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21ème
dimanche du temps Ordinaire
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Josué
24,1-2a.15-17.18b - Ephésiens 5,21-32 - Jean 6,60-69
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A qui
irons-nous ?
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27
Août 2006
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à qui irons-nous ? Comment trouver les mots pour dire à ses disciples, à ceux qui le suivent, à tous les autres, que, lui, il est le Fils de Dieu ? En lui, Dieu a mis tout son amour. Il connaît Dieu comme son Père. Il connaît ses projets, et il a la mission de les annoncer et de les réaliser. Apparemment, les mots humains ont des limites. Et Jésus a connu des échecs, les limites du langage humain. La défection s'est faite, même dans les rangs de ses disciples. Il est bon, pour croire à ses paroles, d'avoir certaine connaissance préalable, faite de contact direct, de confiance en des signes, comme Nathanaël a fait : " Maître, où demeures-tu? - Venez et voyez." La foi suppose ce contact de personne à personne. Seul l'esprit peut mettre en relation les uns avec les autres. Et quand on n'est pas prédisposé à connaître l'autre, on le juge. C'est une page de l'Evangile qui ne cache pas les relations diffices de Jésus avec ses disciples. Il y a une crise, une prise de position contre Jésus, et cela jusque dans les rangs même de ses disciples. Ils protestaient : Ce qu'il dit est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter. Ils sont heurtés au sens presque physique de ce que Jésus a dit sur le pain de vie, sa chair, son sang à manger et à boire. Quel contraste entre la première lecture de ce dimanche et l'évangile! A Sichem, le peuple d'Israël, avec une unanimité impressionnante, a choisi Dieu contre les idoles : "Plutôt mourir que d'abandonner Dieu pour servir d'autres dieux!" La crise donne par contre une explication de Jésus. " La chair donne des sensations. C'est l'esprit qui fait vivre et fait comprendre. A Capharnaüm, en pleine synagogue - le lieu n'est pas indifférent pour l'évangéliste -, les gens de laville renonce à voir en Jésus de Nazareth, ce Messie qu'ils avaient mission d'accueillir et de faire connaître dans le monde entier. On est loin des premiers enthousiasmes et des emballements populaires à la vue des miracles
Le drame d'Israël n'est-il pas de ne pas retenir et mettre
en pratique ce qu'enseigne Le Livre que le monde a cru comme l'Histoire
sainte, le Livre de la Parole vivante de Dieu ? Dans la guerre au
Liban, au lieu du minimum de la règle à vivre dans les
conflits, la loi du talion : " œil pour œil dents pour dents
", on a constaté que les dégâts imposés
à l'ennemi sont cent fois plus lourds que les dégâts
reçus. Dans ce choix, devant lequel les apôtres sont placés,
se jouent leur avenir et celui de l'Église. Les apôtres,
par la bouche de Pierre, ont opté pour le Christ. Ils n'ont
pas tout compris de la mission de Jésus, mais ils continuent
de " marcher avec lui ". En Lui, ils ont reconnu le Messie,
" le Saint de Dieu ". Même, tout n'était pas
joué pour autant. L'heure de la trahison, du reniement et de
l'abandon était encore à venir ! Néanmoins, ils
ont pris parti pour l'Évangile. Ils savent " en qui ils
ont mis leur foi " (1 Tm 1, 12 Ils ont choisi : " À
qui irions-nous ? " La profession de Pierre va à la source
de la foi chrétienne. " Seigneur, tu as les paroles de
la vie éternelle. " La Parole de Vie donnée par Jésus est la source d'une civilisation de Présence. Elle ne nous interpelle plus de la façon où il était dit : "Où est ton, frère?". Elle nous présente tout homme comme un frère à découvrir, grâce à son geste : "ceci est mon corps livré pour vous".
Denis LUONG |
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