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Toussaint
 
 
Apocalyse 7,2-4,9-14 - JEan3,1-3 - MAtthieu 5,1-12a
 
     
 
J'ai vu une foule immense que nul ne pouvait dénombrer
 
     
 
1er novembre 2003
 
     
 
J'ai vu une foule immense que nul ne pouvait dénombrer.

Dans l'impact de la vie et les réalités de ce monde où tout nous aide à nous y installer avec le bien-être et y demeurer le plus longtemps possible, nous vivons comme si seul existe ce monde qui est là devant nos yeux. Il n'y a presque pas d'informations sur la vie de l'autre monde, où sont allés un jour tous ceux et celles qui nous ont quittés. La littérature humaine se tait devant ce qu'elle ne sait pas.

Ce que personne n'ose faire, St Jean ouvre toutes grandes les portes du ciel et il nous en décrit dans son genre de "Révélation" des derniers jours. Face aux persécutions que Tacite décrivait comme une foule immense de torturés et de massacrés selon la barbarie du tout puissant empire romain, St Jean fait voir aux premiers chrétiens de l'Eglise naissante, une foule immense que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples, langues. "Ils sont venus de la grande épreuve; ils sont emmenés avec le Christ Vivant dans son Grand Passage vers le Père. Ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau."

L'image est forte. Le sang est la vie. Toute cette immense foule indénombrable est le monde de l'humanité nouvelle, l'accomplissement final du projet de Dieu. La fête de la Toussaint est la reconnaissance de cette action de Dieu réalisée dans la vie de tous les hommes. St Jean qui a vu son Maître le matin de Pâques a pu écrire cette page de la vie en Dieu à partir de sa connaissance du Verbe de Dieu en Jésus de Nazareth mort et ressuscité. Même rédigée il y a deux mille ans, sa vision est assez adéquate pour que depuis il ne manque de places pour les nouveaux arrivés dans le monde de Dieu.

Ce monde merveilleux qui est là, dès aujourd'hui, nous pouvons l'apercevoir dans la personne du Christ vivant au milieu de nous. En permanence nous réalisons sa dernière consigne: " Faites ceci en mémoire de moi." Cette mémoire est vivante, Jésus est toujours là au milieu de notre monde.

Pour compléter la vision qu'il nous a fait voir, St Jean rappelle: " Voyez comme il est grand l'amour dont le Père nous a comblés: Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes." C'est dire que tout homme, toute femme sont uniques, uniques parmi une multitude harmonieuse d'uniques. L'amour de Dieu pour toute la communauté humaine dépasse toutes les catégories de nos jugements humains. Car L'Amour ici est Dieu lui-même. St Paul peut rappeler que l'Espérance de l'amour de Dieu est pour tous. "Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous." "Là où la faute a proliféré, la grâce a surabondé."

C'est l'œuvre de Celui que Dieu a donné au monde, tel qu'il l'a aimé. Son Fils Unique a pour mission de ne perdre aucun de tous ceux que le Père lui a confiés. Combien d'images dans les paraboles ont décrit ce parti pris de Dieu pour ceux qui sont perdus.

Chacun peut avoir maintenant l'expérience de Dieu, ce Dieu qui se dit préoccupé de chacun de nos cheveux. La vision que propose la Fête de la Toussaint dépasse les limites de notre imagination, notre capacité de concevoir. Nos langues n'ont plus de mots pour dire ce que les yeux des saints peuvent voir. L'écho de leur louange nous en dit long :

" Amen ! Louange ! Gloire, Sagesse et Action de Grâce, Honneur, Puissance et Force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen !" Que pourrait-on dire quand on est placé devant l'Amour qui n'a pas de limites ? "

Le Christ complète ce chant de louange par les mots bienheureux qu'il donne à tous ceux qui sont sortie de la grande épreuve. Heureux les pauvres, car le Royaume est à vous. Après les pauvres, ce sont les doux de la terre, tous ceux qui ont souffert dans leur corps, dans leur coeur, qui ont été dévorés par la faim et la soif de la justice, les proscrits, les torturés, les persécutés, tous ceux qui ont le coeur plein de pitié, et de miséricorde, les coeurs simples, les transparents, tous ceux qui ont travaillé pour la paix.

Les Béatitudes nous disent qu'en fait, les saints, connus ou inconnus sont des paroles vivantes par les vécus de chacun dans sa vie. Ils sont comme des étincelles de la Présence de Dieu, " la Splendeur de la Crainte de Dieu." Car l'existence de chacun révèle Dieu tel qu'Il est en Lui-même. En Lui, la source de notre bonheur est à la dimension de l'infini.

D.L.