas de retour en arrière. Il monte en spirale en enjambant le temps. En pensant à ce qui s'est passé, nous savons ce qui va venir. L'attente dans notre vie est le vécu du temps présent qui avance pas à pas avec la vie donnée. L'attente que propose le temps de l'Avent se vit en suivant le déroulement du mystère de la rédemption. Tout est déjà accompli dans le Christ Vivant. Il nous est donné le temps pour vivre ce qui a été acquis par lui. L'originalité de notre temps de l'Avent est que nous le vivons avec le Christ qui est déjà né dans l'éternité. Avec l'Eucharistie, nous suivons le Verbe de Dieu qui s'est fait chair en Jésus enfant.

C'est ainsi que se déroule la grandeur de la liturgique chrétienne. Elle a une dimension d'éternité, car elle est l'expression de la prière du Christ Ressuscité, et de son Eglise universelle. Notre célébration liturgique est une communion de vie de louange des deux mondes. Elle commence avec l'Eglise sur cette terre et elle se prolonge jusqu'à la vie de l'au-delà avec la présence du Christ qui vit en Dieu. Le temps de l'infini s'ouvre à toute la communauté humaine.

Les paroles de l'Avent nous rappellent le temps de l'acheminement Dans la terre labourée de l'histoire, dans notre vie travaillée par les épreuves et les quêtes de vie qui ne sont pas encore réalisées selon nos désirs, le prophète Isaïe appelle la venue de Dieu qui seul peut donner aux désirs de l'homme, encore flous, instables, capricieux, une consistance. L'homme a toujours rêvé d'une stabilité de vie pour sortir de son indigence, de sa précarité de ses fabulations.

Le recours au symbole est inévitable pour ne pas oublier aucun de ces cris de l'humanité en détresse. " Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant Toi !" " Cieux, épanchez-vous là-haut et que les nuages déversent la justice. Que la terre s'ouvre et produise la vie, qu'elle fasse germer en même temps la justice ". (Is. 45,8)

A ce cri de tout homme qui attend, une voix répond : " Voici que je vais faire du neuf, ne le voyez-vous pas ? " " Déjà il pointe. Aux bras fatigués, aux genoux qui chancellent, dites : " courage, ne craignez pas, voici votre Dieu, Il vient vous sauver ! "

Nous sommes invités à rejoindre cette conviction qui habitait Israël aux plus sombres traversées de son histoire. Nous la trouvons à travers les figures célèbres dans l'Avent de l'histoire, celles qu'on appelle les porte paroles de Dieu, Isaïe, Jérémie et le dernier entre tous, Jean-Baptiste qui crie comme une voix à travers le désert. Il y a surtout cette jeune mère qui attend de voir le visage de son enfant. Elle sait qu'il va combler l'attente de son peuple, de tous les peuples.

Nous vivons dans l'ère de la fin des temps, le temps de l'Esprit qui a fait ressusciter Jésus. Nous ne pouvons pas parler de l'espérance comme si rien n'avait pas encore été fait, comme on en parle dans la souffrance du vide et de l'absence. L'Espérance de notre temps est l'attente de ce qui a été donné et qui se donne encore. Notre attente se vit en la Présence de Dieu. Nous voyons se dérouler devant nos yeux tous les bienfaits de Dieu réalisés en Jésus Christ pour toute la communauté humaine. L'homme écoute la voix qui parle dans le creux de l'infini qui l'entoure et qui l'effraie. Tout s'est déjà joué dans la vie d'un enfant qui se dit le Fils de l'homme. Et il nous a dit que l'Infini est au-dedans, dans le cœur de l'homme. Ce qu'on attend arrive à chaque instant, comme le fruit d'une lente germination à l'ombre de l'Infini. L'Enfant de l'Avent est le plus humble du dernier d'entre nous mais grand comme l'Eternel Présent.

Attendre dans la vie de prière c'est vivre intensément le présent, fort des acquis du passé et sûr du temps qui vient, le Christ Ressuscité. Cette attente ne nous fait pas souffrir d'impatience, d'angoisse, ou de déprime. Tout est déjà là dans le présent que nous vivons. A chacun d'écouter, de regarder le monde nouveau, le monde de la résurrection qui couvre notre vie en y gagnant en profondeur, à chaque instant.

Si nous savions nous offrir aussi un calendrier de l'Avent comme on le fait pour les enfants ! Sous la date de chaque jour, l'enfant trouve le cadeau du jour. Chaque jour a son cadeau, fût-ce un morceau de chocolat, qui invite l'enfant au jour suivant, qui le mène au Christ né dans le temps, Noël.

D.L.