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3ème Dimanche B
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onas 3,1-5.10 - Corinthiens 7,29-31 - Marc 1, 14-20
 
     
 
La part de Gravité de Dieu
 
     
 
26 Janvier 2003
 
     
 

Jonas 3,1-5.10 - Corinthiens 7,29-31 - Marc 1, 14-20


Comment trouver la part de gravité de la Parole de Dieu dans tout ce que nous venons d'écouter ? Le récit de l'histoire de Jonas en effet déborde d'ironie divine : elle oppose l'étroitesse d'esprit de l'homme à la souveraine liberté de Dieu. Jonas est le type du grognard que Dieu, dans sa libéralité, a rencontré et à qui il a confié une mission que, le pauvre ne comprend pas. Dieu a parlé, mais lui, il a des traditions religieuses à respecter, des observances à pratiquer. Dieu veut-il qu'il dise le contraire de ce qu'il pense et fasse le contraire de ce qu'il a à faire ? Il risque de voir son envoyé afficher sa mauvaise humeur et son désarroi, même devant les résultats obtenus, grâce à son intervention.

Jésus est aussi libre comme le Dieu qui envoie Jonas à Ninive. Il va où il veut, il s'entretient avec qui il veut. Il est même plus à l'aise dans le monde dit des pécheurs qu'en certains milieux de justes. Sous tant d'humour et d'ironie divine, transparaît un mystère nouveau de la Bible, celui du bonheur pour tous. Les théologiens trouveront des mots techniques pour dire que c'est l'universalisme du salut. Dieu ne laisse à personne la gestion de ses initiatives. Ses paroles sont gracieusement adressées à tous et non seulement à un peuple, fût-ce le peuple élu, Beaucoup son ceux qui, comme Jonas ne comprennent pas. Il grogne et devient le personnage ridicule de l'histoire. Il finira par dire le contraire de ce qu'il croit et faire le contraire de ce que veut la tradition. Serait-il plus facile de convertir Ninive que Jonas ?

La question sera posée plusieurs fois par Jésus, aux prêtres, aux scribes, aux gens savants des Ecritures, à son peuple élu, descendants d'Abraham. Il dira un jour, comme l'a annoncé jean baptiste, que Dieu peut faire des cailloux au long de la route, des enfants d'Abraham. Les gens sont trop sérieux pour le comprendre et ne le lui pardonne pas. C'est pareil pour Jonas qui ne se montre jamais plus hargneux et maussade que lorsque tout Ninive se met à se convertir. Et suprême ironie: même les bêtes font pénitence! Dieu se joue de nos petitesses. Il nous utilise, tels que nous sommes, Simon, André et les autres, pour mener à terme son projet pour tous les hommes. Et dire que çà marche… Merci Jonas.


Saint Marc a donné comme titre à son histoire de Jésus :" Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu (1,1). Il ouvre la mission du Maître par ces mots : "Jésus vint en Galilée, proclamant l'Évangile de Dieu.. Convertissez- vous et croyez à l'Évangile. (1,14-15). Il s'agit d'abord, non pas d'un livre, mais de la Bonne Nouvelle, de la meilleure entre toutes les nouvelles qui puisse atteindre et réjouir un homme. Dieu s'engage dans l'histoire de la lutte engagée contre le mal pour libérer l'homme de ses peurs. Ce geste suprême, Dieu le réalise à travers la vie et l'oeuvre de Jésus de Nazareth, son propre Fils.

Nous pouvons relever ici la différence entre les premières paroles de Jésus et celles d'aujourd'hui : Que cherchez-vous ? disait-il. Ce qui est nouveau, c'est : " Viens, dit-il, je vous ferai devenir des pécheurs d'hommes. "

Les premiers appelés, nous les connaissons. Ils s'appellent Pierre et André, deux frères, Jacques et Jean, encore deux frères. Ils sont de Bethsaïde, petit port du lac de Tibériade. Ils sont des pécheurs, des hommes de conditions modestes. Leur conversion est sur le champ : ils laissent tout, leur barque et leur famille, pour suivre Jésus. C'est émouvant de les voir quitter la fertile, la paisible Galilée pour aller vers le Sud, région austère, dangereuse à cause de perpétuels conflits religieux, toujours enclins au fanatisme. Le changement de leur mentalité ne se fera que lentement, douloureusement, à travers des crises. II faudra la résurrection de Jésus pour les fixer dans leur vocation.

A partir du matin de Pâques, ils seront les témoins précieux de ce qu'ils ont vu et entendu. Ils se seront oubliés eux-mêmes pour passer au Christ. Leur parole, étant reconnue comme la Bonne Nouvelle, sera chargée d'une puissance qui rayonne jusqu'à nous, et jusqu'à la fin des temps. A travers leur témoignage, se déploiera " la semence de l'éternité" (Rm 1,16). Dieu est vraiment dans l'homme. Ils n'auront pas besoin d'autre appui. lls ne chercheront pas ailleurs des recettes pour accroître leur influence. Il s'agit ici, principalement d'éclaircir, d'apporter une lumière, la Bonne Nouvelle, de faire connaître Jésus, la part de gravité de Dieu.

D.L.