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3ème Dimanche B
 
 

 

Jonas 3,7-5 et 10 - 1Corinthiens 7.29-31 - Marc1,14-20

 
   
 
Converion.
 
   
 
22 janvier 2006
 
   
 



CONVERSION


La Parole de Dieu pour aujourd'hui est un bout de l'histoire de Jonas, de la lettre de St Paul aux Corinthiens, porteuse d'un message austère, puis, l'annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus et l'appel des deux premiers disciples. Il y a encore les intentions de l'Eglise en ce dimanche de prière pour la réconciliation et pour l'unité des chrétiens.

Toutes ces données n'ont de place ici que pour nous introduire dans la Présence du Christ Ressuscité, de Jésus eucharistique. Elles ne doivent pas nous éloigner de ce que nous allons vivre maintenant : aller à la rencontre du Christ, Dieu et Homme.

Le livre de Jonas peut nous apprendre à le faire, à vivre ce moment intense comme Jésus l'a voulu. Seul Jésus, Christ ressuscité, présent dans notre vie maintenant, nous intéresse. C'est dans sa présence que nous lisons les signes des temps.

Jésus est libre comme le Dieu qui envoie Jonas à Ninive. Il va où il veut, il s'entretient avec qui il veut. Il est même plus à l'aise dans le monde dit des pécheurs qu'en certains milieux de justes. Sous tant d'humour et d'ironie divine, transparaît un mystère nouveau de la Bible, celui de l'universalisme du salut. Dieu ne laisse à personne la gestion de ses initiatives. Ses paroles sont gracieusement adressées à tous et pas seulement au peuple élu, ce que Jonas ne comprend pas. Il grogne et devient le personnage ridicule de l'histoire. Il finira par dire le contraire de ce qu'il pense et faire le contraire de ce qu'il veut. Serait-il plus facile de convertir Ninive que Jonas ?

La question de la conversion des coeurs sera posée plusieurs fois par Jésus, aux prêtres, aux scribes, aux gens savants des Ecritures, à son peuple élu, descendant d'Abraham. Il dira un jour que Dieu peut faire des cailloux du bord de la route, des enfants d'Abraham. Les gens sont trop sérieux pour le comprendre et ne le lui pardonnent pas. C'est pareil pour Jonas qui ne se montre jamais plus hargneux et maussade que lorsque tout Ninive se met à se convertir. Et suprême ironie: même les bêtes font pénitence ! Dieu se joue de nos mesquineries. Il nous utilise, tels que nous sommes, Simon, André et les autres, pour mener à terme son plan. Et dire que çà marche! Merci Jonas.


Saint Marc a donné comme titre à son histoire de Jésus : " Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu (1,1). Il ouvre la mission du Maître par ces mots : "Jésus vint en Galilée, proclamant l'Évangile de Dieu. Convertissez- vous et croyez à l'Évangile. (1,14-15) Cette proclamation est la Bonne Nouvelle, la meilleure qui puisse atteindre et réjouir un homme. Dieu œuvre in cognito l'histoire de la lutte engagée contre le mal et pour la libération totale de l'homme, avec la certitude de la victoire. Ce geste suprême, Dieu le réalise à travers la vie et l'oeuvre de Jésus de Nazareth, son propre Fils. Dans le sillage de Jean le Précurseur, Jésus proclame et déploie l'Evangile.


Nous pouvons relever ici la différence entre les premières paroles de Jésus et celles d'aujourd'hui : Que cherchez-vous ? disait-il, et, Viens, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. Les premiers appelés, nous les connaissons. Ils s'appellent Pierre et André, deux frères, Jacques et Jean, encore deux frères. Ils sont de Bethsaïde, petit port du lac de Tibériade. Ce sont des pêcheurs, des hommes de conditions modestes. Leur conversion se fait sur le champ : ils laissent tout, leur barque et leur famille, pour suivre Jésus. C'est émouvant de les voir quitter la fertile et paisible Galilée pour aller vers le Sud, région austère, dangereuse à cause des perpétuels conflits religieux, tournées plutôt vers le fanatisme. Le changement de leur mentalité ne se fera que lentement, douloureusement, à travers des crises. Il faudra la résurrection de Jésus pour les fixer dans leur vocation.

Conquis par l'Evangile de Dieu, ils en seront les témoins précieux. Ils se seront oubliés eux-mêmes pour passer au Christ. Leur parole, étant devenue la Parole de Dieu, sera chargée d'une puissance qui rayonne jusqu'à nous, jusqu'à la fin des temps. A travers leur témoignage se déploiera "la puissance de salut" (Rm 1,16). Ils n'auront pas besoin d'autre appui. lls ne chercheront pas ailleurs des recettes pour accroître leur influence. Il s'agit ici, principalement d'éclaircir, d'apporter une lumière, une Bonne Nouvelle, de faire connaître Jésus.

Denis LUONG