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Toussaint
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Apocalyse
7,2-4,9-14 - Jean3,1-3 - Matthieu 5,1-12a
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Une foule
immense que nul ne pouvait dénombrer
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1 novembre 2006
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Toussaint 2006 Ce que personne n'ose faire, St Jean ouvre toutes grandes les portes du ciel et le décrit dans son genre de "Révélation" des derniers jours. Face aux persécutions que les historiens décrivent comme "une foule immense de torturés et de massacrés selon la barbarie du tout puissant empire romain", l'Apocalypse fait voir aux chrétiens de l'Eglise naissante, une foule immense que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples, langues. "Ils sont venus de la grande épreuve, ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau." L'image est forte. Le sang est la vie. Toute cette immense foule indénombrable est le monde de l'humanité nouvelle, l'accomplissement final du projet de Dieu. La fête de la Toussaint est la reconnaissance de cette action de Dieu réalisée dans la vie de tous les hommes. St Jean qui a vu son Maître le matin de Pâques a pu écrire cette page de la vie en Dieu. Ce monde merveilleux, dès aujourd'hui, nous pouvons l'apercevoir dans la personne du Christ vivant. En permanence nous réalisons sa dernière consigne: " Faites ceci en mémoire de moi." Cette mémoire est vivante, Jésus est toujours là au milieu de notre monde. " Amen ! Louange ! Gloire, Sagesse et Action de Grâce, Honneur, Puissance et Force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen !" Que pourrait-on dire quand on est placé devant l'Amour qui n'a pas de limites ? " Le Christ complète ce chant de louange par les mots bienheureux qu'il donne à tous ceux qui sont sortie de la grande épreuve. Les béatitudes sont des cris d'admiration de Jésus pour les gens qui le suivent, collés à lui pour l'écouter. Ils ne se lassent pas de le regarder. Son visage est pour eux une source d'enseignement qu'aucune parole humaine ne saurait donner. Tous peuvent apprécier la fraîcheur de ces mots de bonheur que sont les béatitudes. Elles expriment l'admiration du comportements des hommes et des femmes qui donnent à la dignité humaine une dimension qui dépasse la prudence, l'ambition du gain. Sans oser le dire tout haut, on a du mal à comprendre, à accepter la pauvreté, la faim, la soif, la souffrance comme ce qui fait notre bonheur. On a dû faire des tours de force d'explications pour convaincre difficilement que c'est bienheureux d'être pauvre, d'avoir faim, d'avoir soif. Aux affamés, aux pauvres, aux miséreux qui peut leur dire qu'ils sont les bienheureux de l'Evangile ? Il faut revenir à cette foule que Jésus trouve devant lui. C'est le début de sa vie passée au milieu des gens pour l'annonce de la Bonne Nouvelle. Il ne cesse de regarder ces hommes et ces femmes qui le suivent depuis un bout de temps. Certains se procurent même quelques maigres provisions pour pouvoir le suivre. Oubliant leur condition sociale, quittant leur maison, ils forment ensemble cette foule qui l'écoute, qui le suit où il va. Jésus voit sur leur visage cette quête de joie, de bonheur, de justice, mais aussi cette inquiétude, cette angoisse qui lui dit combien ils sont déçus, humiliés, désespérés de la vie. Il trouve dans leur regard ce dépouillement, ce vide intérieur qui crie, qui appelle et attend quelque chose de plus sûr, de plus solide, qui leur réserve plus de dignité humaine.La Bible, plus d'une fois, appelle ces personnes les humiliées de la terre, le "petit reste" qui seul peut survivre à tous les massacres perpétrés pour anéantir le peuple de la Bible. Récemment, André Chouraqui, le premier juif à avoir traduit les évangiles des textes originaux en langue française, a trouvé que le mot "heureux" ou "bienheureux" a plutôt la signification d'un commentaire qu'une traduction fidèle. On aurait dû suivre le mot hébreu "Iashar" qui exprime une exclamation devant quelqu'un plein de dynamisme et de souffle. Quelle force, quel souffle vous anime, vous les humiliés! Quelle force et quel souffle, vous qui avez faim, vous qui avez soif, vous les miséricordieux, vous les artisans de paix ! Les Béatitudes nous disent qu'en fait, les saints, connus ou inconnus sont l'expresion des vécus humains. Ils sont comme des étincelles de la Présence de Dieu, " la Splendeur de la Crainte de Dieu." L'existence de chacun révèle Dieu tel qu'Il est en Lui-même. En Lui, la source de notre bonheur est à la dimension de l'infini. Denis LUONG
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