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26ème dimanche B
 
 
Nombres 11,25-29 - Jacques 5,1-6 - Marc 9,38-43.45.47-48
 
     
 
L'esprit au grand large
 
     
 
1er Octobre 2006
 
     
 


L'esprit au grand large


En trois lectures, nous assistons à deux scènes de conflits : discriminations sectaires, tentatives de garder le monopole de l'Esprit qui souffle là où il veut. La troisième lecture lue entre ces deux scènes est la lettre de St Jacques, qui, simplement, dénonce les monopolisateurs de richesses.

Paroles anciennes, paroles modernes, actualités d'antan, actualités du jour sont pour nous des rappels à la magnanimité de Dieu et à la prise de conscience de notre petitesse d'esprit. Nous sommes rassemblés par l'Esprit de Pentecôte. Il y a des appelés anciens, il y a des appelés récents, mais tous sont appelés. Sans le "vent qui souffle où il veut", le renfermé est inévitable. La communauté ouverte à la dimension de l'Esprit permet le rassemblement d'une communauté comme le Corps du Christ Ressuscité.

Ceux qui donnent ne font pas figure de patrons, et ceux qui reçoivent ne sont pas des salariés. Donner et recevoir est le va et vient de la vie animée par l'Esprit, source de générosité, de gratuité et de possibilité de transmission. Avec le dimanche de Rentrée dont le thème est " partageons la Bonne Nouvelle " vient ce 26ème dimanche ordinaire qui nous décrit des scènes ordinaires de la vie. La jalousie, l'égoïsme, l'orgueil sont là dans le cœur de l'homme, toujours actuelles. L'homme est l'homme à n'importe quel moment de l'histoire, dans n'importe quelle société.

La foule des esclaves qu'étaient les Hébreux et tant d'autres qui profitèrent de l'occasion, vivant dans les mêmes conditions, commence, à la sortie d'Egypte, à s'organiser. Moïse, vieilli, débordé, s'inspirant des coutumes semi-nomades de la péninsule du Sinaï, choisit des collaborateurs parmi les anciens. Les élus bénéficient de ce choix de l'assistance de Dieu. Il les guidera par son Esprit. Or deux hommes, Eldad et Medad, bien que choisis, n'étaient pas venus à la tente de la rencontre (où Dieu rencontrait Moïse et le peuple). Ils n'avaient donc pas reçu l'investiture. C'est illégal ! L'Histoire est ancienne comme elle est actuelle. Il y a toujours un Josué qui crie au scandale.

La grandeur de Moïse est de croire à l'universalité de l'Esprit. Il peut être sur eux tous pour en faire un peuple de prophètes ! Cette largeur d'esprit de Moïse prépare celle de Jésus dans l'Evangile du jour. Le rêve de Moïse deviendra réalité à la Pentecôte.

L'Esprit inaugure l'ère chrétienne par sa présence dans toute la communauté humaine. Son inspiration va au-delà des limites de la communauté des croyants. Là où il y a un mouvement du cœur, là est la trace de sa présence.

Au nom de cette magnanimité de l'Esprit, Jésus énonce une mise en garde de toute tentation de purisme de la part de croyants, de ministres de l'Eglise qui se croient bien éclairés, et qui peuvent faire des ravages considérables. Ces petits ne sont-ils pas ces obscurs qui n'ont pas le réconfort d'une appartenance certaine au groupe des disciples, qui ont peut-être une foi maladroite ou peu éclairée, fragile aussi, mais en fait, une foi à leur mesure. Il s'agit de ne pas mépriser, encore moins de décourager tous ces pauvres, ces modestes, tous ceux dont la foi est partielle et fragile.

La largesse de l'Esprit est exprimée merveilleusement dans le " simple verre d'eau " tendu à l'autre. Jésus enrichit l'hospitalité d'un élément nouveau : Recevoir l'autre comme on reçoit le Fils de Dieu.

Luong Denis