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Baptême
de Jésus 2003
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Isaïe
55, 1-11 - 1 Jean 5,1-9 - Marc 1, 7-11
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Le Baptême
de Jésus.
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Dimanche 12 Janvier
2003
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Jusqu'ici, l'épiphanie laissait voir et découvrir les signes de Dieu. Après l'annonce aux bergers dans la nuit de Noël, puis la visite des Mages qui découvrent la manifestation de Dieu aux lueurs de l'étoile, aujourd'hui, l'épiphanie parle : " Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé " en qui j'ai mis tout mon amour." La voix est celle de celui qui peut appeler l'autre "mon fils". Qu'elle soit exprimée de vive voix ou seulement de l'intérieur, la voix est en effet, écoutée et retenue à une telle profondeur qu'elle retentit jusqu'à nous, jusqu'à la fin des temps, Elle proclame l'identité de cet homme nommé Jésus. Il est Fils de Dieu. Il vient du Père et vit dans le Père. Remontant plus haut dans leur intelligence du Christ, les Apôtres ont enfin saisi, à partir de la Pentecôte, que, si Jésus avait pu leur promettre et leur donner l'Esprit, c'est parce qu'il en était totalement rempli. Jean-Baptiste en a parlé pour préparer l'entrée en scène de Jésus: "Pour moi, je vous baptise dans l'eau en vue du repentir; mais celui qui vient derrière moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne d'enlever ses chaussures; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le Feu" (Mt 3, 11; cf. Mc 1, 8; Lc 3, 16; Jn 1, 32-34). La scène du baptême de Jésus au Jourdain marque
la révélation décisive de cette habitation de
l'Esprit en Jésus. C'est ainsi que, comme le Baptiste l'avait
pressenti, le baptême d'eau devient, avec Jésus, le baptême
dans l'Esprit Saint. Il va faire connaître maintenant d'où il vient et où il va. Il sait que "le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu'il est sorti de Dieu et qu'il va vers Dieu." (Jn 13,3,) en ramenant tous et tout avec lui. A son baptême, Jésus exprime le sommet de sa connaissance de Dieu et du monde des hommes. Il dit maintenant son identité de Fils de Dieu et de sa mission de Messie.
Pour nous faire entrer dans son mystère, Dieu a emprunté l'expérience vécue la plus forte qu'il peut trouver dans tout l'univers : la paternité et la maternité humaines. L'écho vital de l'expérience "père mère" est la filiation. C'est le regard du bébé qui trouve le visage de son premier vis à vis dans ce monde, celui de sa maman, celui de son papa. Le regard du père et de la mère éveille le bébé à lui-même. Le bébé sourit, et la relation est née. Le bébé est maintenant une personne. La présence et la rencontre ne se fait qu'entre deux personnes. Elle s'effectue par ce regard de reconnaissance et de compréhension, signe du souffle de vie qui crée le lien entre deux personnes : l'esprit. Jésus n'est pas venu pour créer des rites à pratiquer. C'est normal que l'on s'ennuie quand on prend l'Evangile ou la vie de l'Eglise, ou notre vie chrétienne, comme un répertoire de rites. Jésus, le Fils, est venu créer des occasions à vivre avec Dieu le Père et à être fils. Quand il confie à ses apôtres d'aller dans le monde entier baptiser les nations, il ne pense pas à créer des registres de baptême fournis. Il veut faire participer tous, sans distinction, à ce que le Père lui a dit aujourd'hui : " tu es mon Fils, moi aujourd'hui, je t'ai engendré." Tout baptême doit se trouver dans cette reconnaissance de Jésus par le Père, comme son origine. " Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit," veut dire en clair : par ce signe de référence, avec ce geste d'immersion dans l'eau, il faut que tu saches, dit le Seigneur, que tu es maintenant dans la vie en Dieu. Dieu se retrouve intimement dans cette expérience de relation de père-mère-enfant. Dieu n'a pas de nom, ni de prénom. Mais il est un nom humain dont Dieu aime bien se faire appeler : Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit. D.L. |
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