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29ème dimanche
 
 
Isaïe : 53,10-11 - Hébreux 4,14-16 Marc 10,35-45
 
     
 
Le Serviteur
 
     
 
22 octobre 03
 
     
 
" Accueillir et annoncer la Bonne Nouvelle " est la proposition de la 1ère lettre de notre Père Evêque. Il commence par énoncer ce que nous pouvons faire. En premier lieu, " Il s'agit de dire qui est Jésus ". Les évangiles, tout le Nouveau Testament donnent l'inspiration à chacun, le mot approprié pour dire qui il est pour nous.

La personne de Jésus, Serviteur de Dieu est particulièrement relevée dans la liturgie de la Parole de ce 29ème dimanche. Un bref passage du livre d'Isaïe esquisse la mystérieuse physionomie du Serviteur souffrant. Plus tard, on trouvera qu'il recoupe les traits du Christ mort et ressuscité pour nous. La lettre de St Paul aux Hébreux relève le rôle du Grand Prêtre réalisé en la personne du Christ. Il assume notre condition humaine jusqu'à connaître les souffrances et la mort. La mort vécue en sa personne de Grand Prêtre est transfigurée en un passage à la vie. Il est vivant. Il entre dans la vie en Dieu, comme le Grand Prêtre qui entre dans le Saint des Saints

Pour tous ceux qui souffrent, la lettre de St Paul aux Hébreux les exhorte à " tenir ferme la profession de notre foi ", c'est leur dire aller au cœur de notre foi. Le chemin pour y aller, St Paul nous le dit en s'appuyant sur une parole de consolation pour les jours de souffrance. " Nous n'avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d'une manière semblable " à nous.

Mais que savons-nous de la souffrance et quelle parole peut nous aider à la dire et à la traverser ? La souffrance donne l'expérience de faire face à des limites dont notre corps, notre esprit, notre cœur, toute notre personne ne peuvent pas en sortir. Le plus dur: C'est l'inquiétude qui vient aggraver la situation. Entre l'écart de ce que l'on veut et ce que l'on attend, il y a un blocage qui bouche l'avenir et place le souffrant devant une porte apparemment fermée. " Le ciel est muet, il n'est que l'écho du mutisme " La prière qu'on attend efficace, consolante, s'épuise dans la lassitude.



C'est à ce moment où l'inquiétude glisse vers le désespoir que le rappel de St Paul est vraiment le coeur de notre foi. Jésus n'est pas venu supprimer la souffrance, ni en donner des explications. Il est là au milieu de notre monde vivant notre condition humaine comme le Fils de Dieu. Il est la Parole qui ne cesse de parler. EIle est inaudible à ceux qui restent dans le monde extérieur de l'ouïe ou de la vue.

" On n'accède pas à la vie intérieure, à sa propre vie, à celle des autres, à celle de Dieu, par le moyen des sens. " La vie parle dans le cœur. Le cœur est le sens adéquat de l'homme.

Saint Marc a retenu une conversation un peu spéciale entre Jésus et les deux frères Jacques et Jean. Il fait comprendre la vie en Dieu où tout y est communion, tout y est don et gratuité. Désormais, toute responsabilité est de se dévouer comme Dieu qui se donne au monde. Dieu devient au milieu de nous celui qui sert en la personne de Jésus et en tout homme qui découvre que sa vie est un don. Le don est fait pour donner. La Bonne Nouvelle, l'enseignement de Jésus est d'initiationer le monde à sa responsabilité d'œuvrer pour lui, auprès les uns des autres. Dieu agit, éclaire, guérit, soulage la souffrance du monde par chacun de nous.

La notion de " Service " nous apprend à vivre en fils, notre filiation, notre dignité devant le Père et le monde. Le Père donne, engendre. Le sens biblique du rôle de serviteur est celui qui coopère à l'oeuvre de Dieu. Les prophètes sont ses porte paroles. " Dieu dit ", ils ne cessent de le rappeler au monde. Le service à rendre au monde prodigue les bienfaits que Dieu le Père a en projet pour les hommes.

La seule appellation qui parle du service que Jésus veut signifier au monde est " Être Fils ", être en relation au Père. Seule la qualité de relation entre les hommes peut sauver l'humanité : elle est la seule voie que propose l'Evangile. Le " Serviteur de Dieu " au service des hommes est celui qui vit pleinement cette qualité de relation de " fils ".

Lors de son dernier repas, Jésus va récapituler sa vie comme un " service ". Et sa mort, il demandera à ses disciples de l'annoncer au monde comme le fruit d'une vie en service.

Denis