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24ème
dimanche ordinaire
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Isaïe
50,5-9a - Jacques 2,14-18 Marc 8,27-35
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La Personne
de Jésus
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17
Septembre 2006
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La personne de Jésus Les "fenêtres sur l'âme" sont-elles les mêmes en Occident et en Orient ? A cette poétique interrogation, la recherche des psychologues a apporté une réponse scientifique : c'est non. La partie du visage qu'on observe pour savoir ce que ressent son interlocuteur diffère selon la culture : quand les uns se concentrent sur les lèvres, les autres sur les yeux. Yeux, bouche : sans ces attributs essentiels, la reconnaissance des visages relèverait de l'énigme. Le langage facial est muet. Il est écrit de Jésus qu'il connaît le fond du cœur de l'homme. Pour l'avoir connu, il a dû regarder le visage de chacun, pas seulement les yeux ou la bouche. Ses disciples ne sont pas des énigmes pour lui. Mais eux, ont-ils regardé le visage de leur maître ? Même ils l'ont vu, l'ont regardé tous les jours, la question de Jésus : pour vous, qui suis-je, ne dit pas qu'ils l'ont reconnu qui il est. La connaissance de l'autre ne se limite pas à une caricature, une idée, un titre. L'autre n'est pas ceci ou cela. Il est une question, un mystère qu'on respecte qu'on a à découvrir au jour le jour. Dans les relations sociales, familiales, amicales, personne ne pense à demander, comme Jésus l'a fait. On aime bien savoir les pensées, les sentiments des autres. On questionne plutôt leur regard, on observe les nuances, les tons de leur conversation. Leur minime appréciation sur le temps, sur les actualités, sur le petit rien, donne des informations à s'inquiéter ou à se réjouir ? Et on guette un certain regard qui confirme le sentiment qu'on attend. Depuis un moment les disciples de Jésus le suivent partout, après avoir tout quitté. Ils le voient agir, ils l'écoutent parler et ils sont fascinés par tout ce qu'ils ont vu et entendu. Ils découvrent avec lui comment l'attachement à quelqu'un peut être la découverte de la liberté. Jésus veut les amener plus loin. La relation qu'ils ont reçue de sa personne doit leur donner l'ouverture à l'horizon universel, à la découverte de Dieu, puis à la vie en Dieu. La connaissance que Jésus veut donner à ses disciples de ce qu'il est devant Dieu dépasse ces références à des personnages historiques. Le Messie dont parle Pierre reste une figure, une certaine idée, un rêve des Ecritures. C'est Jésus qui dit lui-même ce que doit exprimer ce nom de Messie. Il est l'envoyé de Dieu dont Isaïe nous a donné un aperçu dans la première lecture. Croire pour Lui, c'est donner son cœur, cultiver cette relation humaine dans son intimité, dans son intériorité qui mène jusqu'en Dieu. C'est déjà beaucoup de reconnaître la ressemblance de Jésus avec Jean-Baptiste, avec Elie. Ce sont des grands prophètes qui ont contribué à ce qu'Israël découvre sa vocation de peuple de Dieu. Mais les " on dit " font des gens, les partisans du moindre effort de relation. Jésus attend une pensée personnelle qu'on ne pourra avoir que par une relation approfondie. Chacun à sa façon peut lui dire à Jésus qui il est pour soi-même. Tu es le seul qui ouvre continuellement devant nos yeux l'horizon qui n'a pas de limites. La vie au-delà de la mort, l'amour au de-là de la haine et la rancune. Tu nous fais voir que tu es à la fois l'Eternel et la présence quotidienne dans notre vie. Tu as permis que chaque jour, notre vie puisse se renouveler en nous référant à Toi. Tu es la question qui se pose à tout homme et à chacun. Grâce à toi, chacun te reconnaît et dit qui tu es.. Par toi, chacun selon son âge, trouve la force d'agir au service
des autres. Tu es Celui qui nous a appelés, nous a rassemblés
en communauté de témoin de ta Présence dans le
monde, avec la consigne que tu tiens à cœur : " Ceci est
mon corps, livrés pour vous. " Denis LUONG. |
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