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22ème dimanche du temps ordinaire B
 
 
Deutéronome 4,1-2.6-8 - Jacques 1,17-18.2,1b-22.27 Marc 7,1-8.14-15.21-23
 
     
 
L'intérieur
 
     
 
31 Août 2003
 
     
 
Le discours sur le pain de vie de au chapitre 6 de l'Evangile de St Jean nous a retenus pendant cinq semaines. La liturgie de la Parole suit ce que nous vivons durant ce temps des vacances, rencontre, partage, présence. On ne peut pas ne pas voir l'intention de Jésus d'attirer ses disciples et la foule sur ce qui est aussi vital que manger et boire : être présent les uns aux autres au point de pouvoir vivre le partage.

Revenant aujourd'hui à l'Evangile de St Marc, nous retrouvons le fil des idées dans ce qu'on appelle la " section des pains ". Le pain se trouve encore au début de notre lecture : les disciples mangent les pains sans s'être lavés les mains.

Ce n'est pas par hasard, aux yeux de Marc, qu'au moment de sortir d'Israël, Jésus donne un enseignement sur ce qui constitue la principale barrière entre juifs et païens : les prescriptions rituelles sur le pur et l'impur : se laver les mains avant de manger, au retour du marché ne pas manger avant de s'être aspergés d'eau... et beaucoup d'autres pratiques: lavage de coupes, de cruches, de plats. Comment parler à ces non juifs à partir des pratiques juives au quotidien alors que les pharisiens accusent ses disciples de ne pas suivre les traditions des anciens ?

Les disciples étaient des Galiléens loin de la stricte Jérusalem, de simples travailleurs qui avaient du mal à se conformer à tous ces détails.

Fidèle à son enseignement sur le pain, sur l'importance de la présence qui seule donne à tous nos gestes une signification de ce que l'homme peut donner de lui-même, Jésus parle " de l'intérieur et de l'extérieur ".

Ce faisant, Jésus pose un audacieux principe de morale que tous les moralistes n'ont pas encore digéré: Le péché n'est pas dans la matérialité de l'acte, mais dans l'homme qui le pose. Il ne faut pas confondre le péché et le manque d'hygiène. Cette confusion a marqué longtemps l'Occident chrétien par les sens mal placé de la culpabilité, dit Jean Delumeau. C'est du dedans, du cœur de l'homme que sortent les pensées à l'origine des comportements mauvais.

" L'intérieur " peut se lire sur un visage, sur un geste de l'homme. On a intitulé le livre sur les aventures intérieures de Ste Thérèse d'Avila, " l'Epiphanie du visage. " C'est de son intérieur que l'homme est présent au monde, aux autres, à l'Autre. Il rend tout l'univers présent, par sa présence. Tout devient relation, comme la vie en Dieu. Notre intérieur est reconnu par Jésus comme le lieu où Dieu vient à notre rencontre et peut y demeurer. " Si quelqu'un m'aime, il garde ma parole en lui, mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons en lui notre demeure. " Jean 14,23.