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30ème Dimanche B
 
 
Jérémie 31,7-9 - Hébreux 5,1-6 ,Marc 10,46b-52
 
     
 
Le nom d'un aveugle au bord de la route, il y a plus de deux mille ans
 
     
 
26 octobre 2003
 
     
 


La prière d'un mendiant aveugle, assis à côté de la route de Jéricho, il y a deux mille ans, nous aide à célébrer l'eucharistie de ce dimanche. Par le récit de l'évangile, nous connaissons même son nom ou plutôt le nom de son père. Il s'appelle Bartimée, fils de Timée.

Nous laissons de côté ce récit repris trop vite comme une interpellation adressée à tout aveuglement. La facilité d'utiliser le mal comme le symbole du péché est trop systématique. Comment le monde arrive-t-il à savoir, comme le mendiant sur le chemin de Jéricho que Jésus est le Fils de David pour l'appeler au secours ? Pour beaucoup, comment trouver même quelqu'un qui leur demande : " Que veux-tu que je fasse pour toi ? "


En écoutant le récit de Bartimée, nous avons à pensé plutôt à notre bonheur de clairvoyant. Nous pouvons voir. Le bonheur est si évident que le malheur des autres peut nous rappeler ce pouvoir des yeux de communiquer avec le monde. Ce bonheur, l'évangile ne l'a pas relevé chez la foule qui a suivi Jésus et a vu la scène de l'aveugle guéri. Le plus heureux est bien sûr celui qui a pu voir pour la première fois. Il a, en plus, la joie de voir Jésus le laisser suivre son groupe.

Jésus vient dire à ses disciples qu'il est venu pour servir et non pour être servi. Nous avons retenu son enseignement : servir, c'est vivre comme le Fils. Il est venu pour faire l'œuvre du Père : nous guérir et sauver le monde au point que rien ne soit perdu. Tout ce que nous avons reçu, est, selon la volonté du Père comme les moyens, les possibilités d'oeuvrer à sa place pour le bien être des uns et des autres. Humainement, ce projet est devenu la fin de presque toutes les activités humaines : éduquer, guérir, nourrir, secourir, partager, servir. L'Evangile apprend à tous la façon de faire et d'y arriver.

Le cas le plus prestigieux donné au monde est la déclaration de l'Eglise : Mère Teresa de Calcutta est la Bienheureuse Servante de Dieu. Elle était reconnue par tous comme telle dès son vivant au milieu d'un pays non chrétien. Les personnes qu'elle a accueillies sont des sans logis, vivant sur les trottoirs comme Bartimée.

Ils avaient des besoins différents que ceux de Bartimée. Ils n'avaient plus de force pour crier. Ils n'avaient connu personne pour appeler au secours. Pour beaucoup, leur secret désir n'était que d'avoir un coin chaleureux pour mourir, un regard d'amour avant de fermer définitivement les yeux.

La Sainte de Dieu a su écouter les cris qui restent muets dans la solitude, regarder les yeux qui expriment discrètement leur pauvre désir. Combien de personnes, grâce à elle, ont pu jouir d'une petite lueur d'espoir et d'amour avant de quitter ce monde ? Combien de jeunes grâce à elle, ont pu trouver la possibilité de devenir des servantes de Dieu. Par un langage concret, exprimé par des faits et des œuvres, le monde est invité par Bienheureuse Teresa de Calcutta à aller " au cœur de notre foi. " Nous sommes des servantes et des serviteurs à la suite de Jésus. Il a vécu avant d'enseigner qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime, en se servant de nos possibilités pour venir en aide là où il y a des besoins.

On croit que le miracle peut faire tout et tout de suite, alors que l'action de Dieu suit le temps de chacun, en se servant de l'amour de ses enfants que nous sommes tous. Dieu nous prend comme ses yeux, ses mains, sa bouche qui veut dire à ceux qui sont dans les difficultés : " Que veux-tu que je fasse pour toi ? "



Ainsi va Dieu qui agit sans bruit avec le Souffle de Son Esprit qui inspire à tous de savoir donner simplement un verre d'eau pour être l'un de ses enfants.
Le jeu olympique des handicapés a laissé un magnifique exemple. Les aveugles ont pu faire leurs compétitions sportives, grâce à des accompagnateurs qui sont pratiquement leurs yeux.

Modestie ou vérité ? Jésus dit a Bartimée : " Va, ta foi t'a sauvé ! " Il a reconnu que la force de la guérison est venue aussi de la part de celui qui la lui demande.


D.L.