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13 ème dimanche B
 
 
 
     
 
Saint Pierre et Saint Paul
 
     
 
29 juin 2003
 
     
 

La liturgie de la Parole en ce Jour du Seigneur chante la merveilleuse destinée de ces deux petits Juifs, Pierre de Bethsaïde et Paul de Tarse, quelle destinée! Ils furent martyrisés à quelques années de distance à Rome, l'un sur la rive droite (Pierre) et l'autre sur la rive gauche (Paul) du Tibre, le fleuve sacré des Romains. Leur idée géniale, sans doute inspirée, avait été de saisir que si l'on voulait donner à l'Eglise du Christ, menacée d'asphyxie dans les remparts de Jérusalem, une large respiration, il fallait la transplanter au coeur de l'Univers, en cette Rome où tout ce qui y prenait racine devenait rapidement universel.

Leurs tombes sont devenues les seuils sacrés que franchissent les évêques, successeurs des apôtres, et les chrétiens du monde entier pour venir rafraîchir leur intelligence, leur mémoire et leur foi. Rome ne sépare jamais ceux que les Eglises orientales appellent les deux coryphées de l'Eglise.

Pierre vu par Paul

Paul parle de Pierre toujours avec vénération. Il lui donne d'ordinaire le surnom araméen conféré par Jésus : Céphas, Roc. Après sa conversion et sa retraite au désert, il nous dit : " Je montai à Jérusalem rendre visite à Céphas et demeurer auprès de lui une quinzaine de .jours . " (Ga 1,18). Dans le credo qu'il a reçu de l'Eglise de Damas, Paul met en relief le fait que Jésus est d'abord " apparu à Céphas, puis aux Douze" (1 Co 15,5). Et le fameux accrochage d'Antioche (Ga 2,11-14) ne fait que souligner l'importance que Paul accordait au premier des apôtres qui se devait tout à tous. Car tel est son dernier mot : " Soit Paul soit Céphas, tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu " (1 Co 3,22-23).

Paul vu par Pierre

A l'assemblée de Jérusalem, en 49, Pierre défendit et fit approuver, avec son autorité de premier responsable de l'Eglise, la thèse de Paul concernant les modalités pratiques pour la conversion des païens (Ac 15,7-12). On ne peut qu'appécier la modestie du pécheur de Bethsaïde qui se sentait dépassé par certaines envolées théologiques de cet universitaire de la diaspora qu'était Paul! Il réservait à ses lettres écrites à toutes les églises, une heureuse approbation. Ce que nous appelons les évangiles formaient déjà un corpus littéraire bien reconnu dans l'Eglise. Comme les autres Ecritures, les lettres de Paul sont parole de Dieu..

Pierre vu par Jésus

Pierre est le disciple qui a su répondre à Jésus qui lui demanda un jour : " Pour toi, qui suis-je ? " Il est aussi le disciple qui a su transemttre la question de son maître à d'autres générations et les aide à trouver une réponse.Le fait de rester ensemble pour écouter la question posée à Pierre, il y a deux mille ans, nous place devant Jésus le Vivant. Il est là, autrement, mais pleinement comme la vie qui se vit en nous, la Présence de Dieu dans notre vie. Ce n'est pas facile de répondre à ce qu'il veut savoir de notre connaissance vis-à-vis de lui. Ce n'est pas une réponse de citation qu'il attend de nous.

Comme Jésus, expressément, aime et cherche à savoir ce que Pierre pense de lui. Il veut connaître si son disciple arrive à saisir son identité d'Envoyé de Dieu, de Fils de Dieu qu'il ne cesse proclamer. Le dialogue qu'il veut établir va au-delà du Je et du Tu, et nous amène jusqu'à son Père. Sa Mission est de nous faire connaître le Père et de pouvoir lui parler comme notre Père. Il a réalisé cette Mission au milieu de nous au prix de sa vie. Pierre est entré vraiment dans l'identité de son Maître quand il dit : " Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. "

La vraie personne de Jésus est d'être le Fils. A aucun moment il ne laisse entendre qu'il est autre que " Fils ". Par le fait qu'il soit juif, et Fils de Dieu, il nous fait participer à l'histoire de son pays, du peuple qui a reçu des connaissances sur Dieu, consignées dans la Bible. Ici la connaissance est réciproque, c'est parce qu'on a compris l'autre que l'autre nous aide à nous comprendre nous-mêmes. " Heureux es-tu Pierre, Simon fils de Jonas, ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé ce que tu viens de me dire, mais mon Père qui est aux cieux. Jésus est quelqu'un de si spécial qu'une fois qu'on l'a rencontré, même un caillou sur le bord de la route, dit-il, peut devenir l'enfant de la promesse.

Pour toi qui suis-je ? Les Evangiles et l'histoire de l'Eglise, avec ses hauts et ses bas, sont des éléments de réponse. Il n'y a pas une seule réponse pour dire qui est Jésus. Il y a surtout, la vie actuelle de chaque homme, chrétien ou non, mais qui a dans son cœur une attention pour l'autre. Combien de personnes dans le monde ont su donner un verre d'eau plate à ceux qui en ont besoin. Ce geste les fait reconnaître par l'Evangile comme les enfants du Royaume. Dans un monde en perpétuelle mutation, l'Evangile vécu comme le geste humain est le signe de l'espérance. La façon d'être ouvert à l'autre est la réponse vivante inspirée par la présence des témoignages que Pierre et Paul ont suscité comme signe de l'espérance dans un monde en perpétuelle mutation.