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4ème dimanche de Pâques B; Journée des Vocations
 
 
Actes des apôtres 4,8-12 - I Jean 3,1-2 - Jean 10,11-18
 
     
 
La symphonie pastorale
 
     
 
11 mai 2003
 
     
 

A quoi sert célébrer la Pâques, et proclamer que le Christ estVivant, qu'il a vaincu le mal, la mort, alors que notre monde est inondé de nouvelles qui nous imposent des images de destruction et de mort, oeuvres de la lutte soi disant du bien contre le mal, menées par des guides arrogants qui se donnent le droit d'administrer des corrrections à des " Etat voyous ", de distribuer des punitions à tour de bras à tous ceux qui ne les suivent pas dans leur mission de détruire l'axe du mal ? Ce n'est plus la guerre d'hommes à hommes. C'est la technique d'extermination massive proprement correcte par des pluies de bombes dites intelligentes.

La célébration de notre Pâques sert justement à dénoncer l'arrogance des puissants de ce monde qui n'ont d'autre légitimité que leurs superarmements. La lutte contre le mal n'est pas la vengeance du mal qu'on a reçu. Le mal reçu est peut être l'interpellation des injustices qu'on a infligées à autrui. L'axe du mal à éliminer se trouve alors dans celui qui a commis l'injustice. Sans avoir aucune connection avec le mal, le Christ l'a pris sur lui et il l'a vaincu par sa mort et non par la mort des autres. Il a brisé la spirale de la violence, tel le lutteur d'arts martiaux qui neutralise l'autre en tombant avec lui.

En proclamant que le Christ est ressuscité, nous rappelons au monde l'actualité de ses enseignements. Aujourd'hui même, il ne cesse de promouvoir la communauté humaine, la sienne, à sa dignité selon le projet de Dieu, son Père, le Père de tous. Sa présence permanente dans le monde sert de référence à tous ceux qui ont la responsabilté vis-à-vis du bien être des autres. En donnant au monde la vraie notion de service, la véritable lutte contre le mal, Jésus forme en permanence des vrais guides qui assurent l'avenir de notre monde.

" Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Je connais mes brebis, mes brebis me connaissent. Je donne ma vie pour mes brebis. " D'un bout à l'autre de la Bible, comme sur les collines palestiniennes, on entendait les bêlements des agneaux et les appels des bergers. D'Abel à Jésus, la vie du berger auprès de son troupeau évoque une très longue histoire d'amour. Les annonces de tous les prophètes en parlent. Né parmi les bergers des collines de Judée, là même où le petit David menait le troupeau de son père Jessé, Jésus réalisera le signe du berger. Il a fait sien ce thème biblique, l'approfondit, le transfigure, le sublime. Il fait disparaître l'image du propriétaire qui n'est pas forcément le berger de son troupeau qui attend qu'il soit bien engraissé pour pouvoir le vendre à bon prix ou pour l'envoyer à l'abattoir.

Utilisant la pastorale biblique, Jean a composé la plus prestigieuse des symphonies. La connaissance du berger va jusqu'à pouvoir appeler par son nom chaque membre de son troupeau. Le troupeau en question n'a rien de grégaire. C'est l'évocation du Royaume de son Père.

Il est formé d'hommes et de femmes qui ne viennent sur terre parce que Dieu leur a préalablement murmuré, de son souffle éternel, une parole de vie. On ne pourra rien dire de plus beau sur la relation entre Dieu et l'homme, sur celle que les hommes entretiennent entre eux : Réussir à appeler l'autre par son nom, par le Verbe qui vit en Dieu, et par qui, tout a été créé.

Ainsi avons-nous appris auprès de Jésus, le bon Pasteur, le vrai guide qui nous initie à la connaissance de Dieu, et à celle des hommes; Dieu comme son Père, notre Père ; les hommes comme ses frères, nos frères. La connaissance de Dieu conduit à la connaissance de l'homme. La connaissance des homme conduit à Dieu. Cette connaissance jumelle, acquise en symbiose, bannit toute forme de tyrannie, d'exploitation, de discrimination ou de méconnaissance. " Vous savez que les puissants se prétendent bienfaiteurs ou libérateurs, tout en exerçant un pouvoir despotique sur leurs sujets. Il ne doit pas en être ainsi avec vous, au contraire : que celui qui d'entre vous qui désire exprimer sa grandeur soit le dernier de tous, le serviteur de tous. "

Bon Pasteur, le Christ évoque la possiblité à devenir à notre tour, serviteur, accompagnateur, et guide. Le premier mot d'ordre donné à ses disciples envoyés en mission, c'est guérir. Combien de fois Jésus a-t-il imposé les mains aux hommes, et dans leur esprit, dans leur cœur, tout commençait alors à s'ordonner, à s'animer, comme si soudain avait été chassé au loin une horde de démon ? Les hommes se montrent bien souvent incapables de dire comment ils se nomment et qui ils sont. La peur et l'ignorance ont tellement détruit leur propre conscience, le sentiment qu'ils ont d'eux-mêmes, leur capacité à décider leur vie. La vocation de pasteur selon la parabole de Jésus est d'accompagner chaque homme jusqu'au lieu où il sent chez lui. On ne guidera les hommes qu'en les rappelant à leur voix enfouie à l'intérieur, en les aidant à s'éveiller d'eux-mêmes à la richesse de la vie.

La présence du Bon Pasteur donne lieu à notre dimanche des vocations. Disciples de Jésus, notre vocation est d'incarner un tant soit peu la figure du bon Pasteur. Les signes de son appel prennent souvent racine dans la perssonalité de chacun. Le désir de rendre service, le brin de bonheur vécu, chaque fois qu'on peut le faire, le besoin d'avoir un horizon sans limites, certaine allergie pour les portes verrouillées, sont autant des clins d'œil qui appellent. L'appel se précise quand on se trouve sensible à la consigne du Maître : " Faites-ceci en mémoire de moi. ", ou à la question qu'il pose par trois fois à Pierre : " Pierre, m'aimes-tu ? Pais mes brebis ! "

Toute appréhension devant son appel disparaîtra le jour où l'on peut redire la merveilleuse parole de Jésus à la veille de sa mort : " Ceci est mon corps, livré pour vous ". En assurant ainsi la présence du Maître, pour le bonheur de tous, on est habité par Lui. Il est là jusqu'à la fin du monde. Il y a toujours, sur tous les fuseaux d'horaire, ceux qui font le relais de cette parole de vie. Quoi qu'il advienne, il n'y aura plus de place pour la peur. " Passerai-je un ravin d'ombre et de mort, le Seigneur est mon berger. " Ps 23

La PQV 8 mai 2003

D.L.