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6ème
Dimanche de pâques B
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Actes
10,25-48 - 1Jean 4,7-10 - Jean 15,9-17
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A Dieu
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25 Mai 2003
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Durant tout ce temps de Pâques, nous avons pu assister à la rencontre du Christ Ressuscité avec le cercle intime de ses disciples, complètements désespérés, qui ne savaient plus quoi attendre. Ils ont mis un bon bout de temps pour Le reconnaître. C'est vraiment Lui, et pourtant il y a quelque chose de changé. Le Christ ressuscité est ce Jésus qu'ils ont suivi, écouté, aimé, admiré. Et ils ont la joie de Le revoir mais ils ne peuvent plus vivre avec lui comme autrefois. Il vient les voir, passer un moment pour parler, manger avec eux
mais pour eux, c'est comme une apparition. Il ne leur a pas parlé
de quelque chose de nouveau. Il leur rappelle ce qu'il leur a déjà
dit. C'est son Visage de Ressuscité qui leur a apporté
de nouvelle lumière sur ce qu'ils ont déjà reçu.
Ils ont vu en réalité le Dieu Invisible en la personne
de Jésus Ressuscité. Il ne leur est pas évident
de voir Dieu ainsi. Que font les hommes à qui l'on a ravi tout ce qui faisait le projet de leur avenir de leur bonheur, tout ce sur quoi ils fondaient leurs espoirs ? Les kamikazes de nos jours ne cessent de dire au monde entier jusqu'où peuvent aller leurs désespoirs. Les scènes de lamentations des mères qui pleurent leurs enfants morts déchiquetés par les bombes, ou ensevelis vivants sous les décombres de leur maison, rappellent les réalités brutales de la mort. La liste des scènes macabres est aussi longue que les rangées de cadavres tirées des charniers par des pelleteuses. Pourtant le visage de la mort a été changé par les acquis de la civilisation humaine. Les démarches des funérailles, de toutes les cultures, de toutes les religions, ont apporté un grand soutien à l'humanité en deuil. Tout est arrangé pour que la vie continue et prenne le dessus. Même le vide qu'ont laissés les défunts est apparemment en partie comblé. Mais la réalité de la mort reste le mystère effrayant pour tous les hommes. Chacun sait très bien qu'il faut partir un jour. Partir d'où, pour aller où ? Il y a la résurrection promise au bout du chemin à parcourir, mais il faut passer par la décomposition en poussière. Le Christ lui-même le savait et il en avait peur, encore qu'il ne soit pas soumis au retour à la poussière. Ressuscité d'entre les morts, entré dans la vie en Dieu, il est le seul qui peut nous faire sortir de cette peur. Peur devant la mort, mais aussi crainte et tremblement devant le Mystère de Dieu. Parce que je vis, vous aussi, vous vivrez. " Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. " Ces paroles résument le message d'adieu que Jésus adresse à ses disciples. Ce sont des paroles qui viennent du plus profond du cœur, dans une véritable langue d'amour que seul celui qui vit en Dieu peut avoir. Un langage nouveau est entré dans la façon de dire
la séparation. Adieu. C'est " A Dieu " qu'on est
invité à penser. En Lui, tout se retrouve. En Dieu,
les instants et les périodes de séparation sont l'occasion
de se sentir encore plus proches. Même la plus dure de toutes
les formes de séparation sur cette terre, la mort, ne dénouera,
ni n'effilochera les liens d'amour. D'une certaine manière,
elle les resserrera.
" La Résurection de Jésus est comme la première éruption d'un volcan : elle nous montre que le feu de Dieu brule déjà à l'intérieur du monde, qu'il embrasera tout du bonheur de son éclat. " * * Karl Rahner D.L. . |
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