| ||
|
|
5ème
Dimanche ordinaire Be} | ||
Job
7,1-4,6-7 - 1Corinthiens 9,16-19.22-23 - Marc 1,29-39 | ||
Guérir
: Mettre l'infini dans la vie. | ||
5
février 2006 | ||
Nous suivons toujours de village en village le Jésus de Marc. Il va au-devant de la foule. Il sait le langage des hommes. Marc voit Jésus enseigner, guérir les gens. L'essentiel de son enseignement se lit à travers sa personne, ses gestes. Le comportement des gens qui le suivent montre qu'il l'ont compris. Ce sont des gens qui cherchent à sortir de leur angoisse, des multiples questions que pose la vie : la souffrance, la vie, la mort, le mal. Certains en arrivent à être déstabilisés comme possédés par l'esprit mauvais. Job est la figure emblématique de l'humanité antique et moderne. Sur son fumier ou en pleine dépression, il est le drame de la souffrance. Lorsque Dieu se tait devant le malheur d'un innocent, la foi vacille et il est facile de refuser ce Dieu incompréhensible et inhumain. Job joue dans la Bible un rôle important. Il représente une rupture de la pensée biblique : il s'agit d'une véritable réflexion philosophique, sous la forme d'un récit englobant de longs discours théologiques sur la " rétribution " et finalement sur le rapport de l'homme à Dieu. Job n'est pas un rebelle, il est celui qui pose les vraies questions Il ne se contente pas des réponses toutes faites qui invoquent l'autorité de la tradition. Il refuse d'être rassuré à peu de frais par la répétition de discours bien-pensants.
On
n'explique pas la souffrance. Jésus n'est pas venu pour expliquer la souffrance.
Sa mission est de guérir. Pour guérir ou être guéri,
il est à prendre le mal à bras le corps. Jésus a vécu
la souffrance, en la dissociant du péché. La souffrance ne vient
pas du péché. Elle nous fait toucher les limites de la condition
humaine. Jésus y va jusqu'à l'intensité maximale, jusqu'au-delà
de la souffrance pour se situer devant Dieu, Lui qui ne connaît pas de limites.
Il guérit Aujourd'hui, nous voyons Jésus tel que les disciples l'ont surpris en train de prier. Prière personnelle, nocturne, à l'écart de tous. Elle féconde ses paroles et ses actes. Elle transfigure les souffrances vécues, rencontrées, éprouvées. Il nous montre que plus un homme va loin en lui-même, plus il atteint jusqu'à la racine de son être, plus il augmente le poids de ses dires et de ses gestes. L'homme qui ne prie pas "n'a plus de dedans", se prive de l'infini qui s'ouvre à lui. " Etre libre à l'égard de tous et de tout pour se faire le serviteur de tous ", est le signe de l'infini entré dans notre vie. Le messager de la Bonne Nouvelle est crédible quand on le voit comme le premier à vivre la parole qui guérit. Denis LUONG | ||